SUPER#15

L'écomusée de l'homme moderne est une fiction méthodologique construite pour répondre à cette simple question : comment toucher du doigt l'ambiance enfumée du Cabaret Voltaire dans la nuit du 5 au 6 février 1916. De cette soirée, il nous reste de nombreux éléments pour connaître ce qu’il a été dit, mais très peu pour arriver à entrevoir les effets du tabac, de l'alcool, les réactions du public sur cet événement qui changera la face de l'art moderne. Par extension, l'écomusée de l'homme moderne (si on suit la définition d'un écomusée) tenterait de réfléchir à une méthode de conservation des arts techniques et des traditions vivantes de ce XXème siècle, cherchant à activer sa mémoire par le récit ou la mise en scène plutôt que par ses traces matérielles, empruntant ses méthodes à l'archéologie expérimentale et à son goût pour le jeu de rôle, ainsi qu’à la reconstitution grandeur nature et le plaisir parfois douteux du costume d'époque. C'est un portrait de l'homme moderne que tente de reconstituer ce musée, à travers les récits mythiques qui forment son histoire ; et à travers cette histoire complexe, la question de savoir comment conserver aux seins de nos musées des gestes et des événements. Pour répondre à ces questions, Benjamin Seror proposera au cours de Super#15, une étude préalable des différents problèmes soulevés par cet écomusée, à la fois méthodologiques et pratiques, sous forme d'une table ronde réunissant différents acteurs du monde de l'art. Chaque intervenant sera amené à présenter un objet sous la forme d'un cas d'école adressé à l'écomusée, de manière à pouvoir dresser au fil de la journée une expertise précise de la forme que pourrait prendre un tel musée, de ses méthodes, de ses besoins, mais aussi de ses limites. Cette journée d'étude sera précédée la veille d'une présentation des enjeux de l'écomusée par Benjamin Seror.