Rose! The House is the Plan!

Jean-Pascal Flavien
Exposition
Arts plastiques
Galerie Catherine Bastide Bruxelles

Opening Friday 31 January 6-9pm

 

PRESS RELEASE (version française à la suite)

Think on a situation: there is a house, there are three people inside, two girls and one guy. The guy is sitting at a desk, he is writing. The two girls are also in the room, one is reading a book whilst the other leans against the window frame looking out….

This is a scenario, it may happen or it may not. Like so many other scenarios unfolding before us, for which countless plans are made and then un-made, this house contains countless situations like (and unlike) the above example. Simultaneously, the house is itself a proposition, a singular model. It is at once the plan, the making of the plan and the un-making of the plan. The plans guide us through time and space, progressively locating the places for us to go and the moments in time to act. They direct us through our own continuum, hosting the acts ofsleeping, eating, working and playing. These plans are the form and content of the exhibition.

In this show, as it is planned now, there are three exhibition models and simultaneously one model for the house. Red, blue and green forms are displayed on the walls and are the walls themselves. They may also be considered as paintings. Their painted surfaces a little too richly executed to be simply structural, too poorly to be a pure painting, hanging somewhere on the trajectory from one to the other. Taking up any or all designations, paintings become walls, walls become plans and back again. These ‘hanging plans’ make visible the questions concerning the nature of the house’s space and act as a self-referential, self-prophesying, self-questioning statement. This house is a meeting, a forgetting, and an undoing of the prescribed aspects of planning.

Jean-Pascal Flavien acknowledges the impracticality of the question yet asks anyway - how can one make a house that describes what it is? Here is a house that is making a statement. It is a mechanism constantly making its plans visible. It is a confusion of the idea of the plan and the planning process as inextricably intertwined. The exhibition and the house as separate entities are themselves confused together. It is a mixing of plans; architectural, organisational, practical… and trying to grasp onto a particular plan places one akin to a character in a Buster Keaton film constantly failing to catch the ball that is supposed to be caught.

Derrida puts it succinctly when differentiating between « a ‘future’ which is predictable, programmed, scheduled, foreseeable” and «‘l’avenir/ l’à-venir’ (to come)…whose arrival is totally unpredictable”.[1] Jean-Pascal Flavien makes this distance tangible in a comedy of intentions. Titles are far removed from the referenced artwork’s reality signaling a sensory disconnection. As if the relationship between the intentions of a piece, and its physical reality- what it may be or what may finally happen- are too loose to be bound together. As though the title and the piece were going separate ways. Likewise, the exhibition could be so many things. Unconsummated eventualities condemned to perpetual intent are indicated openly; the gallery could have been transformed into a sleeping place, it could have been a functional scale house, it could have been a very pure abstract show... No matter, what eventually does happen will become the plan and there is no number one scenario.

The colours chosen make reference to abstraction, in particular to a certain moment in conceptual art or American abstraction when clear verbal and visual declarations were made. Red is really red, blue is really blue. Each colour is true to itself, selected to provide a temperature range that is dynamic, vivid and fresh, the pink, green and red equally able to work together in combination or alone.

The house is both what it is and what it is not, though either eventuality may transpire. It is what will happen and will not happen. What it is that really happens doesn’t really matter, instead intention and misintention are held in balance.

At least today, at this moment, this is the plan.

 

 

 COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Imaginons une situation : voici une maison, avec trois personnes dedans, deux filles et un garcçon. Le garçon est assis à un bureau, il écrit. Les deux filles sont aussi dans la pièce : une lit un livre, tandis que l’autre est appuyée à l’encadrement de la fenêtre et regarde dehors…

Ceci est un scénario, cela peut arriver ou ne pas arriver. Comme tant d’autres scénarios qui se jouent devant nous et pour lesquels d’innombrables plans sont faits puis défaits, cette maison peut contenir d’innombrables situations qui ressemblent (et ne ressemblent pas) à l’exemple ci-dessus. Simultanément, la maison est elle-même une proposition, un modèle singulier. Elle est à la fois le plan, la réalisation du plan et la révocation du plan. Les plans nous guident à travers le temps et l’espace, en situant progressivement les lieux où nous devons aller et les moments où nous devons agir. Ils nous dirigent à travers notre propre continuum, en accueillant le sommeil, les repas, le travail, le jeu. Ces plans sont la forme et le contenu de l’exposition.

