SPECIO
IMPASSE, Anne Frémy, photomontage, 2009
Cette exposition résulte d'une commande d'Entre-deux à Anne Frémy. Le prétexte en est l'hypermobilité des salariés entre leur domicile et leur lieu de travail, dans la région des Pays de Loire. C'est un temps nécessaire au travail : un moment vacant, sans être pourtant un temps de loisir. C'est donc un temps libre et c'est pourquoi il nous intéresse. Anne Frémy dit : « je travaille à partir d'images personnelles (photographies et films) ou que je cueille dans la presse, les livres, la télévision, etc. Je les invente ou je les rencontre. A partir de là, je compose des séries. La sélection et la juxtaposition, les diverses opérations et manipulations — montage, cadrage, altérations de couleurs — constituent un acte d'appropriation par lequel l'image redevient une matière première naturelle. Ces corpus composent à la fois un vocabulaire et une critique. Diffusées sous forme de livres et de vidéos, ces images sont aussi utilisées dans des projets d’architecture et d’urbanisme, comme outils de réflexion, programme, scénario ou concept.» Pour répondre à cette invitation, Anne Frémy, qui habite Paris et vient régulièrement à Nantes pour y enseigner, s'est laissée prendre à la rêverie éveillée du voyage en train. C'est sa "vision flottante", comme il y a ailleurs une "écoute flottante" — flotter est juste. Le latin "Specio" veut dire "je regarde". L'artiste en décline toutes les formes. Et les fait dialoguer avec des textes choisis par Gilles Tordjman* qui a répondu à la proposition du regard par une proposition "à l'aveugle" : le choix des citations ne répond qu'au hasard. * Gilles Tordjman est journaliste, écrivain et musicien