TERRES

Copenhagen Ceramics Invites
Exposition
Arts plastiques
Galerie Maria Lund Paris 03

Karen BENNICKE- Snowball- 45 x 30 x 33 cm - grès et glaçure - 2012

Dans le cadre de Nouvelles Vagues – La saison des jeunes curateurs du PALAIS DE TOKYO

Curateur : Margaux Brugvin

 

 

VERNISSAGE : samedi 22 juin 2013 de 17h à 20h

Fermeture annuelle : 28 juillet – 2 septembre 2013

 

 

 

POURQUOI ? (entrée en matière)

Le projet Nouvelles Vagues – La saison des jeunes curateurs est l’occasion pour la GALERIE MARIA LUND de présenter une exposition qui relève d’une importance particulière pour elle. En effet, la galerie se fait l’écho depuis bientôt dix ans d’un courant qui prend une ampleur certaine sur la scène actuelle : la céramique, matériau longtemps déconsidéré car associé aux arts décoratifs, connait un vif regain d’intérêt auprès d’artistes contemporains. Ils l’ont libéré de ses aspects fonctionnels et décoratifs en l’abordant dans une démarche pleinement plastique. TERRES, dont le commissariat est assuré par Margaux Brugvin, veut donner un aperçu de ce mouvement, de cette liberté nouvelle.

 

Cette exposition résulte d’une collaboration avec COPENHAGEN CERAMICS, plateforme d’exposition imaginée par des artistes confirmés (Martin Bodilsen Kaldahl, Steen Ipsen et Bente Skjøttgaard), qui a déjà rencontré une attention internationale. En réunissant des plasticiens de différentes générations et en leur offrant un espace de liberté totale, ils ont créé une émulation dont les effets sont déjà visibles. Ainsi, avec leur exposition dans ce lieu, plusieurs artistes ont abandonné le contenant, base systématique de leurs explorations jusqu’alors. TERRES veut rendre hommage à l’initiative des fondateurs de COPENHAGEN CERAMICS, en offrant encore plus de visibilité à la scène qu’ils défendent - que les artistes soient danois ou d’ailleurs.

QUI ? OU ?

TERRES fait la part belle à des artistes expérimentés majeurs, avant-gardistes dans leur abandon de la tradition des arts appliqués pour laquelle ils étaient formés (Wayne Fischer, Bente Skjøttgaard, Martin Bodilsen Kaldahl, Karen Bennicke). Ils ont ouvert la voie et sont aujourd’hui reconnus par le milieu céramiste, par les amateurs et les spécialistes, mais peinent encore à trouver une place dans le paysage de l’art contemporain. L’exposition souhaite aussi faire découvrir une génération d’artistes plus jeunes, qui, dans une approche sans borne, multiplient les expérimentations en interrogeant ce médium millénaire.

Les quinze artistes sélectionnés travaillent au Danemark, aux Pays-Bas, en Angleterre, aux Etats-Unis, ainsi qu’en France, où la reconnaissance de la sculpture céramique est encore timide. Cette matière continue d’être dépréciée, au bénéfice d’autres médiums, de la peinture au plastique, du marbre au numérique. Ceci s’explique par l’héritage plus ou moins conscient du système de classification des Beaux-arts, ainsi que par la longue histoire commune entre la terre, la porcelaine et les arts appliqués. Un passé qui a fait de la céramique un matériau désuet, considéré ni comme noble, ni comme possible véhicule conceptuel et moderne. Pourtant, grâce à la forte vitalité de cette scène en Europe du Nord, dans les pays anglo-saxons et en Asie, des artistes tels que Wayne Fischer, Farida le Suavé, Akiko Hoshina ou Emmanuel Boos parviennent aujourd’hui à émerger dans le paysage français. L’exposition ambitionne de contribuer au changement d’état d’esprit vis-à-vis de la céramique en France, dont on peut déjà observer les prémices.

 

QUOI ?

Il s’agit ici de montrer comment, à l’époque du numérique et de la dématérialisation, l’argile - profondément liée à la tradition culturelle et à la notion du travail de la main - continue à inspirer, à se réinventer, et pousse les artistes vers de nouvelles expérimentations. Alors qu’on ne considère plus qu’il y ait d’interdit catégoriel, de hiérarchie de genre, TERRES veut dévoiler un pan encore méconnu et pourtant extrêmement dynamique de l’art contemporain.

