Session 1

Edition imprimée

André Frère Éditions
Transanatolia, ouvrage photographique de Mathias Depardon
Conception graphique : Joa Linneu

La « Nouvelle Turquie » du président turc Recep Tayyip Erdoğan au pouvoir depuis 2003, c’est l’affirmation d’une puissance et d’une ambition. Grace à sa situation géographique stratégique et son histoire impériale, la Turquie veut jouer un rôle central dans la marche du monde. Erdoğan se voit en calife d’un vaste espace turco-islamique dont les contours, « les frontières du cœur », évoquent un passé mythifié. Le morcellement de l’Empire ottoman à la fin de la Première Guerre mondiale demeure un traumatisme et le leader turc impose un État autoritaire, paternaliste et policier pour reconquérir les territoires perdus. Dans ce livre le photographe Mathias Depardon tente d’imager les frontières du cœur évoquées par le Président turc. Pour sonder « l’âme turque » et percevoir toute la complexité de sa construction identitaire, il faut se projeter à ses frontières et même au-delà. En Azerbaïdjan ou en Crimée, la Turquie reste la « mère patrie ». Elle rayonne, diffuse son « soft power » des Balkans à l’Asie, de la mer Noire à la mer Rouge.

Brook  
Les sous-communs, planification fugitive et étude noire, ouvrage théorique de Stefano Harney et Fred Moten

Conception graphique : In The Shade of a Tree (Sophie Demay et Maël Fournier-Comte)

Les sous-communs sont une série d'essais publiée en 2013 par deux amis, Stefano Harney et Fred Moten. Les auteurs proposent au fil de ces textes une critique politique et esthétique du capitalisme racial ainsi que des modes d'expérimentation sociale en forme de résistance au commun colonial. La recherche passe par l'étude (ou study) et se déroule bien au-delà de l'université, au travail, lors d'une pause cigarette, en famille, autour d'un repas, à la lisière de la lutte et de la fuite, à l'intérieur d'un mouvement de tremblement des fondations impérialistes, d'un mouvement de refus des termes du combat tel qu'il est imposé par le système dominant, vers la construction d'un espace social et politique en perpétuel déplacement. Le lieu et l'être sous-communs relèvent de l'incertitude de la création collective, de l'habitation par l'échange, de l'improvisation comme critique.

Éditions 205     
Tout le monde connaît Le Petit Didier, ouvrage monographique de Michel Lepetitdidier

Conception graphique : Bureau 205

L’œuvre remarquable de Michel Lepetitdidier (Le Petit Didier), designer graphique, figure discrète du paysage francophone, homme engagé dans le dessin de formes poétiques, sensibles mais aussi utiles, en quête d’absolu, de sens et de qualité, est trop peu connue.
À ce jour, aucun ouvrage dédié n’existe sur le travail de Michel Lepetitdidier alors même que son œuvre prolifique questionne avec justesse le rôle du design graphique comme moyen d’action et de construction d’une interface d’intelligence et de sensibilité pour le public.
Au travers de cette œuvre graphique, l’ouvrage souhaite aborder la pratique du designer graphique que Michel Lepetitdidier a su créer avec ses collaborateurs et ses commanditaires en développant les liens forts, une histoire commune et une culture du dialogue.

Éditions Norma
Sylvie Fanchon. "Je m'appelle Cortana, que puis-je pour vous ?" ouvrage monographique de Sylvie Fanchon avec un entretien de l’artiste avec Julie Crenn, Sylvie Zavatta, et Fabienne Grasser-Fulchéri, ainsi qu’un dialogue imaginaire de Pierre Alferi entre Cortana.

Conception graphique : Marc Touitou

Avec son exposition « Je m’appelle Cortana : que puis-je pour vous ? », l’artiste plasticienne Sylvie Fanchon s’est inspirée de mots et phrases de Cortana, l’assistante vocale de Microsoft, découverte par hasard en 2014. À travers les « conseils » et « suggestions » de cette intelligence artificielle, retranscrits sur les murs du FRAC Franche-Comté à Besançon, et de l’eac en 2018 et 2019,  l’artiste, en décontextualisant ces phrases, a généré avec ses œuvres des « secousses mentales » venant perturber nos certitudes et interroger notre rapport à cette intelligence nouvelle  – « surestimée », selon les mots de l’artiste – et à son pouvoir intrusif. Peintures sur toile ou grands wall drawings, ses œuvres dialoguent avec les œuvres du passé auxquelles elle se réfère plastiquement, art abstrait et concret européen et art conceptuel américain.
Cet échange, qui fait référence à l’écriture, interpelle directement le regardeur en désacralisant ses grandes idées sur l’art, et fait vaciller ses certitudes en pointant les dérives autoritaires de notre société et certains de nos comportements.

In Fine Editions d'art     
An American Landscape ouvrage monographique d’Alain Bublex
Conception graphique : Gilles Beaujard

An American Landscape est le dernier projet de l’artiste Alain Bublex. Spectateur assidu du célèbre film First Blood - le 1er opus de la série des Rambo - Alain Bublex y voit la mise en scène de deux héros qui symbolisent l’Amérique : Rambo lui-même et le paysage en arrière-plan. Afin de vérifier cette intuition, il décide de redessiner tous les plans du film en les vidant de l’action qui s’y déroule, pour ne conserver que les paysages, les mouvements de caméra, le montage. On découvre un film d’animation composé de longs travelings poétiques, mélancoliques et pictorialistes à l’esthétique définitivement bublexienne, rappelant de manière surprenante l’histoire de la peinture américaine.

