Retournement de Stéphanie Jacques / Première exposition personnelle en France
Stéphanie Jacques, Ce qu'il en reste III, H 69 cm x L 60 cm x P 30 cm, osier, enduit, 2015. Photo Jean-Pierre Ruelle
Pour sa première exposition personnelle en France, l'artiste belge Stéphanie Jacques a choisi avec la Galerie Nathalie Béreau, le Chai Pierre&Bertrand Couly à Chinon.
Le choix de la région n'est pas anodin, quand on sait que l'artiste utilise comme technique pour ses sculptures la vannerie d'osier (grande tradition artisanale existante encore).
Un autre point de départ de cette première exposition en solo en France est sa vidéo présentée ici et qui s'intitule "Se contenter des ombres". L'artiste s'y transforme et ce principe de retournement lui a servi base de réflexion pour ses dernières sculptures réalisées "Ce qu'il en reste".
Stéphanie Jacques n'est pas vannière, mais après plusieurs apprentissages auprès d'artisans reconnus, elle a souhaité en utiliser la technique et ses points pour exprimer en volume ses recherches portées essentiellement sur le corps, ses illusions d'apparence, ses transformations possibles tel un contorsionniste. Elle pousse le paroxysme jusqu'au bout dans sa sculpture "Retournement en cours" où les trois robes qui symbolisent un corps porte chacune une bouteille de Klein* en création. La boucle est bouclée.
Le mouvement est un autre aspect de ses réalisations : mouvement donné à la matière elle-même mais aussi à effectuer par le visiteur pour découvrir les différents aspects de chaque sculpture.
Les sculptures sont posées au sol, accrochées au mur, ou bien suspendues, l'artiste utilise ainsi toutes les possibilités qui lui sont offertes pour jouer avec l'espace, les vides et les pleins, la lumière qui traverse sa matière, décuplant ainsi par les jeux d'ombres la forme initiale.
Ce n'est donc pas un hasard si l'ombre en tant que notion est très présente jusqu'aux titres d'une de ses gravures récentes ("Tissus d'ombre", impression à partir d'une plaque laminée d'un film photopolymère, 10 ex.).
L'ombre c'est sa propre présence et une illusion possible, c'est le mouvement et aussi un décalage dans le temps et dans l'espace.
Tous ces aspects se retrouvent dans ces sculptures qui n'ont rien de figé, éclatantes dans leur blancheur due à un enduit à base de calcaire ou rouges comme les câbles électriques que l'artiste utilise aussi parfois.
L'exposition présente une des premières sculptures de Stéphanie Jacques de 2008 jusqu'aux plus récentes spécialement conçues pour l'exposition. Ainsi le visiteur pourra apprécier l'évolution du parcours de l'artiste depuis des formes refermées, pleines, aux formes actuelles, ouvertes, tournoyantes et évocatrices des questions que l'artiste se pose sur notre rapport au corps, à a sensualité, au cycle de vie. Nathalie Béreau, 13 septembre 2015
*En mathématiques, la bouteille de Klein (prononcé kla.in) est une surface fermée, sans bord et non orientable, c'est-à-dire une surface pour laquelle il n'est pas possible de définir un « intérieur » et un « extérieur ». Référence Wikipédia
Tarifs :
entrée gratuiteCommissaires d'exposition
Autres artistes présentés
Stéphanie Jacques