Wahib CHEHATA : Renaissance
Wahib Chehata, Abraham, 2016, C-print, 150 x 225 cm, ©Wahib Chehata
Wahib Chehata, artiste franco-tunisien, se nourrit des thèmes religieux et symboliques de la Renaissance, du clair-obscur du Caravage et des émotions du Romantisme. Du Romantisme, il en a gardé assurément l’exaltation et le mystère, une capacité à jongler entre le morbide et le sublime, une liberté créatrice pure et subjective baignée entre l’orientalisme, les mythologies chrétiennes et les outils technologiques actuels : un romantisme 2.0.
Dans la série Renaissance, présentée à la galerie A2Z, avec le soutien de la fondation Montresso (Marrakech), la lumière prime et s’exporte en Afrique. Au Sénégal, d’abord ; au Mali ensuite. Wahib est un peintre avant tout. Un geste qu’il a su développer en dessinant, en peignant sans relâche dans son atelier.
En Afrique, Wahib en revient encore et toujours au geste. Mais qu’est-il exactement, ce geste si fuyant ? Peindre, c’est comprendre d’où réside la puissance du mouvement, savoir où se cache la ligne de force sur laquelle il s’appuie, où transmettre les sensations par l’artifice de l’image. Ce geste, s’il s’explique mal, c’est parce qu’il se vit. La peinture laisse entendre ses bruits, sentir ses odeurs, qu’elles soient âcres ou douces, et donne l’envie de les toucher.
Abraham l’exprime pleinement. Dans une construction inspirée du thème bibliique de l'Ancien Testament, le sujet montre le sacrifice d'Abraham et la ligature d'Isaac. L’artiste décontextualise avant tout une scène chrétienne en mettant en valeur des personnes inconnues, non pas pour chercher leur dramaturgie, mais pour embellir leurs visages et leurs gestuelles. C’est, en effet, à travers l’universalité du langage que Wahib Chehata recherche l’émotion. Chacun garde son langage et ses significations, et à l’intérieur de ceux-ci, son histoire.
Complément d'information
en présence de l'artiste