Is-Land Édition
A Slow Boat to China de Marion Scemama et David Wojnarowicz
Conception graphique : Léna Araguas, Alaric Garnier

En 1991, un an avant sa mort, David Wojnarowicz écrit à Marion Scemama, une de ses plus proches amies. On l'a invité à San Francisco pour y faire une lecture de son ouvrage Au bord du gouffre. Il ira par les terres, en traversant le désert.
C'est un voyage qu'il a fait à de nombreuses reprises seul mais cette fois il veut que Marion l'accompagne. Pour être ensemble, pour travailler avec elle, et parce qu'il sent que le virus du sida dont il est porteur depuis plusieurs années l'affaiblit, et qu'il sait que ce voyage sera le dernier qu'il aura la force d'entreprendre. De cet épisode Marion garde les souvenirs qu'elle a reportés dans son carnet et la centaine de photographie qu'elle a réalisées. La photographe Marion Scemama est envoyée à New York dans les années 1980 pour documenter la jeune scène artistique. C'est là qu'elle croise le chemin de David Wojnarowicz pour la première fois. De cette rencontre naîtra une histoire d'amour, d'amitié, de collaboration artistique. Les photographies de ce voyage, qui n'ont jamais été montrées jusqu'à aujourd'hui, racontent cette histoire. Cet ouvrage, le premier consacré à D.Wojnarowicz en français, permet de revenir sur l'aspect collaboratif de son œuvre et introduire le travail de M. Scemama.

it: éditions        
La zone obscure - vers une pensée mineure du design de Vincent Beaubois
Conception graphique : Camille Garnier & Alex Paraboschi

La zone obscure (LZO) de Vincent Beaubois interroge la discipline du design à l'aune de la conceptualité de Gilbert Simondon, un des rares philosophes français à s'être très tôt intéressé aux objets techniques (cf son fameux ouvrage Du mode d'existence des objets techniques, Aubier, 1958).
Dans ce livre, Vincent Beaubois s'oppose à une pensée majeure du design, d'essence industrielle, pour promouvoir au contraire une « pensée mineure du design » qui, contre l'idéologie du projet, privilégierait les notions de diagramme et de prototype. Profondément politique, cette catégorie de mineure, conceptualisée en leur temps par Deleuze & Guattari, va de pair avec les notions connexes de vulnérabilité et de soin (care). Pour aboutir à cette pensée mineure du design que Vincent Beaubois appelle de ses vœux, il faudra  donc « se défaire du design comme simple outil de développement pour en faire un vecteur d’intensification et de problématisation de notre rapport au monde ».

La Nòvia             
Le chant de la piboule livre conçu par l’artiste Hélène Bertin
Conception graphique : Lionel Catelan

Dans un village, un événement populaire multiséculaire annuel réunit tous les habitants pour une performance inouïe : couper, porter, et élever un arbre d'une vingtaine de mètres pour remercier une Sainte de les avoir épargnés de la peste de 1720. Depuis 1721, ce rendez–vous est devenu une coutume qui fêtera ses 300 ans en 2021. Habitante du village et participante depuis 30 ans, Hélène Bertin, s'étonne aujourd’hui de ce rendez-vous, de cette horloge interne qui rythme les années de ce village avec tant de véracité. Elle choisit la forme du conte pour raconter cette fête syncrétique qui se veut être un enregistrement du déroulement des événements. Autour de cet arbre coupé, un peuplier, tout un art populaire non matériel s’exprime sous forme de chansons, de danses, de musiques. Le conte souhaite faire reconnaître cette fête dans son mode d’irruption, cette spontanéité  un peu sauvage qui a su intégrer des codes de modernité mais aussi rester un conte pour enfants. Il s’agit de l’adresser aux enfants et de l’inscrire dans une installation s’incarnant en dispositif de transmission intergénérationnel. L'ensemble sera présenté au centre d'art du creux de l'enfer.

La Part de l'Oeil
Marqueterie générale - Hubert Duprat, ouvrage monographique de l’artiste éponyme par Bertrand Prévost
Conception graphique : Anne Quévy

L’ouvrage de Bertrand Prévost constitue l’un des rares essais descriptifs et théoriques qui met en perspective l’œuvre d’Hubert Duprat à partir de la notion directrice de marqueterie et d’un dialogue fécond avec des problématiques qui traversent l’histoire de l’art. Le croisement du texte de Bertrand Prévost et des images de l’œuvre de Duprat propose ainsi un regard singulier sur une œuvre riche et complexe. Singulièrement, cette pensée suit deux directions fondamentales. L’une, qui interroge des techniques selon une polarité mosaïque-marqueterie, l’autre, qui considère des matières, principalement minérales. Ces deux directions ne cherchent pas à identifier des pratiques artisanales et des matières qui leur seraient adéquates mais bien davantage à saisir ce qui en elles se dépassent et les transfigure en puissances qui sont toujours plus que ce qu’elles sont : une marqueterie élargie, une marqueterie en travail, même quand il n’y a pas marqueterie, même quand il n’y a pas œuvre.

