FIAC 2014
Pour sa prochaine participation à la FIAC, Tornabuoni Art présentera Rosso!, un ensemble d’œuvres exceptionnelles d’artistes italiens réunis autour d’une seule et même couleur : le rouge.
Rosso!, instaure un dialogue entre une couleur ancestrale et son utilisation dans la peinture italienne moderne et contemporaine. Le rouge, avec le blanc et le noir, devient dès le Moyen-Age un symbole fort, celui du pouvoir dans les différents systèmes sociaux; il est aussi associé au sang, au feu, il symbolise la vie et la vigueur, l’autorité et la beauté et possède une puissance visuelle que les autres couleurs n’ont pas.
Avec Rosso!, Tornabuoni Art propose un stand construit exclusivement autour d’une couleur symbolique et livre une lecture singulière du monochrome italien et des recherches sur la spatialité. Recherches développées par Fontana, Scheggi, Simeti, Burri ou encore Castellani à la fin des années 50 et poursuivies aujourd’hui par de jeunes artistes comme Francesca Pasquali. Tous se sont interrogés sur la puissance du monochrome, sur la perception et la saturation de la matière. Allié au rouge, le monochrome offre un véritable jeu avec la lumière et la densité de la toile, il donne à voir une pensée de l’immatériel et redéfinit la spatialité de l’œuvre peinte.
Quand Lucio Fontana peint en 1967 l’étonnant Concetto Spaziale, Attese, il met en application ce qu’il avait auparavant écrit dans son Manifeste de l’art spatial en 1948, c’est à dire « ouvrir l’espace, créer pour l’art une nouvelle dimension, le rattacher au cosmos, tel qu’il s’étend, infini, au-delà de la surface plate de l’image ». Fontana parvient à faire « oublier » le tableau comme chose concrète au profit de la présence de la couleur seule et des perforations qui matérialisent l’oeuvre en une sculpture à deux dimensions.
Turi Simeti a placé le monochrome au centre de ses recherches. Prenons Due ovalie alizarin crimson (2011), l’artiste inscrit l’oeuvre dans une expérimentation active de la forme et de la couleur autour d’une notion de dynamisme de la toile. Aujourd’hui, Turi Simeti est l’un des derniers représentants encore vivants de cette identité artistique italienne. En associant le rouge aux formes géométriques en relief, il donne à son travail une véritable matérialité et outrepasse les codes bidimensionnels de la surface picturale offrant au spectateur des œuvres denses et mouvantes.
Dittico Rosso qu’Enrico Castellani réalise en 1963 est une oeuvre qui prend ses distances par rapport au geste de peindre en tant que tel. Castellani substitue l’ajout de clous au dos de la toile à la touche picturale traditionnellement apportée par la main du peintre. Ces éléments perturbateurs renforcés par la puissance du monochrome donnent naissance à une oeuvre rythmée par les creux et les bosses sur lesquels glissent la lumière et le regard.
A la fois violent et sensuel, le rouge joue sur une certaine ambiguïté depuis des siècles tant les références positives et négatives sont nombreuses. Avec Rosso!, Tornabuoni Art propose un stand vivant où la couleur devient le fil conducteur d’une narration moderniste sur le mouvement, la redéfinition de l’espace et finalement de la peinture elle même.