VALENTIN MULLER
Les acteurs sont souvent comme traversés par une parole qui leur est étrangère, écrite par un auteur, qu'il faut pourtant que le spectateur oublie afin d'entrer dans l'espace fictionnel : il fait disparaître l'auteur comme l’acteur, au profit de l’apparition hallucinée d'un personnage en train de parler pour lui-même.
A contrario, ici, Valentin Muller a voulu filmer, faire le point sur cette traversée de la parole : son texte placé dans le corps de l’actrice. Celle-ci, en retour, dans l’installation vidéo, détermine le volume de l'espace où le spectateur se trouve, rejoignant l'auteur et l'acteur dans un dialogue entre ces trois fonctions.
"[…] Si rien n’a de valeur ni de réalité que le changeant de ce qu’on peut en dire, je devrais me sentir enthousiasmé, en tant qu’auteur m’emparer de cette responsabilité incroyable : créer tout l’univers juste selon ma petite envie, ce que j’en formulerais l’incorporant dans la matière du monde. Mais qu’il ne vienne que de notre pensée ce Golem qu’on s’invente, c’est ce qui me dérange, que rien ne puisse être objectif, sans autre cause ni sans raison que de venir de nous, que son existence dise seulement la mienne.[…]"
Le travail de Valentin Muller a été primé cette année par Jeune Création, c'est à ce titre qu'il expose à la galerie du tableau aujourd'hui.
Tarifs :
Gratuit