Uchronies, part. II : Changer le cours de l'histoire
« Giovanni Papini, au début de ce siècle, préconisait d'ouvrir à l'université des chaires d'Ignorétique, qui est la science de tout ce que nous ne savons pas. Si on avait suivi son conseil, l'étude de l'Uchronie serait aujourd'hui plus avancée. Elle reste à faire. Le mot lui-même est peu usité. Les spécialistes de la science-fiction l'emploient à l'occasion, les historiens guère, et s'il figurait dans le Grand Larousse du XIXe siècle, les éditions actuelles l'ont écarté. Il a été forgé en 1876 par le philosophe français Charles Renouvier, sur le modèle de l'Utopie à laquelle, trois cent soixante ans plus tôt, le Chancelier d'Angleterre Thomas More donna un nom promis à une fortune plus grande. A l'Utopie – du grec ou-topos : qui n'est en aucun lieu – répond donc l'Uchronie – ou-chronos : qui n'est en aucun temps. A un espace et, par suite, à une cité, à des lois, à des moeurs n'existant que dans l'esprit de légistes ou d'urbanistes insatisfaits se superpose un temps également régi par le caprice et, par suite, une histoire. Le préfixe privatif, cependant, est source d'égarement et l'analogie entre les deux démarches moins évidente qu'il n'y paraît. » Emmanuel Carrère « Le détroit de behring, Introduction à l'uchronie » Ed. P.O.L, 1986
Autres artistes présentés
Armand Béhar
Thomas Léon
NG
Michaël Sellam