Light Motiv
Isle of Eigg ouvrage photographique de Charles Delcourt
Conception graphique : Olivia Garcia Comorera

En 1997, les habitants de l’île d’Eigg, en Écosse dans l’archipel des Hébrides, rachètent collectivement leur terre au Lord qui en est le propriétaire. Le 12 Juin 1997 est décrété jour de l’Indépendance sur ce territoire de 35 kilomètres carrés, où vivent maintenant environ quarante familles, toutes concernées par la gouvernance et le destin de l’île. Paradis écologique, Eigg s’ouvre désormais au tourisme raisonné, tout en développant un modèle unique d’autosuffisance énergétique.
Ce territoire autonome émerge comme un esquif utopique dans le monde de l’information partagée, un esquif en mouvement à l’heure des inquiétudes climatiques grandissantes. Serait-elle un exemple à suivre ? Depuis 2015, Charles Delcourt, photographe et voyageur, a déniché ce havre de beauté, et se passionne pour le devenir de l’île. Avec son appareil Hasselblad argentique, il documente la vie rude et engagée que mènent les îliens, fiers et conscients de leur singularité.

Manuella éditions
Katia Kameli, ouvrage monographique de l’artiste éponyme
Conception graphique : Yann Rondeau

Ce projet de monographie est né d'un souhait de Katia Kameli de rassembler des travaux, de prendre de la distance et de les inscrire dans un contexte plus large. Cette édition se fera en étroite collaboration avec l’historien d’art et critique Clément Dirié. Il s’agira de construire ensemble cet ouvrage qui consistera à présenter une sélection d’œuvres produites depuis le début des années 2000, mise en perspective par des textes critiques inédits, au sein d’une proposition éditoriale innovante. Appuyé par la conception graphique de Yann Rondeau, le catalogue s’articulera autour d’une « racine mère »,  Le Roman Algérien. Cette œuvre majeure de l'artiste qui comporte trois chapitres, est le point de rencontre d'enjeux liés à la mémoire, à la construction de l'histoire, à la fabrication et à la diffusion des images, et à leur résilience dans le temps.

Nez Editions
Voici des fauves, des fleurs, des feuilles et des oiseaux, ouvrage monographique de Julie C. Fortier
Conception graphique : Atelier Marge Design (Clément Charbonnier, Laurianne Mariette, Vanessa Lalande)

« J'ai envie de croire aux images. De me projeter dedans. Comme pour les parfums ». Julie C. Fortier
C'est cette phrase qui guide la monographie autour du travail de l'artiste olfactif Julie Fortier. 
Car cet ouvrage se veut avant tout une projection dans son univers entre images, textes et bien sûr, parfums. Quatre auteurs issus de différentes disciplines (un philosophe, un scientifique et deux historiennes de l'art) sont invités à s'exprimer sur le travail de celle qui, depuis plus de vingt ans, aborde le parfum dans son rapport au temps et à l'espace, interroge la possible transmission d'une odeur, son rôle de véhicule d'émotions mais aussi la problématique de sa durabilité.
Par des installations qui s'immiscent dans un lieu comme dans une conversation, en toute délicatesse, sans jamais dénaturer ni trahir, elle interroge la notion même d'empreinte olfactive, poétique mais non évanescente, puisque inscrite dans un objet parfumé (céramique, papier ...).
Le moyen d'initier les arpenteurs des territoires olfactifs qu'elle dessine à comprendre ce terme qu'elle utilise volontiers : « la mise en nez ».

Spector Books
Encuentro Chiapas 1996 ouvrage photographique de Bruno Serralongue et Philippe Bazin
Conception graphique : Benedikt Reichenbach

Du 27 juillet au 3 août 1996 s’est déroulée, dans les montagnes du  sud-est mexicain, la Rencontre Intercontinentale pour l’Humanité et contre le Néolibéralisme. Quatre à cinq mille personnes convergèrent, depuis le monde entier, vers les montagnes du Chiapas à l’appel des indiens zapatistes dont la révolte et la Rencontre de 1996 qui en découle, apparaissent comme les actes fondateurs des mouvements altermondialistes des années 2000-2010. Bruno Serralongue fut un des rares artistes présent au Chiapas. Le travail photographique qu’il y a réalisé est lui aussi initial et a fait révolution dans son œuvre. 25 ans après cette Rencontre, ce livre rassemble ses photographies comme un ensemble cohérent et historique.  De cette histoire, le présent fait signe au moment où les protestations sociales et politiques sont durement réprimées par un système néolibéral à bout de souffle. C’est ce que questionne le texte de Philippe Bazin qui s’interroge sur la place des artistes contemporains face aux mouvements révolutionnaires et de protestation alors que l’engagement de chacun est remis en cause, parfois violemment. Ce livre, réalisé par deux photographes dont l’un écrit et l’autre a photographié, met en lumière les changements de paradigmes à l’œuvre dans les protestations sociales actuelles.

The Drawer
Frédérique Loutz ouvrage monographique de l’artiste éponyme
Conception graphique : Sophie Toulouse

Première monographie de Frédérique Loutz, cet ouvrage richement illustré entend montrer l’ampleur du travail de l’artiste française ces quinze dernières années, en proposant une analyse de l’œuvre dessinée de cette ancienne résidente de la Villa Médicis, née en 1974, aujourd’hui professeur aux Beaux-Arts de Paris.
Organisée selon un fil chronologique et ludique et faisant la part belle à la langue et aux mots de l’artiste, cette publication est l’occasion de partir à la rencontre de Frédérique Loutz, dont les questionnements identitaires structurent l’œuvre depuis les débuts.

