Une gerbe d'intentions
Panorama, au sens de vue d’ensemble, de la création la plus actuelle
formée à Nice - une scène est même installée dans l’exposition pour y
accueillir le public acteur - Une gerbe d’intentions est la quatrième
exposition, depuis la création par la Ville de Nice en 2009 du Prix,
réunissant deux jeunes personnalités ayant chacune une démarche
individuelle autonome qui donne lieu à un projet collectif. Les deux
artistes, Rémi Voche et Quentin Derouet montreront aux publics des axes
de recherche jusqu’alors inédits en faisant preuve d’une richesse et
d’une diversité d’inventions, leurs regards croisés représentant avec
force leur manière de vivre et de penser l’art.
Pour comprendre ce que les oeuvres de ces deux individualités rendent
visibles, il convient de se référer à Merlot Ponty qui affirmait qu’une
oeuvre était « l’épure d’une genèse des choses » (In L’oeil et l’esprit,
1970). Cela nous renvoie directement au titre de l’exposition pour nous
questionner sur ce qu’est une intention. On peut répondre que c’est
l’aptitude à connaitre qui constitue originellement l’intention. La tradition
classique dit aussi que, quelque soit le résultat, c’est l’intention qui
compte, la pensée ou l’idée étant considérée supérieure à sa
matérialisation. L’idée première viendrait donc du coeur, ce serait en
quelque sorte une intention pure. Le coeur étant le siège de l’esprit, si
l’intention émane de l’esprit et que l’esprit commande au corps et aux
mains agissantes de l’artiste, l’intention est donc bien à la base et au
coeur de toute création artistique.
Dans l’exposition, les intentions qui ont précédé l’exécution matérielle
des oeuvres prennent des acceptations variables sous la belle forme d’un
bouquet offert aux publics. Il s’agira parfois d’une vision intérieure de
l’oeuvre à produire, et tantôt d’une inspiration dont le stimulant auquel
les artistes se réfèrent est la poésie, de la lecture de textes aux situations
poétiques du quotidien. Le public découvrira la multitude d’intentions
qui ont habité le coeur des artistes et en saisira peut être les forces, ces
forces invisibles et cachées qui poussent, qui tirent, qui lèvent les
mouvements dans les 17 photographies de Rémi Voche, ou celles qui
pressent Quentin Derouet à mettre en scène Betty, son amoureuse et à
distiller ses oeuvres pour en constituer un extrait de parfum commandé
spécialement pour l’exposition. Cette capacité de l’esprit des artistes à
dépasser la simple vision du monde élargit nos sensations sur les êtres
et sur les choses. La création devient alors infinie et globale dans la
vision des tableaux poussières de Quentin Derouet comme dans l’arbre
cosmique de Rémi Voche et le regardeur, soudain empli d’une pensée
de totalité est relié aux autres, à la nature, à la grande vie universelle.
Christian Estrosi
Député des Alpes-Maritimes
Maire de Nice
Président de la Métropole Nice Côte d’Azur
Tarifs :
Gratuit