TAFAA THE CENTURY OF THE SNITCH

+ CORPORATE POETRY
Exposition
Arts plastiques
Villa du Parc Centre d'art contemporain Annemasse

Chloé Delarue TAFAA THE CENTURY OF THE SNITCH

 

La Villa du Parc invite cet hiver l’artiste Chloé Delarue (1986) à produire au centre d’art contemporain une nouvelle occurrence de TAFAA (Toward A Fully Automated Appearance), acronyme sous lequel se développe depuis cinq ans son travail plastique. Constituant un ensemble dense et immersif, où s’hybrident des résidus techniques contaminés par une muqueuse organique, TAFAA agit comme un biotope évoluant de manière générative au fil des expositions. 

Cet environnement physique est mû par des évolutions lentes et des énergies apparemment de basse intensité. S’y éprouvent les effets des changements en cours de notre sensibilité et de nos rapports au réel, modifiés par la technologie actuelle dont les externalisations sont de plus en plus ramifiées, puissantes et autonomes. Projection anxiogène dans une temporalité peu situable, la réalisation en temps réel d’un futur qui serait déjà passé, s’actualisant et s’auto-rafraîchissant perpétuellement, TAFAA apparaît comme un territoire parallèle, clandestin, espace tangible mais paradoxalement incertain. 

Cette nouvelle séquence, intitulée « The Century of the Snitch », se déploie sur les deux étages de la Villa du Parc, que Chloé Delarue investit avec un dispositif de dissolution physique de l’espace d’exposition. Fortement perturbée, la perception devient trouble et précaire, conditionnée par la logique de fonctionnement et d’apparition interne de TAFAA. Ici et là s’auto-éclairent au sodium les  « bornes à offrandes », concrétions de chairs végétales et industrielles en latex greffées à diverses armatures. TAFAA – THE CENTURY OF THE SNITCH concrétise les hallucinations esthétique et sensorielle d’un paysage dans lequel macèrent les squames du vivant et de la modernité dans l’obsolescence du code informatique.

 

Ludovic Sauvage Corporate Poetry

Ludovic Sauvage pratique l’appropriation d’images aussi prometteuses que stéréotypées de paysages idylliques et de produits ou situations de rêve ayant circulé dans les mass medias au siècle dernier. Il éprouve leur résistance physique et rétinienne à l’heure de la dématérialisation numérique et de l’épuisement iconique des utopies. 

Souvent récupérées dans des magazines datés, ces images, vouées à la vie brève de l’usage publicitaire et requérant une consommation immédiate, sont sauvées de l’oubli par le geste de collecte qu’opère en iconographe Ludovic Sauvage. Dans ses installations, il offre aux images de nouvelles perspectives, en sondant leur épaisseur matérielle, et en intensifiant les réactions du support par différentes manipulations introspectives. Affiches découpées en lamelles, diapositives projetées jusqu’à l’épuisement du film, impressions sur miroirs rendant les images spectrales permettent de révéler la condition organique du matériau – fragilité, durabilité, évanescence, etc., au-delà des signes d’apparat de la représentation, mirage qui s’est en partie évanoui. Dans cet entre-deux où signifié et signifiant sont remis à plans égaux, ces images artificielles et mercantiles basculent dans l’onirisme et  l’ambivalence. Les dispositifs lumineux et sculpturaux qui les accueillent contribuent par leur étrangeté au décalage perceptif, et à la difficulté de se situer temporellement face à ces représentations.

Ludovic Sauvage présente dans la véranda de la Villa du Parc une nouvelle installation de plusieurs éléments, quatre petits modules noirs dans lesquels s’incorporent des détails d’images à la surface de miroirs noircis, composant une mystérieuse narration décorative. Intitulée « Corporate Poetry », l’installation fait  subtilement écho aux particularités de cet espace d’accueil et de vitrine, ouvert sur l’extérieur et dont la vitre teintée filtre la lumière.

Commissaires d'exposition

Horaires

du mardi au dimanche de 14h à 18h30

Accès mobilité réduite

Oui

Adresse

Villa du Parc Centre d'art contemporain Parc Montessuit 12 rue de Genève 74100 Annemasse France

Comment s'y rendre

nouvel accès : terminus tram 17 arrêt Annemasse Parc Montessuit
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022