Abdoulaye BARRY

Biographie

Né à N’Djamena, au Tchad, le 12 mars 1980.

« Mon premier contact avec la photographie date de l’époque où je fréquentais encore l’école. À l’occasion de  mon passage dans le cycle secondaire, on avait alors exigé une photo d’identité pour l’établissement de mon certificat. Ce premier portrait, en tant que modèle, m’avait profondément impressionné… Pas autant néanmoins que ma conversation avec le photographe chargé de couvrir les obsèques d’un parent décédé au village. Etonné par sa présence et curieux de son appareil photo, je l’avais interrogé sur le rôle de la photographie. Il m’avait alors répondu, à l’occasion de ce deuil, que cela servait à immortaliser l’événement par les images. Cette cérémonie et cette rencontre m’ont permis de saisir l’importance de l’image photographique et son emprise sur nos sociétés. Elles ont dopé en moi la passion pour la photographie.

Mon oncle, à qui j’avais fait part de ma nouvelle passion et de ma volonté d’en faire un métier, m’a offert mon premier appareil. Ce coup de pouce, dont je garde la date en mémoire, le 20 janvier 1995, m’a permis de donner corps à mon rêve.Après avoir pendant plusieurs années couvert les cérémonies de mariage et tiré le portrait des nouveaux-nés comme des défunts, j’ai pu participer à un premier stage de photographie, en 2006, au Centre Culturel Français de N’Djamena, et bénéficier de l’expérience et des conseils du photographe Bruno Boudjelal.J’ai alors entamé une première série sur le thème des « enfants de la rue », en passant de longues heures à leur côté dans les rues de N’Djamena. Cette thématique traverse aujourd’hui encore mon travail. Certaines des oeuvres de cette série ont fait l’objet d’une exposition au CCF de N’Djamena et ont été exposées aux Rencontres de Bamako, biennale africaine de la photographie au Mali où j’ai gagné le Prix du jury en 2009.
D’autres ateliers et d’autres thématiques ont jalonné mon parcours, notamment : « Le hip hop », « Art de la rue et art de la scène », « Lac Tchad aux deux visages », « Pêcheurs de nuit »… Ce dernier travail a été présenté en monographie au Musée du District de Bamako, lors des Rencontres de Bamako 2011, sous la direction artistique de Laura Serani, l’une des deux directrices de la biennale  African emerging photography, puis à Paris photo 2011 ainsi qu’au Musée Royal de l’Afrique Centrale de Bruxelles lors de Summer of Photography 2012. Depuis Janvier 2013, j’organise et j’anime des ateliers avec les jeunes photographes de PHOTOCAMP-TCHAD et je collabore avec les journaux internationaux comme Jeune Afrique, Afrique Magazine.
La photographie, qui n’était au départ qu’un moyen de gagner ma vie est aujourd’hui devenue bien plus qu’un métier, plus qu’une passion…un leitmotiv qui guide mes pas et dont je cherche à cerner les contours. Il m’a toujours été difficile de décrire la réalité avec des mots, cet exercice ne me convient pas. Mes images, mon zoom, me permettent de m'exprimer, je ne juge pas, je laisse juste les gens juger. »

Dernière mise à jour le 27 octobre 2020