Rétrospective Narimane Mari au MoMA de New York

Projet soutenu par le Cnap
Projection/Diffusion audio
Film, vidéo
Image de Narimane Mari

Loubia Hamra (Haricots rouges) de Narimane Mari produit par Centrale Electrique.

Du 23 au 30 septembre 2023, le MoMA de New York accueille une rétrospective consacrée à la réalisatrice Narimane Mari. Deux films soutenus par le dispositif Image/mouvement du Cnap seront projetés le 30 septembre 2023, On a eu la journée, Bonsoir et Loubia Hamra (Haricots rouges).

Au cours de la décennie qui a suivi son premier long métrage, Loubia Hamra (Haricots rouges), la cinéaste algérienne Narimane Mari - dont l'œuvre s'appuie sur une carrière dans la production cinématographique, l'art, l'édition et même les premiers réseaux numériques - s'est imposée comme l'un des esprits les plus audacieux du cinéma contemporain.

Bien qu'elle soit surtout connue pour ses films explorant l'héritage du colonialisme français en Afrique du Nord, ses projets plus récents, qui jettent un regard nouveau sur les lignées artistiques ou se confrontent aux mystères ultimes de la mort, démontrent l'extraordinaire capacité de Mari à remodeler la narration par le biais de modes de perception sensorielle et du pouvoir de la mémoire.

Des formes hybrides fougueuses de reconstitution, d'improvisation, de performance et d'interview imprègnent son travail, qui s'inspire des traditions documentaires et expérimentales tout en défiant constamment les genres. Peuplés de non-acteurs, les films de Narimane Mari ont souvent l'allure d'une fable ou d'une fugue (propulsée par des paysages sonores en plein essor créés par une foule de collaborateurs réguliers). Parmi ses protagonistes, on trouve des officiers coloniaux qui parlent en langues, des enfants qui participent à une reconstitution endiablée de la guerre d'indépendance algérienne, un homme qui creuse sans mot dire sa propre tombe et le défunt partenaire de Mari, le peintre Michel Haas.

Cette première étude nord-américaine de l'œuvre de Mari est un voyage dans un cinéma intime, délirant, ludique et désorientant. Pris dans son ensemble, son travail révèle l'étonnante liberté d'une réalisatrice désireuse de démanteler le statu quo, tant à l'écran qu'en dehors. Ce faisant, Narimane Mari se révèle une grande styliste, créant des histoires exaltantes avec une grande économie de moyens, tout en avançant inexorablement vers un cinéma de résistance à travers les profondeurs de l'imagination. Citant Antonin Artaud dans Loubia Hamra, Mari affirme : "Il vaut mieux ne pas obéir. C'est une façon d'être libre".

Cette rétrospective comprend la première américaine des deux films les plus récents de Narimane Mari, ainsi que des films d'autres réalisateurs qu'elle a sélectionnés. La réalisatrice présentera des projections sélectionnées pendant la rétrospective.

Rétrospective organisée par Sophie Cavoulacos, conservatrice associée, département des films.

Deux films soutenus par le dispositif Image/mouvement du Cnap

On a eu la journée, Bonsoir de Narimane Mari (France, 2022, 61’) produit par Centrale Electrique.
Ce film a été soutenu dans sa phase de post-production à travers le dispositif Image/mouvement du Cnap en 2021 et est lauréat du Prix du Cnap au FIDMarseille 2022.

Mourir est une aventure, la dernière, et nous l’avons vécue.
Mais ce qui est formidable, c’est que nous y avons ajouté ce projet de film comme un futur. Michel s’y est impliqué jusqu’au bout…
et je l’entends me dire : « Il n’y a pas de bout ! »
C’est là que se joue la musique du vivant, dont nous sommes tous, à notre endroit de présence, une note inventée.

Loubia Hamra (Haricots rouges) de Narimane Mari (Algérie/France, 2013, 77’) produit par Centrale Electrique.

Ce film a été soutenu dans sa phase de post-production à travers le dispositif Image/mouvement du Cnap en 2013.

Le premier long métrage de Narimane Mari raconte l'histoire d'un groupe d'enfants qui, au bord de la plage, se livrent à une reconstitution surréaliste de la guerre d'indépendance algérienne. Lassés de leur régime humiliant composé de haricots rouges, ils décident de cambrioler une caserne coloniale, enlevant au passage un soldat français, et s'embarquent finalement dans un voyage hallucinatoire au cœur de la nuit. Narimane Mari a travaillé avec une vingtaine de préadolescents du quartier de Bab el Oued à Alger sur cette performance collective exaltante, qui résume la capacité de jeu et l'imagination sans limites de la vision cinématographique de Mari. Si Loubia Hamra (Haricots rouges) a été réalisé dans la foulée du 50e anniversaire de l'indépendance algérienne, ses jeunes non-acteurs rappellent également que le passé ne peut être totalement séparé du présent ; sous leur jeu de rôle endiablé se cachent des traces de l'expérience de la privation des droits d'une génération contemporaine.

Complément d'information

Plus d’informations sur le programme : https://www.moma.org/calendar/film/5621

Artistes

Dernière mise à jour le 25 septembre 2023