 

TERRES propose un aperçu de la diversité et de la qualité des artistes travaillant la céramique, qu’ils soient issus d’une formation Beaux-arts ou arts appliqués. Ainsi, quatre axes différents sont empruntés par les plasticiens sélectionnés :

 

Sensualité de la glaçure

Certains explorent la richesse et la sensualité du matériau, des glaçures, des engobes, tendant ainsi vers un expressionnisme abstrait : les entrelacs de grès de Bente Skjøttgaard évoquent des nuages cotonneux gros de pluie, des buissons ou des formations minérales… ; les glaçures des Magic Mushrooms de Morten Løbner Espersen prennent des allures psychédéliques ; les « corps » organiques, sensuels et distants de Turi Heisselberg Pedersen sont couverts d’une seconde peau de terre à l’aspect mat, velouté, et lumineux ; les supports d’Emmanuel Boos sont prétextes à explorer la matière insondable et jubilatoire qu’est l’émail ; les formes blanches et charnues, éminemment érotiques de Wayne Fischer appellent le toucher, la caresse, suggèrent un certain mystère.

 

Modeler le formalisme

Les oeuvres d’autres artistes, à contrario, relèvent de l’abstraction formelle, à laquelle se prête particulièrement ce médium infiniment modelable : ainsi, Karen Bennicke élabore des architectures absurdes où cohabitent liberté créatrice et rigueur mathématique ; Martin Bodilsen Kaldahl analyse des séries d’objets « ordinaires », industriels, dans une démarche purement plastique ; Esben Klemann crée des séries de structures légères, « impossibles » étant donnée la lourdeur de la terre, dont le systématisme est perturbé par l’incertitude des réactions chimiques.

 

Le rapport culturel à la céramique

Quelques-uns attaquent au corps – mais avec humour et légèreté – les aprioris dans lesquels est empêtré leur médium : la dimension fonctionnelle de la céramique industrielle est explorée dans les ready-mades et détournements de Kristine Tillge Lund, révélant ainsi l’omniprésence du matériau dans notre vie quotidienne ; les aspects décoratifs de la terre sont mis à mal par Marianne Nielsen, qui, en isolant des éléments décoratifs traditionnels, les transforme en objet d’étude de notre rapport culturel à la Nature ; le kitsch de l’usage populaire de la céramique est moqué par Andreas Schulenburg, dont l’oeuvre protéiforme analyse la notion de bon et de mauvais goût en prenant le contre-pied de l’univers bucolique de la figurine traditionnelle ; Yasser Ballemans, enfin, crée des oeuvres qui « prétendent » - à une fonction, une utilité : les dernières en date sont une série de chariots en porcelaine, déhanchés et ludiques, qui s’inspirent du carnaval et débordent de références à l’histoire de l’art.

 

Le terrain de l’intimité

Les artistes de cette dernière catégorie de l’exposition ont fait de la terre le véhicule de la confession intime : Akiko Hoshina invente ainsi des rituels pour transformer les vêtements-symboles d’une histoire d’amour en reliques ; Pernille Pontoppidan Pedersen crée dans un processus intuitif des oeuvres composites qui englobent des cabinets de curiosité entiers, des accumulations de récits potentiels, des fragments d’histoire et d’émotions ; et enfin, les spécimens couleur chair de Farida Le Suavé explorent l’intimité du corps dans ses maladresses, ses rondeurs et ses creux attendrissants et sensuels, donnant forme aux élans désespérés pour échanger avec l’extérieur.

 

Publications

Un numéro de PALAIS, le magazine du Palais de Tokyo sera consacré à l’ensemble des expositions sélectionnées pour Nouvelle vague – saison de jeunes curateurs. La GALERIE MARIA LUND prépare la publication d’un catalogue consacré à TERRES, contenant un texte du philosophe Yves Michaud et présentant chacun des artistes exposés.

 

Remerciements

La GALERIE MARIA LUND adresse ses remerciements aux galeries Acro-Terre, Favart & de Verneuil et Jousse Entreprise pour leur très aimable collaboration concernant les oeuvres de Wayne Fischer, Farida Le Suavé et Emmanuel Boos.

 

 

Autres artistes présentés

PERNILLE PONTOPPIDAN PEDERSEN

TURI HEISSELBERG PEDERSEN

MARTIN BODILSEN KALDAHL

MORTEN LØBNER ESPERSEN

ANDREAS SCHULENBURG

KRISTINE   TILLGE  LUND

BENTE   SKJØTTGAARD

YASSER BALLEMANS

MARIANNE NIELSEN

FARIDA LE SUAVÉ

EMMANUEL BOOS

KAREN BENNICKE

ESBEN KLEMANN

WAYNE FISCHER

AKIKO HOSHINA

Horaires

Mardi - samedi 12h - 19h

Adresse

Galerie Maria Lund 48 rue de Turenne 75003 Paris 03 France

Comment s'y rendre

M°1 - St Paul 
 

Dernière mise à jour le 13 octobre 2022