S'attabler

Exposition avec Geoffroy Mathieu, Stéphanie Lacombe, La bibliothèque grise (Jérome Dupeyrat, Laurent Sfar et Sandra Foltz), Eden Morfaux, Guillaume Grall
Exposition
Arts plastiques
Pavillon Blanc Henri Molina Médiathèque | Centre d’art de Colomiers Colomiers
vue de l'exposition S'attabler, Pavillon blanc

Cette exposition rassemble des oeuvres pour s'attabler : pour manger, jouer, partager, "tabler" sur la ville d'aujourd'hui et de demain dans une ville qui s'intéresse aux imaginaires urbains. Nos quartiers seront ils agricoles? Quels seront nos rituels de repas?

L'art est un état de rencontre

Au sens où elle ne s'offre pas seulement au regard, on peut parler de S'attabler comme d'une exposition aux multiples possibles, où l'on peut voir, faire, et apprendre. Elle s'accomplie dans des formes plastiques hybrides : c'est une exposition à vivre qui convoque le visiteur à plusieurs niveaux, devenant ainsi spectateur et acteur de celle-ci. La forme documentaire, utilisée dans le processus de recherche créatif, est très prégnante et se concrétise dans des représentations multiples et variées : chez Geoffroy Mathieu et Stéphanie Lacombe, à travers leurs projets respectifs, la photographie fait figure à la fois d'histoire et d'objet esthétique ; les artistes de la Bibliothèque Grise, quant à eux, restituent leur enquête sociologique et matériel documentaire sous la forme d'une installation artistique et d'objets à vivre : le terme "s'attabler" prend ici tout son sens car le spectateur est convié à s'installer à leur table, à s'approprier l'oeuvre ou l'activer lors de repas. Des victuailles peuvent même y être disposées pour que l'expérience soit totale et l'espace convivial ; c'est l'occasion, tout en mangeant, de discuter de notre rapport à la nourriture et à sa production. De la même façon, l'installation Superposition proposée par Eden Morfaux prends vie, se construit et se meurt au bon vouloir du public invité à jouer avec les modules de bois. Loin de se limiter à un art intéractif, il s'agit ici aussi de montrer comment la sphère des relations humaines interfère sur les pratiques artistiques et produit des oeuvres aux formes originales. Avec S'attabler, c'est la rencontre que l'on recherche ; qu'elle se concrétise alors en amont, pendant le process créatif, ou durant l'exposition, l'art y devient un état de rencontre.

Eden Morfaux et Building Paris : une sculpture collaborative à manipuler

Composée de tasseaux de bois découpés et de tables, l’installation Superposition du sculpteur Eden Morfaux invite le visiteur à jouer. La table devient ici un lieu où le visiteur est invité à imaginer la ville en agençant les morceaux de bois, à l’image des architectes ou des urbanistes lorsqu’ils réalisent des maquettes. Pour l’exposition à Colomiers, Eden Morfaux s’associe avec le studio graphique Building Paris pour prolonger son installation d’une rétrospective sur la collaboration menée depuis 10 ans. La table est alors aussi envisagée comme un espace de collaboration symbolique : elle évoque la table de travail, un espace où nait et se montre la collaboration entre l’artiste Eden Morfaux et les graphistes de Building Paris. L’installation revient sur les créations imprimées, présentées à plat sur les tables : des affiches, des cartons d'invitation, des cartes, des feuilles de tirages de livres. L’installation se prolonge par la création de 16 affiches sérigraphiés uniques, dont les signes feront le lien entre l’installation dans la salle d’exposition et des créations dans l’espace public.

En 2017, Eden Morfaux expliquait ainsi son intention : « J’ai souhaité partager l’idée que mes sculptures ne sont pas simplement des objets mais des outils au service d’une pensée. Elles invitent au partage et à l’appropriation de l’espace public. Elles suscitent des échanges, des rencontres, des proximités entre les individus. Elles sont accessibles à tous, on peut en faire l’expérience physique, s’y asseoir, les gravir, les parcourir, y jouer, y pique-niquer, s’y donner rendez-vous. Par leur présence dans la ville, elles génèrent du lien, relient les lieux et les habitants. Elles concrétisent l’expérience des possibles qu’offre l’art

Né en 1977, Eden Morfaux, sculpteur, cité et travaille à Rosny sous bois. Guillaume Grall, graphiste, a fondé le studio graphique Building Paris, et vit et travaille à Paris.

