Centre d'art contemporain le Creux de l'enfer
Tadashi Kawamata, Détour des tours
Exposition
Arts plastiques
Le Creux de l'Enfer
•
Thiers
L’usine du Creux de l’enfer mémorise un lieu de fabrication artisanale, de vie sociale ouvrière pénible, de première industrialisation, de parcellisation du travail en relation au savoir-faire de la coutellerie, c’est cette fonction commémorative du monument que l’intervention artistique va creuser. Le travail en question relève cette mémoire. Le titre « Détour des tours » parle de lui-même quant à la tactique d’approche signifiée ; en termes deleuziens, ce sera davantage celle du renard que celle du sanglier.
Complément d'information
Tadashi Kawamata, Détour des tours
Tadashi Kawamata (Japon) : Détour des tours
Né en 1953 sur l’île d’Hokkaido.
Depuis 1972 vit à Tokyo et dans différents pays.
Expositions réalisées en collaboration avec l’École nationale des beaux-arts de Lyon
Coordination avec l’artiste : Gilles Coudert
25 juin-25 septembre 2005
Vernissages :
le vendredi 24 juin 2005, à Montélimar, à 18h30
Château des Adhémar
le samedi 25 juin 2005, à Thiers de 18 h à minuit
avec les vins Bouvet-Ladubay à Saumur, centre d’art contemporain
Présentation de l’artiste et de son oeuvre
À 28 ans, Tadashi Kawamata expose à la Biennale de Venise, se positionnant alors jeune sur la scène artistique internationale. Depuis il intervient dans le monde entier, réalisant des oeuvres monumentales qu’il compare volontiers à une pierre jetée dans l’eau (pensons à l’effet papillon) ou à des végétaux qui s’implantent sur un site pour un temps éphémère. Le parcours, le nomadisme, l’étude du paysage ou d’une architecture, sa destruction et sa reconstruction, le lien fluctuant entre espace public et espace privé, le glissement des rôles entre espace intérieur et espace extérieur, le transfert, la circulation, le cycle et la renaissance transposée des matériaux, l’activité sociale d’un territoire et ses contradictions conflictuelles, la mise en éveil d’une synergie de groupe dans une mémoire du site endormie, la délégation des réflexions artistiques à une équipe et le partage équitable des décisions, la puissance salvatrice, voire thérapeutique, d’un travail créatif, sont autant de données qui peuvent intervenir dans l’élaboration des projets de cet artiste japonais pour la mise en valeur d’une architecture, d’un espace défini ou d’une frange urbaine. La plupart du temps, un groupe d’étudiants des beaux-arts, ou des participants directement impliqués dans ses projets, les réalise avec lui, contribuant autant à leur pertinence intellectuelle qu’à leur construction formelle. Pour Thiers et Montélimar, c’est un même groupe d’environ dix étudiants des beaux-arts de Lyon, de Valence ou originaires du Japon et d’autres pays qui l’accompagnent à quelques reprises, avec un temps fort de dix jours sur chaque lieu. La planche de bois, peu coûteuse et facile à travailler, reste comme ici le moyen favori pour la réalisation de ces constructions, et depuis peu la fabrication de maquettes qui retiennent ces interventions éphémères et concrétisent des stratégies de repérages. De même, des modules d’archives en kit, « cabinets de mémoire » audiovisuels et documentés tels que nous en trouvons ici, informent sur les réalisations précédentes, permettant d’appréhender au mieux la démarche présente.
Deux lieux d’intervention :
le Creux de l’enfer à Thiers,
le château des Adhémar à Montélimar,
deux sites à l’aspect de forteresse
deux forteresses pour deux mémoires divergentes
deux fonctions de mémoire sur le territoire
Kawamata s’appuie sur deux exemples de monuments qui ont marqué leur territoire, tous deux aujourd’hui centres d’art. L’un est une friche industrielle restaurée et réhabilité à la fin des années quatre-vingt, le Creux de l’enfer, figure tutélaire d’un site dont l’histoire industrielle très ancienne répond à la force de son eau qui a tracé la vallée des Usines à Thiers. L’autre est le château des Adhémar, rare exemple d’ensemble palatial médiéval dont l’origine remonte au XIe siècle, attaché à la noblesse, à la papauté et à la couronne de France avant d’être utilisé comme prison de 1791 à 1926. L’usine du Creux de l’enfer mémorise un lieu de fabrication artisanale, de vie sociale ouvrière pénible, de première industrialisation, de parcellisation du travail en relation au savoir-faire de la coutellerie, tandis que le château des Adhémar porte une mémoire seigneuriale de domination, d’autorité, d’incarcération. Le premier est enclavé dans son site, l’autre le surplombe. C’est cette fonction commémorative du monument que l’intervention artistique va creuser. Le travail en question relève cette mémoire. Le titre « Détour des tours » parle de lui-même quant à la tactique d’approche signifiée ; en termes deleuziens, ce sera davantage celle du renard que celle du sanglier. Les deux sites ont en commun d’avoir une apparence de forteresse qui accuse par là une difficulté à communiquer avec le monde extérieur, mais ce sont aussi des monuments, et en cela ils participent autant à rendre l’histoire concrète qu’à nier la précarité de l’existence humaine.
