Un soulagement

Présentation de l’exposition L’installation sonore Un soulagement se compose de 2 parties, liées secrètement entre elles. La première, éclatée, utilise 4 haut-parleurs fixés aux murs et disposée en étoile, d’un bout à l’autre de l’espace résonant de la compagnie, considéré dans son entier. Des sons brefs, comme têtes d’épingle, entrecoupés de silences, se font entendre en échos et en rebonds d’un mur à l’autre,figurant les distances. La seconde partie diffuse une voix en haut de la mezzanine, transformée, pour l’occasion, en espace protégé et feutré. Cette voix se dévoile petit-à-petit au visiteur qui chemine dans l’espace en construisant son écoute. Lorsque la voix apparaît, un récit se fait jour, des liens se dévoilent. (DP) Quelque mots d’introduction A partir de la voix, de la parole, du silence, de bruits, de musiques, Dominique Petitgand construit des micro-univers qui oscillent entre le réel et l’imaginaire, entre le souci de raconter une histoire à partir de presque rien, et la notion de “gros-plan”, de “visage sonore”. Souvent, le silence scintille et grésille, la présence et l’absence se confondent, l’innocence se révèle dans une violence crue... Il diffuse ses pièces sonores lors de séances dans l’obscurité, sur CD ou sous forme d’installations. Les installations récentes tendent de plus en plus à exacerber le supplément insupportable de la voix elle-même, avec des haut-parleurs tout bêtes, non modifiés, mais qui s’avèrent tantôt inhumains tantôt plus humains que nous, dans de grands espaces vides ou des petites chambres obscures. Sous l’apparence anodine d’un dispositif simple qui utilise des voix, des mots, des bruits familiers, on découvre un son dans le creux d’un son, une parole logée dans un bruit, ce qui suppose aussi la dimension logique et désarticulée de l’espace - c’est-à-dire ce niveau de l’immédiateté la plus directe, de la perception spontanée, en tant qu’il est toujours déjà secrètement et invisiblement texturé (perlaboré, dirait Freud) par la symbolisation. Dominique Petitgand, ne nous présente-t-il pas des sortes de chambres psychiques où rayonne la fêlure labyrinthique du moi ?