Sur l'axe harmonieux des divins balanciers
Sur l'axe harmonieux des divins balanciers*
Elmar Trenkwalder modèle des formes qui échappent à l'unicité de leur figuration.
Les compositions et constructions ornementées moins qu'ornementales, érigées telles des sculptures, sacrées, fétiches, votives et bien souvent érectiles, vulvaires, fluides résultant des manipulations que l'artiste entreprend du dessin d'atelier, au modelage jusqu'au four de cuisson et à l'émaillage, se lisent par la multiplicité tantôt verticale et masculine, tantôt horizontale et féminine des strates qui les structurent.
Assurément, le corpus d'une dizaine de sculptures et d'images qu'expose la galerie Iconoscope à Montpellier, participe de cette recherche obsessionnelle caractérisée par l'intensité de la production et par la récurrence des motifs de chair et de ramure à travers l'émergence de figures "ouvertes", tant dans le rapport qu'elles entretiennent aux éléments qu'elles miment, qu'à l'espace qu'elles perçent et parcourent de leurs enjambements croisés, organiques et précieux.
Intrinsèquement hybrides par la proximité à l'homme et à la nature qu'elles instaurent, ces sculptures apparaissent comme des totems de vie à partir desquelles se développe une relation de dualité autant que de gémellité causée par la profusion rétinienne du mouvement statique qu'implique la danse de ces transformations de terre et de feu qui se rencontrent, se repoussent et finissent par s'adresser au-delà de leur épiderme pour s'offrir aux témoins impliqués par les excroissances qui les regardent.
Et c'est précisément de cette symétrie des axes constante qui peut toucher à l'infini développement que triomphe toujours le sens de l'union de ces formes vives.
Mickaël Roy.
*Les destinées A. de Vigny