UN VENT PERMANENT À L'INTÉRIEUR DE NOUS

Exposition
Arts plastiques
Les Tanneries Amilly
Affiche Marco Godinho

La 8ème saison artistique, première d’un cycle de programmation de trois années intitulé Nos maisons apparentées ouvre un horizon de possibilités infinies, rythmé par des expériences intimes et collectives des lieux partagés, communs et quotidiens arpentés au gré de voyages réels, mentaux et poétiques. Accueillant tour à tour des trajectoires intérieures fragiles et singulières, les Tanneries se feront la demeure de réflexions interrogeant la symbolique du chez-soi. Elles feront résonner ce que signifie habiter ensemble nos paysages et territoires contemporains perpétuellement transformés. En ouverture de cette Saison 8, l’équipe des Tanneries vous invite à prendre part au vernissage de l’exposition Un vent permanent à l’intérieur de nous de Marco Godinho. Inaugurée le samedi 28 octobre sous les lueurs de la pleine lune et accueillant performances musicales, sonores et poétiques – les artistes Fábio Godinho et Frédéric D. Oberland -, cette exposition qui occupe l’ensemble des espaces d’exposition se prêtera à la déambulation et au cheminement jusqu’au dimanche 21 janvier 2024. 

Menant une exploration sensible des questions d’exil et de déplacements, c’est par un geste subtil, quasi imperceptible, que Marco Godinho fait du Centre d’art contemporain sa maison de l’infini(1). Il y déploie le fruit d’une réflexion menée depuis une quinzaine d’années sur une expérience subjective du temps et de l’espace. Artiste luxembourgeois d’origine portugaise, il est inspiré par sa propre expérience d’une vie nomade, suspendu entre différentes langues et cultures et nourri par la littérature et la poésie. À partir d’installations, d’écrits, d’œuvres-vidéos et collaboratives, Marco Godinho élabore une carte d’un monde façonné par des trajectoires personnelles, biographiques et multiculturelles. À rebours des stéréotypes identitaires, sa pratique conceptuelle tend à créer les conditions d’un domaine d’identification universel. 

Entre espace public et espace privé, intérieur et extérieur, Un vent permanent à l’intérieur de nous questionne la notion de frontière d’un point de vue géographique, philosophique et politique, mais également les liens tissés entre l’humain et le vivant, la façon dont les territoires et contextes singuliers agissent sur nos individualités. Marco Godinho s’appuie sur les qualités évocatrices des matériaux et, par cette approche écologique et métaphorique, nous invite à contempler la fugacité du temps et la nature transitoire de l’existence. Immersive, totale et évolutive, Un vent permanent à l’intérieur de nous ne saurait se saisir en une image. Comme un esprit chahuté, l’exposition se modifie sans cesse sous l’effet de rituels et d’actions performatives qui, pour la première fois, implique et engage simultanément la participation des publics et de l’équipe du Centre d’art contemporain. À travers des processus invisibles d’écriture, d’effacement, de déplacements et d’échanges autour des œuvres, l’exposition se fait ainsi le prolongement du projet artistique des Tanneries dont les actions favorisent un art en train de se faire, une réflexion commune et fortuite sur le geste comme acte de transformation. 

Accueillant de façon inédite une installation monumentale présentée à l’occasion de la Biennale d’art contemporain de Venise(2), le Centre d’art contemporain labellisé d’intérêt national en avril 2022, démontre une fois encore sa capacité à accompagner des artistes reconnus et internationaux dans leurs recherches et leurs productions. Métaphore d’un corps nomade, l’ensemble Written by Water(3) est alors repensé et réadapté in situ, tel un organisme vivant fragmenté, un écosystème qui évolue au contact d’une nouvelle architecture, celle d’anciennes tanneries enlacées par les deux bras du Loing. Conjuguant l’histoire, l’esthétique et l’esprit des lieux, la scénographie, tournée vers des horizons méditerranéens, convoque un récit ancien et fondateur – l’Odyssée d’Homère – dont la mer semble écrire les mémoires invisibles(4). La Grande Halle se fait alors le berceau d’un voyage immersif, heurté par le temps de la vague – celui de l’apparition, disparition, de l’oubli, du souvenir, de l’effacement et de l’incertitude que suscite l’errance. 

À l’étage, hors de toute frontière spatiale et limite temporelle, Marco Godinho nous plonge littéralement au cœur de sa maison de l’infini. Il en convoque l’enveloppe formelle, dans une relation intime et sensible au vivant, interrogeant ce que signifie habiter la terre. Sous la verrière, telle une maison ouverte aux battements du monde, perméable aux éléments et variations temporelles, les objets et matériaux migrent d’un état et d’un contexte à l’autre, dessinant le territoire d’une géographie intime à arpenter et éprouver. Marco Godinho dresse ainsi un imaginaire des fluides liés à la façon dont les éléments extérieurs – un vent qui caresse, dévaste ou déracine – conditionnent un corps intérieur. Le parcours se poursuit alors dans la Galerie Haute, écrin d’une constellation de gestes simples dont les motifs, les formes ouvertes et volatiles, incarnent une poétique de l’impermanence, du cheminement et de la traversée du temps et de l’espace. Chargés d’une mémoire des lieux, ces dispositifs tendent ainsi à rendre visible l’impalpable, à retenir un instant signifiant mais aussi, à contempler les mouvements d’un monde évanescent. 