UV Éditions
The Great Offshore : Art, Argent, Souveraineté, Gouvernance, Colonialisme ouvrage thématique du collectif d’artistes Rybn.org
Conception graphique : Schulz and Leary (Magali Daniaux & Cédric Pigot)

Le projet The Great Offshore a débuté en 2017 par une enquête menée par le collectif d'artistes RYBN.ORG dans les méandres de l'économie offshore. Cette investigation vise à débusquer les signes que la finance offshore, volatile et fuyante inscrit sur les paysages des juridictions de complaisance.
L'ouvrage The Great Offshore est l'aboutissement de cette enquête dont il présente les relevés photographiques en zone financière trouble, accompagnés d'une série de 21 textes d'auteur.e.s de portée internationale qui ont su pointer les phénomènes offshore contemporains les plus sophistiqués, et qui en donnent une vision globale, éclairante. Si la compréhension critique du phénomène offshore a largement évolué, les palmiers et les plages de sable fin continuent d'illustrer - par défaut - le phénomène dans les médias et dans l'imaginaire collectif, créant une véritable dissonance cognitive. Renouveler ces imaginaires, s'inviter dans cette bataille symbolique, voilà l'enjeu de cet ouvrage.

What You See Is What You Hear             
"If It’s For The People, It Needs To Be Beautiful", She Said ouvrage monographique de de Jeremiah Day avec un texte d’Angelika Stepken
Conception graphique : Will Holder

Accompagnant une série d’expositions qui se tiendront en 2020, ce projet réunira différents aspects du travail de Jeremiah Day – collaboration avec des activistes et artistes, recherches sur Hannah Arendt, performance et photographie – dans une forme de collage associatif pensée spécialement pour ce projet par Will Holder. Jeremiah Day développe une forme personnelle de réalisme en convoquant différents sites et voix, et le livre se fera l’écho de ces voix et positions, avec des mouvements mineurs et majeurs, des solos clés et des éléments d'accompagnement. Les textes critiques n'interpréteront pas le travail de l’artiste, mais accompagneront ce processus en explorant les questions sous-jacentes et les lignes de pensée tangentielles, qu’il s’agisse du lien entre l'éthique et le paysage, de l'histoire du spectateur actif dans la performance, des workshops et de la pratique pédagogique de Jeremiah Day comme forme d'action publique, de la capacité de l'art à confronter la sphère privée à des événements publics majeurs.

 

Revue

Revue Lagon    
TORRENT (Lagon #5)
Conception graphique : Jean-Philippe Bretin

Lagon est une revue de bande dessinée prospective. Elle s’intéresse à des formes nouvelles de narration graphique. Bilingue et annuelle, elle change de format et de nom à chaque nouveau volume. Pour TORRENT, ce 5e numéro, une nouvelle génération d’auteur.e.s souvent issu.e.s d’écoles d’art, renouvelle le genre, aux côtés d’auteur.e.s plus confirmé.e.s ou artistes qui ne sont, à priori, pas lié.e.s à la bande dessinée. Les auteur.e.s défendus par la revue tentent de nouvelles approches du médium, en puisant leurs références dans d’autres champs, comme l’art contemporain, la photographie, l’architecture, le jeu vidéo, Internet, la mode, le design graphique… Les artistes au travail sur TORRENT manifestent et confirment qu’une forme de bande dessinée plasticienne, expérimentale, balbutiante et visuellement novatrice est possible.

 

Edition numérique

Société d'études critiques en design     
Problemata, plateforme numérique portée par l'association SECED
Conception graphique : officeabc (Catherine Guiral et Brice Domingue)
Développeurs : Jérémy De Barros et Vincent Maillard, Yeelena De Bels (ANRT)

Problemata est une plateforme numérique pérenne dédiée à l’éditorialisation et la diffusion internationale des études francophones en et sur le design (design projet, histoire du design, critical writings). Le constat actuel est que la recherche et la formation supérieure ne peuvent exister et être identifiées sans un outil de diffusion performant à échelle nationale et internationale. Problemata est une réponse à cette problématique, en permettant à des études francophones d’être identifiées dans les domaines des design studies et du critical writing et d’établir un dialogue avec la recherche anglophone, européenne et au-delà.

Session 2

Édition imprimée

ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWXYZ
Bote-chu & Sèllatte, livre de l’artiste Simon Boudvin
Conception graphique : Charles Mazé et Coline Sunier

Le mobilier est un langage. Les meubles peuvent être considérés comme des mots combinant les différents éléments qui les constituent. Un tabouret est un assemblage d’une assise (, , , ) de pieds (|, , , , , , , , , , , ) et éventuellement de renforts (-, =, , *, , H, , , , ). Ces composants réduits à des signes permettent l’édition dun tableau «logique» : celui qui regroupe tous les modèles de tabourets, possibles ou impossibles, connus ou improbables.
En vérifiant leur existence dans le Jura, dans le vallon de Saint-Imier, il apparaît que l’archétype | (ou bote-chu en patois) est utilisé par les paysan·nes pour traire les vaches. Les sèllattes ■□ gagnent le sol carrelé des cuisines. Et les tripodes des étables intègrent les ateliers des horloger·es.
D’abord isolé·es dans leurs chambres, puis réuni·es dans les grandes fabriques de montres, les horloger·es adaptent une vis en bois à leurs assises et font du tabouret une pièce mécanique |*. Soucieux·ses daméliorer leur condition de travail et développer leur liberté, les habitant·es du vallon sorganisent en fédérations et posent les fondations dune organisation libertaire. Les figures historiques de l’anarchie les rejoignent et saluent leur émancipation.

