Saturday night

In Sook Kim
Exposition
Photographie
Galerie RX Paris 03

Saturday Night, 2007 – 198 X « 300 cm C-Print, diasec, framed © In Sook-Kim

Saturday Night, 2007- Solitude dans une ville Un vieil homme est resté pendant des années, mort dans son appartement avant d'être découvert. Cette nouvelle choque la plupart des personnes, parce qu’elle est l'expression d'une vie qui était, à sa fin, l'image d'un isolement total. Pourtant la solitude est dans notre société un phénomène fréquent et pas seulement quand on est vieux. Dans les grandes villes avant tout, où les êtres humains ne se retrouvent plus naturellement dans les structures traditionnelles (comme la famille, le voisinage ou dans les associations), ils se perdent facilement dans l’anonymat. La solitude est aujourd’hui un sujet important. La liberté de choisir ses relations sociales soi-même et d’avoir des formes sociales innombrables dans la masse d’une grande ville, surpasse la capacité de beaucoup d'êtres humains. A la recherche des contacts sociaux, ils vont en fait dans l’isolement. Le point de vue d’In Sook Kim dans « Saturday Night » est cet isolement: la solitude en tant qu'écart avec la norme sociale et le manque engendré. Ce n’est pas la solitude qui permet à la pensée de s'éclaircir. Ce n'est pas non plus la solitude créative comme stratégie pour régénérer son esprit, d’être seul dans le sens positif. La solitude mentionnée par In Sook Kim n’est pas la solitude d’une décision intentionnelle et consciente, mais c’est la solitude comme conséquence de l’incapacité de resserrer des liens sociaux. La séparation des autres est ressentie comme atroce, douloureuse et provoque un vide intérieur. Les personnes dans cette solitude utilisent différentes stratégies pour remplir ce vide et pour surmonter le manque de contacts sociaux parce que ce vide ne peut être comblé par la simple présence d’êtres humains. L’alcool, les drogues, les psychotropes, ainsi que la télévision et l’ordinateur sont utilisés pour éviter le sentiment de la solitude. Les personnes dans cette solitude essayent souvent d’éviter des situations de contacts sociaux ou elles vont acheter ceux-ci. Les capacités de communication se dégradent de plus en plus avec le temps. La plupart des tragédies des personnes en solitude sont autodestructives, comme l’alcoolisme, la drogue ou l’hypersexualité. Le comportement autodestructif peut conduire jusqu'au suicide. « Saturday Night », avec son hôtel de 66 chambres différentes, chambres dont chaque intérieur est visible de l'extérieur, veut laisser voir l'abîme humain, qui s’ouvre à chaque tentative de combler sa solitude. Ces vues montrent, que la solitude et le vide intérieur chez les différents protagonistes peuvent diverger. Chez quelques clients de l’hôtel, la solitude semble être seulement de nature temporaire, cependant il semble que d'autres se sont déjà abandonnés eux mêmes. Dans « Saturday Night » les chambres de l’hôtel ressemblent à des capsules, les protagonistes se sont renfermés à l'intérieur. D'autre part, les chambres s'apparentent aux rayons d'une ruche, l’une à côté de l’autre. Ceci induit un état paradoxal, que l'on pourrait appeler ironiquement « ensemble solitaire ». A première vue, la situation des protagonistes semble d’être individuelle : c’est uniquement un instantané ; demain l’hôtel verra des nouveaux clients. Par la succession des hôtes, de nouvelles histoires seront écrites. De nouveaux « cas » vont apparaître. Ainsi, les clients de « Saturday Night » deviennent interchangeables. Ils s’enfoncent dans l’anonymat de la ville. Monika Leitner

Horaires

du mardi au samedi de 14h00 à 19h00

Accès mobilité réduite

Oui

Adresse

Galerie RX 16 rue des Quatre Fils 75003 Paris 03 France
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022