WE ARE

Exposition
Arts plastiques
Les Tanneries Amilly
Exposition We are

Dans le prolongement d’une entame de saison ouvrant sur les premières expositions mises en résonance avec Les registres du jeu, s’ouvre un second cycle pointant plus particulièrement vers l’approche des récits et les (en)jeux d’une dimension narrative singulièrement abordée dans les partis-pris artistiques qui sont proposés jusqu’au printemps prochain(1).

Au-delà de la quête insatiable et vivifiante du jeu des formes et d’une économie artistique libre et mobile propre aux Simonnet, ou au coeur même de ce qui est sans nul doute pour Joël Auxenfans la Grande Partie qui se joue actuellement – celle d’une modification profonde, difficilement réversible d’un monde « débordé » par nos usages – il est question de jeux de récits, de paroles emmêlées ou d’histoires entretissées devenues les cartographie sensibles de nos déambulations dans les espaces si particuliers du centre d’art.

A l’image des formes nées d’un temps partagé d’une résidence territoriale qui fut l’enjeu d’expériences individuelles et collective, où, dans le flux des moments qui les ont constituées, Natalia Jaime-Cortez a pensé les conditions de captation pour multiplier les traces et saisir l’empreinte des choses. Les gestes, les voix, dans l’immatérialité de leur expression, servent pourtant à tresser une trame sensible avec laquelle l’artiste a travaillé, dans le silence de l’atelier, dans l’imprégnation du papier, dans le glissement du pinceau, du geste traçant au fil de l’eau colorée comme au long des retranscriptions des paroles, dans la résonance de leur expression, dans le travail de l’écrit et des mots déposés.

D’autres passages nous sont proposés pour s’envisager dans un cheminement sensible, entre couleurs, matières et images. Dans l’approche feutrée des sons résonnant dans une architecture de lumière découpée d’aplats translucides ou appliqués à même les murs, se perçoit physiquement le creuset possible d’une nature déposée, renversée tête-bêche ou effeuillée et bruissante sous nos pas. Meris Angioletti donne corps, dans l’apparentement des objets mobiliers, à une sorte d’espace habitable même si mystérieux. Les conditions d’une mécanique de nos perceptions sont effectives – à l’aube d’un quart de nuit – et la pensée peut venir s’y déployer. Incertaine, elle se tapie dans l’ombre de nos failles autant que dans de subtiles clairvoyances, dans le double-jeu de composition et re-composition du sujet autant regardé que regardant. La fragilité de l’intelligible s’y signifie.

Des résonances se font aussi entendre dans la démesure de la Grande Halle : un registre de voix qui donnent s’y manifeste, porteuses de paroles singulières, réparatrices, toutes orientées vers le même constat : la nécessité d’un commun, où être – WE ARE – c’est d’abord s’y voir prendre position pour faire opposition. A l’aube des espaces intimes ou en lieu et place des espaces publics se détermine un
bruissement commun, nourri de la mémoire de formes de pensées ou rêves unitaires ruinés et de la fin des grands récits. Ces voix apparentées mettent en regard les cadres enfouis de nos pensées et de nos usages trop marqués de plis indélébiles, pour revendiquer d’autres perceptions, d’autres postures : les conditions d’un « je(u) » fissurant le monolithique, propice au mouvement, au déplacement, au
renversement des pôles. Nos mondes établis craquent quelque peu. Submergent possiblement quelques crêtes – consolation dérisoire pour Giovanni Drogo(2)- formant un archipel éclaté où il s’agit bien d’y apprendre à naviguer. Pour qu’avant que de prétendre y prendre pied, I would prefer not to…

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(1) Les artistes programmés au fil de la saison #7 – Les registres du jeu

Cycle 1 :
Octobre : Les Simonnet, Galerie Haute – Joël Auxenfans, Les Haies, Petite Galerie –
Prolongement de l’exposition Éclat de Abraham Cruzevillegas, Grande Halle

Cycle 2 :
Janvier : Natalia Jaime-Cortez, À combien de pas dormez-vous de l’eau ?, Verrière et Petite
Galerie
Février : Meris Angioletti, Quart de nuit, Galerie haute – Exposition collective, We Are,
commissaires : Guillaume Lasserre et Sammy Engramer, et les artistes Marielle Chabal, Sammy
Engramer, Laurent Lacotte, Michèle Magéma, Ibrahim Meïté Sikely, Myriam Mihindou, Bojana
Nikcevic, Audrey Terrisse, Laure Tixier, Lassana Sarre & le Nouveau ministère de l’Agriculture
Avril : Vir Andres Héra, Le Daftar, Verrière et Petite Galerie

Cycle 3 :
Juin : Collectif CLARA, Grande halle – Hélène Delprat, En avant (titre provisoire) Galerie
haute et Petite Galerie – Victor Cord’homme, Verrière.

(2) Personnage principal du roman de Dino Buzzati, Le désert des Tartares, Le Livre de Poche –
1995

Complément d'information

Commissaires d'exposition

Partenaires

Le Centre d’art contemporain Les Tanneries, labellisé d’intérêt national par le Ministère de la Culture depuis avril 2022, est porté par la Ville d’Amilly. Il reçoit le soutien du Ministère de la Culture – DRAC Centre-Val de Loire, du Conseil Régional Centre-Val de Loire, du Conseil Départemental du Loiret, de l’Agglomération Montargoise Et Rives du Loing. Sa création a été cofinancée par le FEDER et le CPER, ainsi que par la Fondation Total dans le cadre de son partenariat avec la Fondation du Patrimoine. Cette opération est cofinancée par l’Union Européenne. L’Europe s’engage en Région CentreVal de Loire avec le Fonds européen de développement régional.

Horaires

Du mercredi au dimanche de 14h30 à 18h.

Tarifs

Entrée libre

Accès mobilité réduite

Oui

Adresse

Les Tanneries 234 rue des Ponts 45200 Amilly France

Comment s'y rendre

• Transports en commun depuis Montargis
Réseau bus Amelys
Ligne 5 Mirabeau < > Hôpital / Arrêt Tanneries

• Par le train depuis Paris
Ligne TER Paris - Nevers
au départ de la Gare de Paris Bercy
Ligne R du Transilien Paris - Montargis
au départ de la Gare de Lyon
Arrêt gare de Montargis

• Par la route depuis Paris
A6 direction Lyon, puis A77 Montargis,
sortie D943 Amilly Centre

Dernière mise à jour le 20 juillet 2023