Valère Novarina

Disparaître sous toutes ses formes
Exposition
Arts plastiques
Musée de l'Abbaye Sainte-Croix Les Sables d'Olonne

Valère Novarina peint, écrit, dessine et met en scène : le geste, le mouvement sont au centre de sa création. Selon lui, «l’organe de la pensée, c’est la main ». Il travaille l’espace comme de la matière et les couleurs comme du langage. Son théâtre cherche à rendre la parole saisissable et visible par son déploiement dans l’espace. Il manie depuis le début des années 1970 une langue vitale, éruptive et fiévreuse : elle parle de l'homme, qui hante son univers, prolifère, s'incarne en 2587 personnages dans son chef d’œuvre, Le Drame de la vie (1984). Par la plume, l'artiste appelle, dénomme, esquisse quelques silhouettes — ou creuse des corps ; il poursuit ses expériences d’inquiétude rythmique : renversements des sons des couleurs et des mots. Autant d’épreuves ; de variations d'un texte à l'autre, jusqu'à son tout récent opus, Le Vivier des noms, présenté en 2015 au Festival d'Avignon.

On range volontiers Valère Novarina parmi les artistes inclassables, sans doute parce qu'il progresse à contre-courant, non seulement à l'écart des autres mais aussi au-delà de soi. Il se reconnaît pourtant quelques affinités électives, avec Jean Dubuffet, Louis Soutter, Pierre Lucerné ou Antonin Artaud, peintres et poètes, écrivains ou dessinateurs tout comme lui, ou avec ces artistes qui, sous la bannière de l'art brut, font de leur œuvre nécessité et souffle de vie. Alors oui, l'homme, son verbe, sa vie, motivent l’œuvre de Valère Novarina. Mais il les prend bel et bien à l'envers, à rebours, à la recherche d'un autre langage, de formes inconnues, qui n'appartiennent à personne, et surtout pas à leur auteur, mais s'échappent et saisissent. Ainsi Valère Novarina pratique-t-il un art paradoxal et tendu, qui fait rimer engagement et dessaisissement, organisation et précipitation, un art du geste, qui ne s'arrête pas à une discipline mais les convoque toutes et les fait circuler, de l'espace sans dimension de la scène au blanc de la toile ou du papier. Et au centre, donc, reste l'homme, sa main, son corps, sa voix, que Novarina traverse, égare ou dirige dans son théâtre de « vrai sang » où une kyrielle de personnages, féroces ou cocasses, compose et se décompose comme autant d'apparitions et de métamorphoses d'une humanité captive et se délivrant : « Allez annoncer partout que l’homme n’a pas encore été capturé ! »

Exposition proposée en partenariat avec Le grand R, scène nationale de La Roche-sur-Yon

Tarifs :

Adulte : 5 € ; tarif réduit : 3 €

Complément d'information

Le jeudi 30 mars à 18h30
Conférence de Marion Chénetier-Alev, Maître de conférences en études théâtrales – Université François Rabelais – Tours : « "Nous n'avons pas de figure du tout" : les correspondances de Jean Dubuffet et Valère Novarina »

Le 20 mai 2017, à partir de 19h30, à l'occasion de la nuit des musées
Paysages parlés, suite pour voix (Agnès Sourdillon, comédienne) et cordes (Mathias Lévy, violon improvisé), sur des textes de Valère Novarina

Visites guidées de l'exposition les 19 février, 12 mars, 16 avril et 14 mai à 15h

Parution du Cahier de l'Abbaye Sainte-Croix n° 132

Commissaires d'exposition

Artistes

Horaires

Week-end et jours fériés : - de 11 h à 13 h et de 14 h à 18 h Vacances scolaires toutes zones : - du mardi au vendredi de 11 h à 13 h et de 14 h à 18 h Période scolaire : - du mardi au vendredi de 14 h à 18 h Fermé les lundis et les 1er janvier, 1er mai et 25 décembre

Adresse

Musée de l'Abbaye Sainte-Croix rue de Verdun 85100 Les Sables d'Olonne France
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022