Biographie

Né en 1980 à Marseille.
Vit et travaille, actuellement, au Mexique.

Julien Lombardi appréhende la photographie sous toutes ses formes, qu’il en soit l’auteur ou non, son rapport à ce médium se réinvente dans chacun de ses projets pour explorer nos environnements, nos identités, nos mémoires et leurs représentations. Diplômé en 2004 d’une Maîtrise d’Ethnologie à l’Université Aix-Marseille, il s’inspire librement de sa formation pour mener des investigations visuelles dont les finalités sont plus sensibles que scientifiques. Sa pratique artistique expérimente des dispositifs d’images sur le terrain et se prolonge en recherches formelles dans son atelier. Ni témoignages, ni preuves, ses travaux sont des fictions documentaires qui nous invitent à spéculer des passés, des présents et des futurs possibles pour élaborer de nouvelles formes de récits.
En 2009, sa série Artefact est primé de la Bourse du Talent #40, cette exploration nocturne sonde l’espace rural alpin et les strates de mémoires qui composent son paysage. Exposé à la BNF, à Photo España ou plus récemment au Festival Urbi&Orbi, plusieurs tirages de ce travail appartiennent à la collection des Estampes et de la Photographie,et à celles de l’Artothèque du Lot et du Pôle photographique Le Château d’Eau.
Depuis, il expose régulièrement ses travaux dans des galeries, des festivals et des centres d’arts en France et à l’étranger. Sa série Dérive, en référence au procédé situationniste du même nom, est présentée en 2011 au Festival Itinéraires des Photographes Voyageurs, puis à Jeune Création au 104, ou encore pour l’exposition Palm Beach à la Galerie See Studio (Valeria Cetraro).

En 2013, Julien Lombardi est invité à Art-o-rama où il présente Processing Landscape, une fiction paysagère qui se joue sur une table de nos représentations de l’espace. Il poursuit cette recherche sur une invitation de Lhoste Art Contemporain à Arles en 2014. Puis, au CACP Villa Perochon de Niort, ainsi qu’à la Galerie Plateforme à Paris.
Grâce au programme Hors Les Murs de l’Institut Français, entre 2012 et 2015, il explore en Arménie la thématique de l’inachevé pour évoquer la mémoire fragmentée d’un État et de ses origines. Exposé au Festival Circulation(s), au Bénaki Museum à Athènes, au Tampere Museum en Finlande en 2016. La série L’inachevé a été plusieurs fois primée, notamment par le Marco Pesaresi Award 2015 en Italie, le Kaunas Photo Star Award 2016 en Lituanie et par le Prix Maison Blanche 2016 en France. Il publie son premier livre L’inachevé aux éditions Le Bec en l’Air en 2017.

A partir de 2017, ses projets EgoTour et Le Musée Imaginaire réalisés en résidences, analysent l’impact de l’industrie touristique sur nos sociétés au travers de la notion de « seuil de visibilité ». Présentés par Catherine Rebois à Topographie de l’Art pour l’exposition Déconstruction photographique ou à la première Biennale de l’Image Tangible en 2018. Julien Lombardi ouvre sa pratique à de nouvelles grammaires en réalisant, avec le matériel photographique qu’il produit, des installations et des pièces en volumes.
Cette approche plasticienne de la photographie se confirme dans les différents projets qu’il entreprend depuis, notamment avec Nemo Dat Quod Habet, un projet multi-supports réalisé pour la commande photographique du Cnap « Flux, une société en mouvement » et qui aborde la restitution du patrimoine africain. Il a été exposé aux Photaumnales en 2020 et à la Vieille Charité en 2022 pour l’exposition Objets Migrateurs.
Son dernier projet d’arts visuels - La terre où est né le soleil - a été soutenu par le Cnap, la Scam, la Drac Paca et il vient d’être exposé aux 53ème Rencontres d’Arles. Julien Lombardi nous a immergé dans les sensibilités et les devenirs qui façonnent la terre sacrée mexicaine Wirikuta. Ses recherches sur l’extraction, le vivant et la technologie, inscrivent sa pratique durablement sur le territoire mexicain où il développe actuellement un second opus à son précédent projet avec le soutien renouvelé du Cnap.
Présentation du travail l’artiste

L’ensemble des oeuvres présentées à la commission d’acquisition proviennent d’un seul et même projet d’arts visuels : La terre où est né le soleil. Il a été réalisé entre 2017 et 2021 avec les soutiens du CNAP, de la SCAM et de la DRAC PACA.

« La terre où est né le soleil nous immerge » dans une terre sacrée vue par le prisme de la globalisation et de ses innombrables ramifications. Enclavé dans une vallée désertique du centre du Mexique, Wirikuta est la terre des mythes fondateurs et de nombreuses divinités pour les Indiens Huichols. Chaque année, ils viennent en pèlerinage pour honorer la naissance du soleil et du feu en accomplissant des cérémonies chamaniques. Dans le sillage d’Aby Warburg ou d’Antonin Artaud, le territoire fascine les anthropologues et voyageurs de tous bords, dont les récits l’ont fait connaître au-delà des frontières du Mexique. Il est aujourd’hui en sursis, car les industries minières, agricoles et touristiques accélèrent l’extraction des ressources naturelles sans la moindre restriction du gouvernement mexicain.

Au cours des cinq dernières années, Julien Lombardi a imaginé un laboratoire d’expérimentation visuelle sur cette terre sacrée. En s’appuyant sur les outils d’enquêtes ethnographiques, il a compilé archives et mémoires. Puis, il a détourné les protocoles d’images de l’archéologie et de la biologie pour en éprouver les limites : scanner portable, piège photographique, microscope ou imagerie satellite. Cette relation technique au vivant a été délibérément mise en échec par son auteur qui expérimente une approche critique des notions d’extraction, de prélèvement ou de découpe comme des gestes-miroirs des actes photographiques et scientifiques.

Associant photographies, vidéos et installations, Julien Lombardi porte un regard oblique sur l’authenticité des images. Il redéfinit l’éthique et l’esthétique de sa pratique en invitant les forces et les imaginaires de la terre sacrée Wirikuta à s’hybrider avec ses dispositifs de vision. Évoquant le réalisme fantastique, il suggère que les outils de captation du réel peuvent être traversés par le magique et qu’une écriture sensible aux phénomènes invisibles permet d’expérimenter de nouvelles formes de récits.
Vous trouverez ci-dessous une sélection d’oeuvres qui proposent une synthèse de ma démarche artistique au travers d’un nombre réduit de propositions. Certaines d’entre elles sont difficilement appréciables sans en faire l’expérience visuelle et physique. Pour cette raison, une note accompagne chacun des visuels et détaille les intentions conceptuelles et plastiques.

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Dernière mise à jour le 25 janvier 2024