Retinal Accounts
Chaque exposition de Ryan Gander se construit à partir de juxtapositions, de mises en relations, d’associations, que l’on ne relie pas forcément au premier regard : l’artiste attache beaucoup d’importance à la distance séparant les choses, les oeuvres, car elle produit selon lui certaines dynamiques et évite tout didactisme. Le dispositif d’exposition crée une situation dans laquelle le spectateur est préalablement intégré et ses questionnements sollicités. Chaque projet d’exposition déploie le recto et le verso d’une pensée sinueuse, faite de mises en abîme d’un esprit (post) conceptuel. Le parcours se dessine à partir d'éléments autobiographiques, d’anecdotes populaires, de références à l’histoire de la modernité, avec toujours en toile de fond une réflexion sur la place de l’artiste. Les conditions de production des formes et du discours autour de l’art prennent chez Ryan Gander une tournure narrative mi-fictionnelle mi-réelle : chaque oeuvre est l’amorce d’un récit sans contour préétabli ou signature particulière. Le temps d’une exposition et de sa médiation, Ryan Gander réactive la magie de l’art comme illusion du réel. Cette potentialité lui permet de construire un monde parrallèle, jouant d’artifice à travers les œuvres, qui sont autant de vecteurs d’une narration en mouvement, que le spectateur complète à loisir.
Retinal Accounts, sa nouvelle exposition, raconte différents cadrages, points de vues et perspectives à partir de jeux et d’équations fictionnels :