 

(1)Marco Godinho place à l’entrée du Centre d’art contemporain, une copie conforme du 8 qui identifie et localise sa propre maison. Positionné horizontalement, il rappelle le symbole de l’infini et questionne les lieux qui définissent la ville et ses racines. Il suggère ainsi un domaine d’identification plus universel afin d’apprendre à vivre ensemble. 

(2)Lors de la Biennale de Venise 2019, Marco Godinho représentait le pavillon du Luxembourg. 

(3)Titre de l’exposition réalisée par Marco Godinho à la Biennale de Venise en 2019. 

(4)En référence à l’œuvre Written by Water, installation réalisée à l’occasion de la Biennale de Venise regroupant une collection d’environ 2000 carnets que l’artiste a immergée dans différents endroits de la mer Méditerranée au cours de ses voyages, invitant les visiteurs à lire les histoires invisibles écrites par la mer, les traces poétiques des lieux traversés et chargés de leurs propres mémoires. 

 

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Les artistes programmé.e.s au fil de la saison #8 – Nos maisons apparentées 

Cycle 1
Octobre : Marco Godinho, Un vent permanent à l’intérieur de nous, Tous les espaces 

Cycle 2
Février : Diplômé.e.s et post-diplômé.e.s 2023 de l’École supérieure d’art et de design d’Orléans, Galerie Haute.
Un co-commissairat de Sophie Fétro, designer et théoricienne de design, maître de conférence en esthétique et sciences de l’art. 
Benjamin Mouly, In Watermelon Sugar, Verrière et Petite Galerie.
Mars : Romain Kronenberg, Grande Halle – Clément Bagot, Galerie Haute. 

Cycle 3
Juin : Lydie Jean-Dit-Pannel, Galerie Haute et Verrière – Jeunes diplomé.e.s de l’École nationale supérieure d’art de Dijon, Petite Galerie – Richard Long (demande de prêt en cours), Grande Halle.
Un commissariat de Bénédicte Ramade.

Complément d'information

Commissaires d'exposition

Artistes

Partenaires

Le Centre d’art contemporain Les Tanneries, labellisé d’intérêt national par le Ministère de la Culture depuis avril 2022, est porté par la Ville d’Amilly. Il reçoit le soutien du Ministère de la Culture – DRAC Centre-Val de Loire, du Conseil Régional Centre-Val de Loire, du Conseil Départemental du Loiret, de l’Agglomération Montargoise Et Rives du Loing. Sa création a été cofinancée par le FEDER et le CPER, ainsi que par la Fondation Total dans le cadre de son partenariat avec la Fondation du Patrimoine. Cette opération est cofinancée par l’Union Européenne. L’Europe s’engage en Région CentreVal de Loire avec le Fonds européen de développement régional.

Horaires

Du mercredi au dimanche de 14h30 à 18h.

Tarifs

0

Adresse

Les Tanneries 234 rue des Ponts 45200 Amilly France

Comment s'y rendre

VERNISSAGE SAMEDI 28 OCTOBRE À 15H / NAVETTES GRATUITES 


>> Paris < > Les Tanneries 

Aller : départ depuis Paris à 13h, 5 avenue Porte d’Orléans, à proximité de la statue du Général Leclerc
Retour : départ depuis Les Tanneries à 19h20. 

 

>> Gare de Montargis < > Les Tanneries

Aller : départ depuis la Gare de Montargis à 15h, parking rue Jean Laurent (en lien avec le Transilien R au départ de Paris Gare de Lyon 13h16 > Montargis 14h55).
Retour : départ depuis Les Tanneries à 19h20 (en lien avec le TER au départ de la Gare de Montargis 19h48 > Gare de Paris-Bercy 20h49).

Inscription obligatoire avant le 27 octobre 2023 (nom et numéro de téléphone) : contact-tanneries@amilly45.fr / 02.38.85.28.50

 

Autres accès :

• Transports en commun depuis Montargis
Réseau bus Amelys
Ligne 5 Mirabeau < > Hôpital / Arrêt Tanneries

• Par le train depuis Paris
Ligne TER Paris - Nevers
au départ de la Gare de Paris Bercy
Ligne R du Transilien Paris - Montargis
au départ de la Gare de Lyon
Arrêt gare de Montargis

• Par la route depuis Paris
A6 direction Lyon, puis A77 Montargis,
sortie D943 Amilly Centre

Dernière mise à jour le 18 octobre 2023