À suivre...2014

Comme à chaque fin d’année académique, l’école supérieure d’arts & médias de Caen/Cherbourg propose à un large public de découvrir les productions de ses nouveaux diplômés. L’exposition À suivre...2014 regroupe ainsi les 19 étudiants qui ont obtenu en mai et juin 2014 le Diplôme National Supérieur d’Expression Plastique (DNSEP, grade de Master) après un cursus de 5 années effectué en tout ou partie au sein de l’ésam Caen/Cherbourg. Le commissariat et la scénographie de cette exposition, qui vise à faciliter l’insertion de ces jeunes artistes dans les réseaux professionnels de l’art contemporain, ont été confiés à Raphaël Brunel, critique d’art et commissaire d’exposition indépendant.

« ... on pourrait dire que l’histoire commence en cours de route, qu’elle est une fin et un début, plutôt une zone (un rite ?) de passage, un épisode d’un récit encore à écrire. Elle est également celle d’un microcosme hétérogène, d’une rencontre avec dix-neuf univers singuliers et de la tentative de les faire entrer en résonnance, sans forcer ni imposer les choses, sans chercher non plus à réprimer l’intuition d’une cohérence sans cesse en mouvement, nécessairement subjective. Il en émerge des questions liées au déplacement – qu’il soit physique, virtuel ou mental, qu’il implique un corps, un véhicule, un changement de contexte, qu’il suggère une errance, un voyage, une chaîne de fabrication, autant qu’un point de vue, un panorama, un territoire à saisir – ainsi qu’au collage et au télescopage, pratiques répondant elles-mêmes à des logiques de déplacement. Ces notions renvoient par ailleurs à des principes et enjeux essentiels dès qu’il s’agit d’exposition. Moins que des entrées thématiques dans lesquelles faire « tenir » ces œuvres et un propos général, elles permettent ici d’envisager le cadre d’une projection, d’un double mouvement : de l’espace de l’œuvre à sa mise en espace, à son inscription dans une nouvelle communauté de formes et de sens. Ainsi dans cette exposition polyphonique qui est à la fois un aller et un retour, chaque pièce pourrait apparaître comme un indice d’une enquête sans nom ni origine se construisant progressivement, au fil de la déambulation, à partir de jeux d’échos, d’associations, de miroirs déformants, d’incohérences et de fausses-pistes peut-être aussi par moment. Elle propose moins une énigme à résoudre qu’un potentiel à investir... » Raphaël Brunel