Henry Roy est né à Port-au-Prince, que sa famille a dû quitter lorsqu’il avait trois ans, pour des raisons politiques. Après des études d’histoire et d’économie, il se forme à la photographie. En 1997, il publie Regards noirs, son premier livre associant les portraits de diverses personnalités « noires » de France. Ensuite, débute une collaboration d’une décennie avec la revue Purple. Collaboration qui lui ouvrira les portes de la presse internationale, où il produira nombre de portraits de personnalités du monde des arts et de la culture, et de reportages.
Tirant profit de fréquents voyages, il développe une oeuvre représentative de sa condition d’exilé.
Auteur de 5 livres (dont le dernier, Superstition, a été sélectionné par le New York Times parmi les 10 meilleurs ouvrages photo de l’année 2017) et de nombreuses expositions à travers le monde, il multiplie les résidences et collaborations, aussi bien avec des galeries, qu’avec des institutions et fondations :
- Invité en résidence, en 2018-2019, au Domaine de Chaumont-sur-Loire, il y réalise une exposition et une publication (photographie et texte).
- En 2020-2021, il réside au Centre International des Récollets, où il développe un projet artistique soutenu par la Région Ile de France.
- Il travaille actuellement, en collaboration avec l’Institut Français de Dakar, à la préparation d’une exposition sur les arbres sacrés de Casamance. Prévue pour début 2024, cette exposition sera précédée, en 2023, d’une résidence à Ziguinchor. Il s’active, en même temps, à la finalisation de son prochain livre intitulé Ibiza Memories, financé par la Fondation helvétique Jan Michalski pour l’écriture et la littérature (à paraître le 27 octobre 2022 aux éditions Nieves, également suisses).
Parallèlement, Henry Roy mène des activités d’enseignant et de conférencier :
- Mentor, cette année, de 3 jeunes haïtiennes lauréates d’un concours de photographie proposé par la Fondation Fokal (Open Society Foundations),
- il a dirigé, par le passé, des ateliers sur l’image à l’Ecole des Gobelins de Paris, ainsi qu’à l’ENSAPC.
- Il a aussi participé, avec le poète haïtien James Noel, à une conférence intitulée Poetic langage and resistance, destinée aux élèves de la Loyola University Chicago,
- ainsi qu’à une discussion à l’American Library of Paris intitulée Black body in art, avec Denise Murrell (Conservatrice au New-York Metropolitan Museum).
Enfin, Henry Roy a suivi, en 2020-2021, une formation de photographe intervenant avec le Réseau Diagonal.
Il vit et travaille à Paris.
NOTE SUR LE TRAVAIL DE L’ARTISTE
Habitée par les mythologies et les imaginaires du royaume de ce monde, la « photographiemantra » d’Henry Roy est faite de métamorphose, de transfiguration poétique du banal. Il s’y attache à ce qu’il nomme un « animisme visuel », où couleurs, lumières, formes et symboles définissent un imaginaire empreint de mystère. Son œuvre, qui associe le texte à l’image, mêle intuitions, rêve, réminiscences et fantasmagorie, tout en s’appuyant sur une solide connaissance des cultures qui l’habitent.
Elle s’applique, par la suggestion, à faire une place à l’invisible et à la relation toute personnelle qu’il entretient au reste du vivant, et définit la réalité en tant qu’infini vivier sensoriel, pure création de la conscience. Henry Roy porte un intérêt particulier à un point où convergent les traditions spirituelles millénaires et les récentes découvertes de sciences occidentales telles que la physique quantique ou les neurosciences. Plus qu’à se limiter à des sujets sociétaux, son oeuvre se consacre, grâce à une véritable poétique de l’altérité, à mettre en lumière ce qu’il nomme son identité profonde. Traversé par le concept de « présence », son travail se prête à des mises en scènes (publications, performances, lectures et installations) qui convoquent un questionnement sur la nature de nos perceptions, et la représentation que nous nous faisons du monde.