Jérôme Dupeyrat, Sandra Foltz et Laurent Sfar : enquête en milieu rural

Pour l'exposition S'attabler, Jérôme Dupeyrat, Sandra Foltz et Laurent Sfars s'intéressent à l'évolution des modes de production agricole et à la circulation des savoirs et des connaissances qui y sont associés. L'ensemble des objets produits et réunis pour l'occasion rendent compte d'une enquête menée auprès de paysans (cultivateurs, éleveurs et viticulteurs) en Anjou, dans le Morvan et le Périgord, ainsi qu'auprès de chercheurs rencontrés lors d’une résidence au Quai des Savoirs, en novembre 2019. Leurs propos ont notamment nourrit l'écriture de dialogues consignés à la surface d'une nappe qui est à la fois un objet à lire, à voir, et à expérimenter dans sa fonction utilitaire. Il y est question de différentes formes d'agriculture (conventionnelle, raisonnée, bio), d'enjeux environnementaux et de santé, de transition agro-écologique, du monde paysan et de l'agro-industrie, de notre rapport à l'alimentation. Ces sujets sont également abordés sous un autre angle de vue à travers un ensemble d'assiettes iconographiées qui interprètent visuellement des données statistiques. Cette recherche prend place dans le cadre de La Bibliothèque grise, un projet initié en 2015 par Jérome Dupeyrat et Laurent Sfar. La bibliothèque grise est un ensemble de ressources (livres, documents, images et objets) à l’origine d’événements et d’expositions qui visent à explorer les conditions de circulation des savoirs et des connaissances.

Jérome Dupeyrat, chercheur, cité et travaille à Toulouse. Laurent Sfar et Sabndra Foltz, artistes, vivent et travaillent à Paris.

Geoffroy Mathieu : la campagne en ville documentée en photographie

Le principe de ruralité ambitionne depuis 2015 de documenter les formes de la ruralité contemporaine induites par la persistance ou les nouvelles formes de production agricole dans l’agglomération parisienne. Sous forme photographique, Geoffroy Matthieu nous confronte à ces bouleversements spatiaux à l’oeuvre, l’avènement de ces nouvelles sociabilités, l’apparition (ou la réapparition) de métiers qui génèrent chez les grands Parisiens des rapports inédits à la terre, aux aliments et font émerger de nouveaux paysages. Site après site, il s’agit pour lui de visiter toutes les formes d’unité de production (intensive, familiale, associative, expérimentale, solidaire ou d’insertion) afin de montrer les espaces et les manières de produire, de distribuer ou de consommer issues de ces évolutions.

Né en 1972, Geoffroy Mathieu est diplômé de l’École Nationale Supérieure de La Photographie d’Arles en 1999. Il vit et travaille à Marseille.

Stéphanie Lacombe : portraits des columérins à table

Invitée à Colomiers pour initier une nouvelle série de « la table de l’ordinaire », Stéphanie Lacombe a rencontré huit familles columérines. Elle expose ensemble ces huit nouvelles images avec une sélection de huit images de la première série réalisée il y a 14 ans. Sa création procède de la rencontre et d’une enquête visuelle, documentaire, sur nos rituels de repas au quotidien. Comment, où et avec qui mangeons nous ? « Qui sont mes voisins, que font-ils, quelles sont leurs vies, sont-ils heureux, d’où viennent-ils ? Cette curiosité guide ma démarche photographique. Je ne pars pas à l’étranger réaliser mes documentaires : je regarde là, juste là, autour de moi. Je m’invite chez les habitants et j’observe la vie souvent simple, noyée dans ses habitudes et son quotidien. Quoi de plus banal qu’un repas pris chez soi le soir, à la même heure, même table, même assiette ? Le repas est un acte rempli de symboles, de rituels et de coutumes. La table est le punctum de l’image. L’objet devient scène. C’est le lieu de la maison où se joue le théâtre de l’ordinaire. »

Née en 1976 à Figeac dans le Lot, Stéphanie Lacombe est diplômée de l’école Nationale supérieure des Arts décoratifs (ENSAD). Photographe indépendant, elle vit et travaille à Paris

Complément d'information

En coproduction avec le Quai Des Savoirs dans le cadre de l’expo-game "Code  Alimentation" sur l'alimentation du futur et dans le cadre du festival Wikipolis, les imaginaires urbains – 3, 4, 5 avril 2020.Evénements du 4 et 5 avril en collaboration avec Le mois de l’art contemporain,  proposé par Air de Midi – réseau art contemporain en Occitanie

Commissaires d'exposition

Autres artistes présentés

Stéphanie Lacombe, Guillaume Grall

Adresse

Pavillon Blanc Henri Molina Médiathèque | Centre d’art de Colomiers 1 place Alex Raymond 31770 Colomiers France

Comment s'y rendre

Bus Tisséo :

Ligne 21 – arrêt Lauragais – Pavillon Blanc

TAD 118 – arrêt montel

Linéo 2 - arrêt Pavillon Blanc

Lignes 150 et 32 – arrêt Pavillon Blanc

Train ligne C :

Depuis gare des Arènes Toulouse : arrêt Colomiers. Tarif Tisseo

Voiture :

N124 sortie 4, parking gratuit de 190 places, place Alex Raymond face à la Mairie

Dernière mise à jour le 28 avril 2021