Alexandre GERARD

Né en 1975.
Vit et travaille à Marseille.

S'il fallait désigner la matière première de l'œuvre d'Alexandre Gérard, il faudrait alors parler d'un état de flottement de la conscience, plutôt que d'un matériau stricto sensu. Son travail s'alimente de moments d'incertitude, furtifs ou durables, face à des objets ou des situations dont l'appréhension est problématique. Ses vidéos, aux scénarios élémentaires (feindre de lâcher involontairement une plaque de verre dans une file d'attente, ou saisir le sursaut de frayeur d'une personne voyant apparaître quelqu'un alors qu'elle se croyait seule), captent ces instants de défaillance de la pensée, elles saisissent les réactions spontanées de personnes troublées dans leurs habitudes. De la même manière, avec les photographies, il traque (ou du moins, évoque) l'hésitation, l'incompréhension, plus ou moins prolongée, face à un agencement de lettres. Son travail s'attache à l'insignifiant, et à l'étrangeté de certaines situations quotidiennes. De manière décomplexée, il semble s'amuser à trouver dans l'événement perturbateur et dérisoire une certaine forme d'universalité.

If you had to describe the raw material of Alexandre Gérard's oeuvre, you would have to talk about a state of floating consciousness, rather than a material in the strict sense of the term. His work is informed by stealthy or lasting moments of uncertainty, in the face of objects and situations which are not easy to understand. His videos, with their elementary scenarios (pretending to unintentionally let go of a sheet of glass in a queue of waiting people, or grasping the frightened startledness of a person seeing someone appearing when they thought they were alone), capturing those split seconds of faulty thought. They pounce on the spontaneous reaction of people troubled in their habits. Similarly, with his photographs, he stalks (or at least evokes) hesitation and incomprehension, more or less prolonged, in the face of an arrangement of letters. His work focuses on the insignificant, and on the strangeness of certain everyday situations. In a straightforward way, he seems to have fun finding a certain form of universality in the upsetting and absurd event.