Delphine Poitevin

Née en 1974, à Marseille

Delphine Poitevin aborde le dessin en le confrontant à des techniques ou des médiums qui le déplacent, l'augmentent, le perdent ou le réinventent. Que ce soit en le travaillant in situ sur des murs ou directement sur des photographies, elle fait de sa pratique artistique un lieu d'indétermination qui redéfinit dès lors notre rapport aux images. Ses œuvres sont chargées de l'attention qu'elle porte aux espaces « périphériques » dans la ville ou à l'esprit de lieux abandonnés. Elles semblent être des failles qui ouvrent à des lectures sensibles de ce qui nous entoure quotidiennement. Delphine Poitevin indexe des fragilités, des compositions précaires, qui portent en elles leurs propres temporalités. Elle s’intéresse à l'architecture et à l'urbanisme, de la même manière qu'elle aborde des terrains vagues, pour leur nature inachevée. Il s'agit pour l'artiste de trouver dans ces entre-deux des lieux de manifestations de l'inattendu, des appropriations temporaires et parfois infimes qui sont autant de surgissements de formes échappant à la grille gestionnaire des espaces.

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Delphine Poitevin approaches drawing by confronting it with techniques or mediums that cause it to shift, heighten it, elude or reinvent it. Whether she is working on-site, drawing directly on the walls, or on the photographs themselves, she makes her artistic practice a space of indetermination that consequently redefines our relationship to images. Her works are full of the attention she gives to “peripheral” spaces in urban settings or to the spirit of abandoned places. They act as breaches that open us up to sensible interpretations of our everyday surroundings. Delphine Poitevin collects fragilities, precarious compositions that carry their own temporalities within themselves. She is interested as much in architecture and urbanism as she loves vacant lots for their incomplete nature. The goal for the artist is to search these liminal spaces for manifestations of the unexpected, temporary and at times minuscule appropriations, which are as many emergences of forms that evade the grid that usually governs spaces.