'Ron Haselden/John Timberlake'
John Timberlake - Google Paintings 2007 – 2009
Le travail de Ron Haselden, tout comme celui de John Timberlake, manifeste certains aspects de leur relation particulière au paysage. Pour l’un comme pour l’autre, le paysage et la topographie sont des constructions du temps autant que de l’espace. Ils pensent le paysage comme relevant d’une conscience aigue du temps humain – celui de l’artiste, de celui qui voit – ainsi que des temps géologiques et astronomiques, abyssaux, à l’échelle de la planète Terre.
Vu sous cet angle, un paysage se lit comme un palimpseste de rythmes et de cycles de vie longs ou brefs, une superposition des formes ou des processus géologiques, et des perceptions humaines, par nature mouvantes.
Peut-être doit-on appliquer ici la célèbre proposition de W. J. T. Mitchell* de classer le terme paysage non plus parmi les substantifs, mais parmi les verbes : le paysage implique effectivement diverses actions dans l’espace et le temps de la part des artistes (au cours de leurs déplacements dans des lieux réels ou virtuels) – actions révélatrices de la façon dont ce lieu les affecte.
Et ce, du point de vue du temps tout autant que de l’espace, grand ou petit, car la pratique de ces deux artistes se propose d’explorer le macro et le microcosme, dans un effet de zoom avant et arrière. Ces deux pratiques comportent une part de ce que nous pourrions définir comme « l’ocularité » – sachant que l’oculariste est celui qui fabrique des yeux artificiels. Or les démarches de Ron Haselden et de John Timberlake, chacune à sa façon, ont l’une et l’autre pour origine un regard porté sur le paysage à travers un œil artificiel : celui de l’objectif photographique ou celui d’Internet.
*W. J. T. Mitchell, Landscape and Power – (1994).
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The respective work of Ron Haselden and John Timberlake reflects aspects of each artist’s engagement with landscape. Both see landscape and topography as a construction of time as well as space. They think of landscape involving an awareness of human time (the time of the artist, of the viewer), as well as geological and astronomical ‘deep’ time (the time of the Earth as a planet). Seen like this, a landscape is a palimpsest of small and large lifecycles, of geological forms and processes, and of shifting human perceptions.
Perhaps W.J.T. Mitchell's* well-known proposal that the word ‘landscape’ should be regarded as a verb rather than a noun is relevant here, since it implies actions in time and space by the artists as they move across the real or virtual landscape, reflecting on their relations with it.
As with time, so also with big and small space – both artists’ practices reflect upon the macro and the micro, 'zooming in and zooming out', and both have an element of what we might think of as 'ocularity'. An ocularist is a maker of artificial eyes, and in different ways both practices start by looking at the landscape through ‘artificial eyes’ – either the camera lens or the Internet.
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