Vasco ASCOLINI

"en toute complicité"
Exposition
Photographie
Galerie Vrais rêves Lyon
Vasco Ascolini a depuis quelques années, et après des décennies de respect du négatif, décidé de le désacraliser, de le maltraiter pour en tirer le maximum de ses possibilité. Il est d’une certaine façon passé de l’autre coté du miroir... et passé du noir et blanc incisif et ciselé à la subtilité des rêves, des cauchemars diront certains où le gris domine.

Complément d'information

L’Arche photographique de Vasco Ascolini.

Tout effacer pour tout recommencer, fût-ce par un déluge exterminateur, est l’apanage divin de la Création que nous relate un mythe de la Bible. La recréation du monde, si l’on en croit le livre sacré, devait conserver la mémoire de toutes les espèces vivantes dont un couple unique était abrité dans le zoo flottant de Noé.
Par un jeu subtil de bains révélateurs, de revirements de sa propre pratique de photographe, Vasco Ascolini délivre à sa façon des figures antédiluviennes : images d’un bestiaire recensant les représentations animales dans lesquelles l’histoire des hommes a projeté des passions, des symboles, voire des fantasmes métaphysiques.
Dans l’œuvre de cet auteur, que nous savions appliquée à utiliser toutes les ressources de la lumière pour révéler en clair-obscur les monuments architecturaux et la sculpture ancienne, cette série composée d’images uniques constitue un véritable recommencement.
Il renonce à la fidélité de l’épreuve photographique reflétant l’exacte prise de vue pour déconstruire ses négatifs par torsions, rayures, effaçures et en tirer des images en exemplaire unique, grisâtres, tavelées de marques de vieillissement et de décomposition.
En recourant ainsi à des moyens qui relèvent de l’art contemporain, Vasco Ascolini assigne à la photographie une fonction qu’il ne lui avait jamais accordée : ne plus reproduire une vue, mais une vision pour laquelle la photographie n’est qu’un moyen qui participe à la réalisation d’une image artistique originale.
Cette série est pourtant révélatrice de l’univers visité par l’œuvre entière de Vasco Ascolini : le sphinx, l’aigle, l’oiseau de Minerve, le lion, le naja ou l’éléphant proviennent tous de la fresque, de la sculpture, de monuments anciens ou des muséums d’Histoire Naturelle quand ils sont empaillés. La transformation que subit leur représentation les installe dans un espace onirique, inquiétant comme peut l’être l’intrusion de souvenirs archaïques dans notre vie quotidienne.
L’Arche de Vasco Ascolini, qui est un travail récent, tient lieu d’archéologie de son œuvre en même temps qu’elle révèle de façon inédite son immense talent : porteuse d’un message autant biblique que postmoderne, elle affirme qu’il n’est de création que par la recréation.
Robert Pujade
Janvier 2010

Autres artistes présentés

Vasco Ascolini

Horaires

Du mercredi au samedi de 15h à 19h ou sur rendez-vous

Accès mobilité réduite

Oui

Adresse

Galerie Vrais rêves 6 rue Dumenge 69004 Lyon France
Dernière mise à jour le 2 mars 2020