Tadashi Kawamata (Japon) : Détour des tours
Né en 1953 sur l’île d’Hokkaido.
Depuis 1972 vit à Tokyo et dans différents pays.
Expositions réalisées en collaboration avec l’École nationale des beaux-arts de Lyon
Coordination avec l’artiste : Gilles Coudert
25 juin-25 septembre 2005
Vernissages :
le vendredi 24 juin 2005, à Montélimar, à 18h30
Château des Adhémar
le samedi 25 juin 2005, à Thiers de 18 h à minuit
avec les vins Bouvet-Ladubay à Saumur, centre d’art contemporain
Présentation de l’artiste et de son oeuvre
À 28 ans, Tadashi Kawamata expose à la Biennale de Venise, se positionnant alors jeune sur la scène artistique internationale. Depuis il intervient dans le monde entier, réalisant des oeuvres monumentales qu’il compare volontiers à une pierre jetée dans l’eau (pensons à l’effet papillon) ou à des végétaux qui s’implantent sur un site pour un temps éphémère. Le parcours, le nomadisme, l’étude du paysage ou d’une architecture, sa destruction et sa reconstruction, le lien fluctuant entre espace public et espace privé, le glissement des rôles entre espace intérieur et espace extérieur, le transfert, la circulation, le cycle et la renaissance transposée des matériaux, l’activité sociale d’un territoire et ses contradictions conflictuelles, la mise en éveil d’une synergie de groupe dans une mémoire du site endormie, la délégation des réflexions artistiques à une équipe et le partage équitable des décisions, la puissance salvatrice, voire thérapeutique, d’un travail créatif, sont autant de données qui peuvent intervenir dans l’élaboration des projets de cet artiste japonais pour la mise en valeur d’une architecture, d’un espace défini ou d’une frange urbaine. La plupart du temps, un groupe d’étudiants des beaux-arts, ou des participants directement impliqués dans ses projets, les réalise avec lui, contribuant autant à leur pertinence intellectuelle qu’à leur construction formelle. Pour Thiers et Montélimar, c’est un même groupe d’environ dix étudiants des beaux-arts de Lyon, de Valence ou originaires du Japon et d’autres pays qui l’accompagnent à quelques reprises, avec un temps fort de dix jours sur chaque lieu. La planche de bois, peu coûteuse et facile à travailler, reste comme ici le moyen favori pour la réalisation de ces constructions, et depuis peu la fabrication de maquettes qui retiennent ces interventions éphémères et concrétisent des stratégies de repérages. De même, des modules d’archives en kit, « cabinets de mémoire » audiovisuels et documentés tels que nous en trouvons ici, informent sur les réalisations précédentes, permettant d’appréhender au mieux la démarche présente.
Deux lieux d’intervention :
le Creux de l’enfer à Thiers,
le château des Adhémar à Montélimar,
deux sites à l’aspect de forteresse
deux forteresses pour deux mémoires divergentes
deux fonctions de mémoire sur le territoire
Kawamata s’appuie sur deux exemples de monuments qui ont marqué leur territoire, tous deux aujourd’hui centres d’art. L’un est une friche industrielle restaurée et réhabilité à la fin des années quatre-vingt, le Creux de l’enfer, figure tutélaire d’un site dont l’histoire industrielle très ancienne répond à la force de son eau qui a tracé la vallée des Usines à Thiers. L’autre est le château des Adhémar, rare exemple d’ensemble palatial médiéval dont l’origine remonte au XIe siècle, attaché à la noblesse, à la papauté et à la couronne de France avant d’être utilisé comme prison de 1791 à 1926. L’usine du Creux de l’enfer mémorise un lieu de fabrication artisanale, de vie sociale ouvrière pénible, de première industrialisation, de parcellisation du travail en relation au savoir-faire de la coutellerie, tandis que le château des Adhémar porte une mémoire seigneuriale de domination, d’autorité, d’incarcération. Le premier est enclavé dans son site, l’autre le surplombe. C’est cette fonction commémorative du monument que l’intervention artistique va creuser. Le travail en question relève cette mémoire. Le titre « Détour des tours » parle de lui-même quant à la tactique d’approche signifiée ; en termes deleuziens, ce sera davantage celle du renard que celle du sanglier. Les deux sites ont en commun d’avoir une apparence de forteresse qui accuse par là une difficulté à communiquer avec le monde extérieur, mais ce sont aussi des monuments, et en cela ils participent autant à rendre l’histoire concrète qu’à nier la précarité de l’existence humaine.
Autres artistes présentés
Tadashi Kawamata
Partenaires
Le Chateau des Adhémar à Montélimar (conseil général de la Drôme), l'école nataionale de beaux-arts de Lyon
Mécénat
Manganelli
Ets Money
Horaires
14h à 19h tous les jours
Accès mobilité réduite
Oui
Adresse
Le Creux de l'Enfer
85 avenue Joseph Claussat
63300 Thiers
France
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022