TIC TAC

Après trois années d’études à l'ENSA de Nancy, Paul Heintz approfondit ses recherches à l’école des Arts Décoratifs de Paris. Au départ de son travail plastique, l’usage d'un médium est relatif à l’idée, du dessin à l’objet, de la projection à l’édition. Depuis quelques années, son intérêt se porte sur la relation du langage à la vidéo. En utilisant les moyens du cinéma, il produit de courtes vidéos en tentant d’attirer la narration traditionnelle du côté de la performance. Le film devient un geste, une idée qu’il articule au sein d’expositions.
Paul Heintz considère l’art comme une manière d’habiter les signes pour ne pas qu’ils nous étouffent. Les sujets et objets qu’il met en jeu au sein de son travail artistique sont toujours en conflit avec le sens commun. Son oeuvre expérimente les frontières entre liberté et aliénation, en usant d'un ton grotesque mais aussi des ressorts de la tragédie.
Que ce soit par la tirade interminable d’un policier (dans Le Motard, 2011), en exploitant à contre-emploi la forme de l’abécédaire (L’Abécédaire, 2010) ou en laissant un pigeon filmer la ville de Nancy (Flying Mirror, 2013), Paul Heintz aborde notre rapport au langage, à la communication mais aussi à l’autorité. Que nous dit le langage lorsqu’il tend à devenir abstrait ?
Pour l’exposition TIC TAC à la galerie du CROUS de Paris, sa proposition s’articule en trois temps: de travaux réalisés sur Nancy, cette ville du nord-est de la France dans laquelle il a vécu, aux films-sketches qu’il rassemble autour du terme « Films d’Actions », en passant par le projet « Céréal Cérébral », résultat du travail de performance-dessin qui pensent les notions de production et d’entreprise.