Tout le monde m'adore
Au milieu du XIXe, la comtesse de Castiglione engage avec le photographe Pierre-Louis Pierson une célèbre collaboration qui entrainera la production de centaines de portraits. C’est avec une conscience assurément moderne de la teneur promotionnelle de la photographie qu’elle s’émancipe des poses traditionnelles, se met en scène dans des costumes sensationnels et engouffre sa fortune dans la représentation frénétique de son image. Cette affirmation exaltée de soi, entre séduction et autorité, semble préfigurer les développements individuels et de lien social qui accompagnent aujourd’hui les avancées technologiques et l’avènement des réseaux sociaux associé aux pratiques du selfie.
L’exposition collective Tout le monde m’adore soulève le paradoxe d’une construction identitaire qui semble désormais assujettie à la diffusion triomphale d’un visage théâtralisé, autant qu’à sa dissolution dans les interstices du temps et de la multiplicité numérique.