Area Books
Odds and Ends, monographie de Marie Quéau avec un texte de Amélie Lucas-Gary
Conception graphique : Bureau Kayser

La série Odds and Ends met en relation plusieurs grands thèmes clefs : l’écologie, l’espace, l’archaïque, la précarité, l’accident et se fonde sur deux territoires d’investigation : la France Métropolitaine et la Guyane. Marie Quéau tente dans ce travail de construire le documentaire d’une probabilité: une investigation en photographie à propos des signes de la fin du monde, une recherche d’indices de son déclin. Odds & Ends a pour sujet le processus de fin à l’œuvre dans ce qui nous entoure.

Building Books
Paris Nord monographie de Myr Muratet avec un texte de Manuel Jospeh
Conception graphique : Mathias Schweizer

Première monographie consacrée à la recherche photographique que mène le photographe Myr Muratet depuis une vingtaine d’années sur les quartiers nord de Paris et des villes adjacentes. Dans ce secteur les flux migratoires (réfugiés, sans-papiers, sans-domiciles, Roms, polyconsommateurs) convergent, traversant le paysage urbain d’un campement à une distribution de repas, d’une antenne de la préfecture à un square de quartier… C’est également là où vit et opère le photographe, en marge de réseaux associatifs. La monographie est accompagnée d’un livret de 16 pages indépendant glissé dans le livre, contenant un texte de l’écrivain Manuel Joseph.

Éditions Dilecta
Ali Cherri, monographie éponyme de l’artiste avec des textes de Roxana Azimi, Tarek El-Ariss, Hannah Feldman, Nicole Brenez, Aaron Cezar et Ali Cherri
Conception graphique : Charles Villa

Né à Beyrouth (Liban), Ali Cherri vit et travaille entre Beyrouth et Paris. Il appartient à la génération d’artistes libanais née pendant la guerre civile (1975-1990) dont le travail a été fortement affecté par ce contexte d’instabilité. À travers son travail plastique et vidéo, Ali Cherri opère des glissements temporels entre mondes antiques et sociétés contemporaines, allers-retours constants entre mythes fondateurs et utopie d’un progrès sans limite. Son œuvre explore ainsi les liens qui unissent archéologie, récits historiques et patrimoine culturel, et s’attache de fait aux processus de fouilles, de déplacement, de muséification. Son intérêt pour cette « science des commencements » –classifications, récits mythologiques, musées, collections de reproductions a conduit l’artiste à élaborer de façon spéculative et poétique son œuvre qui, selon les mots de l’historienne de l’art et commissaire d’exposition Marcella Lista, « admet avant tout une érosion des certitudes et engage une médiation visuelle en partant de vérités dépareillées ». Tous ses gestes d’artiste invitent les spectateurs à reconsidérer leur perception des objets et des lieux, et la façon dont ils lient les questions de pouvoir, d’identité et de possession.
Cet ouvrage constitue la première monographie d’Ali Cherri. À travers une introduction de l’artiste, 3 essais et un entretien, ce livre révèle les dimensions politiques, esthétiques et oniriques d’une œuvre que l’artiste développe depuis plus de 15 ans.

Éditions HYX
Entre art et architecture : la maquette, un objet modèle ? ouvrage théorique de Marie-Ange Brayer
Conception graphique : Atelier E+K

Cet ouvrage théorique entre art, architecture et design interroge la manière avec laquelle la production artistique s’est nourrie de la maquette et de l’architecture. Cette publication nous apporte un éclairage approfondi sur ces enjeux, du modernisme du début du XXe siècle, de l’architecture-sculpture, de l’art conceptuel aux pratiques artistiques actuelles liées à l’émergence du numérique. De la maquette aux installations architecturales, les artistes s’emparent de l’architecture dans sa dimension d’utopie, questionnant par là notre rapport au monde. La maquette d’architecture est envisagée ici comme un objet d’expérimentation, au confluent des pratiques artistique et architecturale. Ce travail repose sur le postulat que le rôle de la maquette d’architecture est en lien étroit avec l’expression artistique de chaque époque.

Éditions Incertain Sens
Dix éditeurs de livres d’artistes (1960-1980) par eux-mêmes, ouvrage d’Anne Moeglin-Delcroix
Conception graphique : Solène Marzin

Cet ouvrage recueille à la source les témoignages de dix éditeurs de livres d’artistes européens parmi les premiers à avoir publié des œuvres qui empruntent le médium du livre ordinaire. Durant les deux décennies fondatrices 1960 et 1970, ils ont été des pionniers dans le pays où ils exerçaient et où certains exercent encore : Simon Cutts (Coracle Press, Grande-Bretagne), herman de vries (eschenau summer press & temporary travelling press publications, Allemagne), Michel Durand-Dessert (Éditions Multiplicata, France), Leif Eriksson (Wedgepress & Cheese, Suède), Guy Jungblut (Éditions Yellow Now, Belgique), Yvon Lambert (Éditions Yvon Lambert, France) ; Irmeline Lebeer (Éditions Lebeer-Hossmann, Allemagne et Belgique), Hansjörg Mayer (Édition Hansjörg Mayer, Allemagne puis Grande-Bretagne), Maurizio Nannucci (Zona edizioni, Italie), Maurizio Spatola (Geiger edizioni, Italie).

Éditions Loco
La Région humaine, anthologie du Bleu du Ciel avec des textes de Gilles Verneret et Michel Poivert

Pour les 20 ans du centre de photographie lyonnais, le Bleu du Ciel, Gilles Verneret, son directeur, et l'historien Michel Poivert revisitent les photographes y ayant exposé et sur le temps, ayant défini une certaine ligne d’une photographie documentaire. Ce livre met en évidence toute la créativité, la pluralité de cette photographie documentaire à travers les œuvres de près de 100 photographes français, pour beaucoup, mais aussi du monde entier. Outre les textes historiques sur la photographie documentaire de Michel Poivert et Gilles Verneret, un texte retrace le parcours d’un centre de photographie en province.

