Styx

Ulysse, pour connaître le chemin qui le ramènera à Ithaque doit traverser le Styx, aller à la frontière d’Hadès afin de consulter l’âme du devin Tirésias…

Le Styx est un jour apparu dans une toile de Benjamin Swaim, et à l’horizon du fleuve un visage le regardait.

Dans les tableaux présentés pour sa seconde exposition à la galerie Jean Brolly, on voit un corps dans un paysage, parfois deux corps et toujours un astre, ses rayonnements circulaires. L’homme ou la femme, ou leur communion, et le jour, l’aveuglante lumière du jour…

Figures que n’effarouche pas la lumière, elles nous regardent intensément. Cette recherche d’une présence intense à la limite de l’obscène passe par une utilisation outrancière de la couleur où l’on peut voir une influence fauve-expressionniste ainsi que la marque profonde de l’œuvre de Michel Blum (1928-1992) avec qui Benjamin Swaim a exposé en 2013 chez dix291 à Paris.

Les tableaux se situent dans une lignée moderne et expressionniste dont les grands noms sont Picasso, Dubuffet, Bacon, Guston, Dix, Kirchner. Ils sont réalisés sans aucune idée préalable, dans un flottement de l’attention qui rapproche la séance de travail en atelier d’une séance d’analyse.

Benjamin Swaim est un peintre franco-américain né en 1970 à Paris, où il a étudié l’art et la philosophie.

Il a exposé en 2007 dans le vestibule de La Maison rouge et en 2010 au Palais de Tokyo dans un Module. En 2014, le19 – Centre régional d’art contemporain de Montbéliard a présenté un large ensemble de grands formats pour sa première exposition monographique. Il a aussi participé à des expositions de groupe au FRAC Poitou-Charentes et FRAC Alsace, à la galerie de Noisy-le-Sec, à la galerie Air de Paris, ou à la Staatliche Kunsthalle de Karlsruhe.