Dans cette présentation, telle qu’elle est prévue à présent, il existe trois modèles d’exposition pour la présentation et simultanément un modèle pour la maison. Des formes rouge, bleue et verte sont disposées sur les murs et sont les murs eux-mêmes. On peut aussi les considérer comme des tableaux, leurs surfaces peintes – un peu trop richement exécutées pour être simplement structurales, mais trop pauvrement aussi pour être de la peinture pure – étant suspendues quelque part sur le chemin entre l'une et l'autre. En adoptant tout ou partie de ces désignations, les tableaux deviennent des murs, deviennent des plans et inversement. Ces “plans suspendus” donnent une visibilité aux problèmes touchant la nature de l’espace de la maison et interviennent comme énoncé auto-référentiel, auto-prédictif et auto-interrogatifs. Cette maison est une conjonction, un oubli et une dissolution de tous les aspects imposés de la planification.

Jean-Pascal Flavien reconnaît l’impossibilité pratique du problème, mais il demande quand même : comment peut-on faire une maison qui décrit qui décrit ce qu'elle est? Voici une maison qui énonce quelque chose. C’est un mécanisme qui donne constamment à voir ses plans. C’est une fusion de l’idée de plan et du processus de planification, inextricablement imbriqués. L’exposition et la maison, entités séparées, sont elles-mêmes confondues. C’est un mélange des plans  – architectural, organisationnel, pratique – et tenter de saisir une place particulièrevous fait ressembler à ce personnage d’un film de Buster Keaton, qui échoue inlassablement à attraper la balle qu’il est supposé attraper.

Derrida fait la différence entre « le futur » (le futur des programmes, le futur prévisible, donc prévu) et «l’avenir/ l’à-venir » (ce qui est totalement imprédictible) ».[2] Jean-Pascal Flavien rend cette distance perceptible dans une comédie des intentions. Les titres sont très éloignés de la réalité des oeuvres auquelles ils font reference, ce qui marque une déconnexion sensorielle. Comme si la relation entre les intentions d’une pièce et sa réalité matérielle – [entre] ce qui peut être et ce qui peut finalement arriver – était trop lâche pour pouvoir être jointe ; comme si le titre et la pièce suivaient des chemins séparés. L’exposition pourrait être ainsi de nombreuses choses. Des éventualités non réalisées, condamnées à l’état perpétuel d’intention, sont ouvertement indiquées : la galerie aurait pu être transformée en lieu pour dormir ; elle aurait pu contenir la maison; elle aurait pu être le lieu d'une exposition d'œuvres pruement abstraites… Peu importe : ce qui se passe effectivement deviendra le plan, et il n’y a pas de scénario numéro Un.

Les couleurs choisies font référence à l’abstraction, en particulier à un certain moment dans l’art conceptuel ou de l'abstraction americaine où l’on procédait par assertions verbales et visuelles claires. Le rouge est vraiment rouge, le bleu est vraiment bleu. Chaque couleur est directe, choisie pour donner une plage de température qui soit vive, fraîche et énergique – le rose, le vert et le rouge étant également capables de fonctionner ensemble en association, ou bien isolément.

La maison est à la fois ce qui est et ce qui n’est pas, même si l’une et l’autre éventualité peuvent transparaître. C’est ce qui se produira et ce qui ne se produira pas. Et ce que c'est qui se produit n’a pas vraiment d’importance : intention et non-intention sont maintenues en équilibre.

Du moins, c'est le plan aujourd'hui.

 

 

Adresse

Galerie Catherine Bastide rue de la Régence 67 1000 Bruxelles Belgique
Dernière mise à jour le 2 mars 2020