Éditions Méridianes
Pierrette Bloch Textes critiques et entretiens, anthologie

Rassembler textes critiques sur Pierrette Bloch et entretiens avec elle depuis les années 1950 jusqu'à sa mort en 2017 pour comprendre le lent processus de reconnaissance d'une femme artiste et d'une artiste singulière au sein des grands courants artistiques qu'elle a côtoyés : l'abstraction, le minimalisme américain, Supports/Surfaces.

Hatje Cantz Verlag
Two mountains, monographie de Julien Guinand avec des textes de Jean-François Chevrier, Hidetaka Ishida et Jean-Christophe Valmalette
Conception graphique : David Poullard

Les questions sociales et écologiques sont très actuelles. Souvent, il est trop tard quand nous prenons conscience de leur importance. C’est précisément ce que montrent les photographies de Julien Guinand. Il concentre son travail sur deux chaînes de montagnes au Japon : les monts Kii, dans la péninsule du même nom, et Ashio, au nord de Tokyo. Le livre se présente comme un récit critique du présent, s’appuyant sur des données historiques. Il cherche à rendre compte d’une mémoire alternative de la modernité par l’évocation d’histoires locales et environnementales peu connues en occident mais pourtant fondamentales. Le livre est composé d’une centaine de photographies, de textes, de reproductions de documents d’archive et d’un entretien en fin d’ouvrage entre Jean-François Chevrier, Hidetaka Ishida et Jean-Christophe Valmalette.

JRP Éditions
Kapwani Kiwanga, monographie éponyme de l’artiste avec des textes de Emanuele Coccia, Adrienne Edwards, Claire Le Restif, Yvette Mutumba, November Paynter et Yuri Stone
Conception graphique : A Practice for Everyday Life

Publiée en français et en anglais, dans deux éditions distinctes, cet ouvrage constitue la première monographie de référence consacrée à Kapwani Kiwanga. Elle documente l’ensemble de son travail depuis le début de sa pratique artistique en 2009. Illustrée par de nombreuses photographies d’œuvres et vues d’exposition, elle donne à voir et comprendre les thématiques qui traversent son œuvre. Cet ouvrage réunit des contributeurs actifs dans différents champs théoriques (histoire de l’art, anthropologie, philosophie, commissariat d’exposition et critique d’art) pour composer un « portrait polyphonique et multidisciplinaire » de sa pratique et réflexion.

Les presses du réel
FXMVT. Une histoire de Faux Mouvement, anthologie de Patrick Nardin

FXMVT est la contraction sans voyelles de « Faux Mouvement », centre d’art créé au début des années 1980 à Metz. L’ouvrage revient sur l’histoire de ce centre depuis les premières années nomades, sans espace permanent d’exposition, jusqu’aux événements les plus récents du lieu actuel, qui s’est ouvert  en 1997, dans un ancien studio de télévision laissé alors à l’abandon depuis plusieurs années. Cette histoire fait l’objet ici d’une reconstruction a chronologique dans laquelle les oeuvres et les périodes s‘intriquent à partir de correspondances formelles, thématiques, plastiques, factuelles, sans nécessaire  respect de la continuité des faits. C’est donc une histoire  reconstituée, décadrée, qui se présente comme un montage articulant des séquences disparates dans une nouvelle cohérence. La documentation durant toutes ces années est énorme, mais elle n’a pas été analysée dans une perspective académique ou à partir d’un projet d’inventaire ; il s’agit plutôt d’une entreprise de prélèvement et de sélection, qui déplace dans la reprise de cette mémoire, des modalités de réflexion proches du cinéma. Sans vouloir récupérer les seuls temps forts, il s’agit de savoir ce qui a pu prendre consistance à travers le temps ; on évitera donc les anecdotes, les mondanités, la nostalgie, pour essayer de revoir ce qui a eu lieu, c’est-à-dire les faits, les oeuvres, le travail des artistes, à l’aune de nouveaux commentaires.

Pli Éditions
Futurproof ? Ongoing research (2015–2020), monographie du designer Samy Rio avec un texte de Catherine Geel

Premier ouvrage de la nouvelle Collection 01, Futurproof ? Ongoing research (2015-2020) traite du travail du designer Samy Rio et tente de rendre compte de son processus riche et ouvert sur une pratique d’un design plus durable. Au travers de l’utilisation et du questionnement des matériaux naturels et de leur usage actuel, développés notamment avec l’Atelier Luma et au cours de ses nombreuses résidences –, le designer a constitué petit à petit un catalogue d’objets et d’expérimentations techniques et plastiques. Jonctions, assemblages, systèmes, objets ou micro-objets, ses recherches interrogent la production et les usages des nouveaux objets du quotidien. Un par un, les échantillons sont décortiqués et analysés afin d’en extraire des commentaires et des solutions qui – nous l’espérons – sauront inspirer les concepteurs du design et de l’architecture de demain. L’édition se positionne comme un état des lieux des explorations menées par le designer en présentant le résultat de cinq années de recherches en France et à l’international.

