Comme on attend la pluie, 2017

Comme on attend la pluie, 2017
Vue de l’exposition croisée, Chez Hervé Brehier et à home alonE, Clermont-Ferrand

Biographie

Sébastien Maloberti – Né en 1976, vit et travaille à Clermont-Ferrand
Représenté par la Galerie Louis Gendre, Chamalières

« Appréhender l'art de Sébastien Maloberti invite à reconsidérer la manière dont chacun envisage son rapport avec les images, dans un monde où celles-ci s'imposent un maximum de clarté, pour un maximum de retour sur investissement. Les "images" réalisées par l'artiste revendiquent quant à elles la transparence, l'évanescence et l'effacement vis-à-vis des sens. Dépourvues de centre, elles ont la particularité de s'oublier rapidement : en tant qu'images subliminales, elles ne produiraient aucun effet. Ce n'est pas pour autant qu'elles laissent indifférent en tant qu'œuvres d'art. Bien au contraire, leur évanescence interpelle et nous pousse à une seconde lecture/analyse plus approfondie que la première (souvent passive), pour tenter de comprendre ce qu'elles renferment et ce qu'elles émettent.

Il est plus précisément question ici de ses œuvres les plus récentes, une série d'impressions U.V. sur de très fins supports de bois, réalisée à partir d'images trouvées, retouchées, mais dont l'origine sémantique - ou le sujet, s'il en est - s'évapore et se dérobe au regard. (…) Ses travaux ont un rapport plus intime avec la cécité qu'avec la précision d'un œil scrutant et révélant un contenu. En atteste la présence significative de nombreux halos ou faisceaux lumineux, l'apparition dans le néant d'une lumière éblouissante, affaiblissant l'acuité du regard. (…)
Les couleurs utilisées semblent elles-aussi inqualifiables, elles se dérobent et fusionnent en une non-couleur oscillant entre le gris/blanc, le plus clair et léger des bleus, le plus rosé des rouges, tendant vers le blanc qui, comme chacun le sait, n'est pas une couleur mais, ainsi que l'a théorisé Newton "la teinte obtenue en mélangeant la lumière de toutes les couleurs". Ces couleurs masquent les sujets "figuratifs" derrière des voiles presque opaques, ne laissant apparaître que les aspérités accidentelles du support. Alors que l'on s'imagine voir des flammes, il s'agit en réalité de détails de vagues augmentés et dès lors, méconnaissables. Comme le montre Blow up de Michelangelo Antonioni, ce ne sera pas l'agrandissement de l'image qui permettra d'y voir plus clair. » (…)

Extrait du texte de Benoît Lamy de la Chapelle, 2016

____

Sébastien Maloberti - Born in 1976. Lives and works in Clermont-Ferrand
Represented by Galerie Louis Gendre, Chamalières

“Sébastien Maloberti’s work invites us to reconsider the way we envision our relationship to images in a world where they require maximum clarity for a maximum return on investment. In contrast, his “images” affirm their transparency, evanescence and inconspicuousness. They have no focal point and are easily forgettable: they would produce no effect whatsoever if they were to be used as subliminal images. Despite this, one cannot remain indifferent to them as works of art, for it is precisely their evanescent nature that draws our attention and prompts a second interpretation/analysis that is more thorough than the first (and often passive) one, and which will give insight into what they contain and convey.

The works mentioned here are his latest – a series of UV prints on very thin sheets of wood, made from found and retouched images, the semantic origin of which (or subject, if any) evaporates and evades the eye. (…) Sébastien Maloberti’s works are more intimately related to blindness than to the precision of the eye as it scrutinises and reveals contents. This is shown in the significant presence of halos or beams of light, of luminous flashes bursting out from the void and weakening our visual acuity. (…)
The colours he uses also seem indefinable, evading us and merging into a nondescript greyish white, the lightest of blues, the pinkest of reds, all of which tend toward white, which we all know is not a colour but, as Newton theorised, “the colour obtained by compounding all the different colours of light”. These colours cloak his “figurative” subjects in almost opaque veils, revealing only the accidental jags in the wood. We think we see flames, but they are in fact the blown-up and therefore unrecognisable details of waves. As shown in Michelangelo Antonioni’s Blow-Up, enlarging does not necessarily bring clarification.” (…)

Excerpt from Benoît Lamy de la Chapelle’s text, 2016
Translated by Lucy Pons

Site internet et réseaux sociaux

Source

Documents d'artistes Auvergne-Rhône-Alpes Partenariat Centre national des arts plastiques / Réseau documents d'artistes

Dernière mise à jour le 15 novembre 2023