Roma Publications en coédition avec Le BAL
Wang Bing, monographie éponyme de l’artiste avec des textes de Dominique Païni, Ada Ackerman, Julie Ault, Alain Bergala, Teresa Castro, Jean-François Chevrier, Thierry Davila, David Le Breton et Catherine Perret.
Conception graphique : Roger Willems avec Dongyoung Lee

Wang Bing se veut un ouvrage de référence sur l’écriture documentaire et plastique de ce cinéaste majeur. Conçu par Wang Bing, avec l’éditeur Roger Willems, sur une proposition du BAL et Dominique Païni (historien du cinéma, commissaire et critique), ce livre entend rendre compte, à partir d’une sélection de 7 films clés réalisés entre 1999 et 2017, de l’ampleur du projet anthropologique de Wang Bing à l’échelle du pays-continent qu’est la Chine. L’ouvrage croise les destins et les vies que Wang Bing a saisis à la marge de la grande Histoire pour montrer une autre Chine, un autre versant de la société « socialiste de marché » et des transformations radicales qu’elle connaît au tournant du XXIe siècle. Au-delà de sa portée documentaire, le livre s’attache à révéler la singularité du langage cinématographique de Wang Bing en proposant, dans une première séquence, une approche immersive des partis pris formels de l’artiste. Dans un deuxième volet, l’ouvrage propose d’explorer les multiples dimensions de l’œuvre de l’artiste à travers un corpus de textes écrits spécifiquement pour l’occasion par des historiens de l’art, écrivains, sociologues, philosophes sélectionnés pour la pertinence et la singularité de leurs points de vue au-delà du champ purement cinématographique. Un entretien inédit avec Wang Bing, réalisé en 2019, au Fresnoy par Dominique Païni et Diane Dufour vient enrichir cet appareil critique.

Sombres torrents
Tout à danser s'épuise, ouvrage théorique de Florian Gaité
Conception graphique : Jacques Delon

Prenant comme point de départ un ensemble de critiques de spectacles de danse, de performances ou d’expositions, rédigées par Florian Gaité entre 2015 et 2019, cet ouvrage a pour objet l’épuisement des corps, étudié à travers différentes représentations de l’éreintement et de la fatigue. Il propose simultanément d’observer les formes que peut prendre cet abattement une fois transposé en une chorégraphie et de réfléchir à ce que les sociétés néolibérales actuelles font aux corps. Posée en regard d’une analyse de la modernité comme injonction toujours plus forte à vivre intensément, la démonstration répond au besoin de comprendre en quoi la danse contemporaine – aux côtés d’autres formes comparables, notamment la performance – traduit l’emballement de nos rythmes de vie tout en constituant un moyen d’y résister. On y retrouve, parmi d’autres, Jérôme Bel, Simone Forti, La Ribot, Jan Martens, Émilie Pitoiset, Julien Prévieux ou encore Noé Soulier.

Terremoto
Ritmo volcán [Rythme Volcan], monographie de l’artiste Minia Biabiany avec des textes de l’artiste, Ana Gabriela García, Yina Jiménez Suriel et Eva Barois de Caevel
Graphiste(s) : Iván Martínez

À l’occasion d’un moment de visibilité très favorable du travail de l’artiste Minia Biabiany (1988) au sein de plusieurs expositions au niveau international, ainsi que suite à son obtention du Prix de la Fondation Pernod Ricard et sa nomination au Future Generation Art Prize, Temblores Publicaciones publiera le premier catalogue monographique exhaustif de l’artiste établie en Guadeloupe. En partant de la révision des cinq dernières années de carrière de Biabiany, nous avons conçu un livre offrant un aperçu vaste et minutieux de celle-ci en mettant sa pratique en dialogue aux côtés de professionnelles renommées dans le champ des arts visuels, en Amérique latine ainsi qu’en Europe.
Dans son travail, Biabiany construit des figures poétiques éphémères qui lui permettent de fragmenter les récits hégémoniques propres au contexte caribéen. Son regard se concentre sur la croisée entre le colonialisme et les notions de tissu et de territoire, de même que sur l’opacité qu’ils tissent vis-à-vis des langages écrits et oraux. À travers cet ouvrage, nous chercherons non seulement à rendre compte de l’importance des processus de recherche nourrissant la pratique de l’artiste, mais nous explorerons également les potentialités poétiques de ses œuvres dans l’articulation d’une trame conceptuelle et critique autour de sa production artistique. Ce projet fera partie de la collection de monographies publiées par Temblores.

Tombolo Presses
Le gobelet de cristal, ouvrage théorique de Thierry Chancogne
Conception graphique : Spassky Fischer

La pensée et les représentations culturelles s’appuient souvent sur des récits fondateurs, des narrations édifiantes. C’est en tous cas ce qu’a pu entretenir l’ancien régime de la peinture, de la sculpture, de l’architecture en appuyant son approche du dessin, sa compréhension du coloris, des fonctions et des enjeux du visuel, de l’espace, du construit sur les poèmes versifiés ou les versions successives plus ou moins cohérentes des histoires de Dibutades, de Narcisse, de la compétition de Zeuxis et Parhasios, des obsessions de Pygmalion, des découvertes d’Apelle... Pourrait-on identifier de semblables fictions instituantes pour ce qu’on appelle aujourd’hui le graphisme, la typographie, le graphic design ?
C’est ce que Thierry Chancogne a recherché lorsque Christophe Jacquet l’a invité à l’ENSAD Nancy pour une série de conférences à visée historique. Cette nouvelle généalogie de la discipline liminaire et mineure du graphisme, Thierry Chancogne a cru pouvoir la dessiner à partir du terreau atlantiste du dessin de caractère de l’entre deux guerres mondiales du XXe siècle. Et d’abord dans le texte de 1930 de Beatrice Lambert Warde, The Crystal Goblet, or Printing Should be Invisible, pensé comme un potentiel texte fondateur du fonctionnalisme en typographie, en graphisme.

 

Revue

Association Privilège
They Say It is Love. We Say It Is Unwaged Work, revue sous la direction de Lili Reynaud-Dewar, Tiphanie Blanc, Ramaya Tegegne et Tatiana Rihs
Conception graphique : Ramaya Tegegne

En tant que membres du collectif Wages For Wages Against (WFWA), une campagne qui agit pour la rémunération des artistes ainsi qu'une économie alternative et plus équitable des arts, nous questionnons la valeur du travail artistique et les critères de son évaluation. À travers le projet de revue They say it is love. We say it is unwaged work. nous produisons des outils propices au consciousness raising auprès d’artistes confirmé·e·s ou en formation, des professions intermédiaires de l’art, des directeur·trice·s d’institutions et des acteur·trice·s de la politique culturelle. Plus largement, le projet opère comme un agent de changement en sensibilisant l'opinion publique sur des questions de société et d’inclusivité afin de restituer à l'artiste une place cohérente dans le monde actuel. La revue a pour premier objectif de rendre visibles une actualité riche d’actions et de propositions concrètes et variées ainsi que la persistance de ces questions à travers l’histoire de l’art récent.
Les invitations à des théoriciens·nes, des chercheurs·euses, des acteurs·trices culturels·les et des personnes agissant sur le terrain permettent d’envisager le sujet au sens philosophique, historique et culturel et de bâtir une distance critique. Les invitations à des artistes ne sont pas faites dans un but cosmétique, mais permettent au contraire de montrer comment la production artistique peut s’emparer de questions engagées et proposer des formes dotées de contenus politiques et sociaux.

Empire
Faire Saison 3, revue avec des textes de Stuart Bertolotti-Bailey, Manon Bruet, Thierry Chancogne, Céline Chazalviel, Jérôme Dupeyrat, Catherine Geel, James Langdon, Matthieu Laurette , Olivier Lebrun, Alexandra Midal et Sonia de Puineuf
Conception graphique : Syndicat (Sacha Léopold et François Havegeer)

Les revues critiques dédiées à l’analyse du design graphique sont malheureusement trop peu nombreuses aujourd’hui, particulièrement en France mais aussi à l’étranger. Engagés dans une posture analytique et critique des formes et activités du graphisme, Sacha Léopold et François Havegeer mènent depuis trois ans une revue imprimée sur ces pratiques avec différents  auteurs. Une équipe qui au fur et à mesure de la circulation de la revue s’est agrandie et internationalisée, avec l’enthousiasme de ses nouveaux auteurs. 15 numéros seront publiés pour la Saison 3.

La Revue Documentaire
Films textes textures, revue sous la direction pour ce numéro de Lucile Combreau, Lucie Leszez, Mariya Nikiforova
Conception graphique : Cédric de Mondernard

Le prochain numéro de la Revue Documentaires Films, textes, textures, porté par Lucile Combeau, Lucie Leszez et Mariya Nikiforova (jeunes chercheuses en cinéma et cinéastes), est consacré à l’écriture, la réécriture, la transmission, la traduction, la mise en circulation, l’inscription et le détournement de textes dans des films documentaires, avec une attention particulière portée aux approches expérimentales. Les pratiques cinématographiques dont il est question interrogent le dépassement du texte par la réalité filmée, ou encore, la façon dont les films peuvent faire violence au langage notamment par un travail de découpage audiovisuel, de fragmentation ou de brouillage. Travaillés par l’enregistrement, des jeux de rythme et de surimpression, par l’incrustation vidéo ou l’empreinte lumineuse de l’émulsion photochimique, les textes lus ou entendus proposent au sein des films une ouverture du sens qui permet d’explorer la part intime ou rêvée du réel.

 

Édition numérique

Contreforme
Projet de radio en ligne réalisé par Manon Bruet, Nivine Chaikhoun et Séréna Evely
Conception graphique : Manon Bruet

Contreforme est un projet radiophonique qui s’intéresse à l’environnement de travail des designers plutôt qu’à leurs productions. Il prend la forme d’une collection d’entretiens thématiques, enregistrés avec des praticiens et des praticiennes du design, plus ou moins confirmé.e.s mais toujours anonymes, qui racontent leurs cadres et modes de vie, leurs postures, leurs logiques d’organisation et de mise au travail, ou encore leur rapport à la productivité.  Volontairement éloignées du discours liés aux formes produites, ces discussions permettent de démontrer que les modèles d’exercice, nombreux et variables, soulèvent de nombreuses problématiques inhérentes à ce type de professions, mais pourtant très en lien avec la société au sein de laquelle ils s’inscrivent.
En se dispensant d’un vocabulaire de spécialiste lié aux outils et formes des métiers du design, les entretiens tendent à s’adresser à un large auditoire : néophytes et non-spécialistes, auditeurs et auditrices curieux mais aussi étudiants et étudiantes de tout secteur.
Jusqu’ici diffusé sur des plateformes radiophoniques distinctes, le projet tend aujourd’hui à s’en émanciper afin de proposer son contenu de manière cohérente et harmonieuse, grâce à la création d’un site internet dédié à la diffusion et à la documentation des entretiens ainsi qu’à la valorisation du projet.

Dernière mise à jour le 10 mai 2022
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