Residence(s): Fabrice Gallis et Nicolas Lafon

Fabrice Gallis développe depuis dix ans, en amont de son travail plastique, une méthode d’écriture, ensemble d’outils numériques dédiés à la fois à la génération de formes, mais aussi à la mémorisation de son travail. Cette écriture constitue ce qu’il appelle des routines, morceaux de programmes générateurs de formes. Beaucoup de ces programmes se développent sur la longue durée.
Ce mode de conception déconnecté du temps de l’exposition, lui permet d’inventer des objets étranges, résultants d’émergences fortuites dues au hasard et aux coïncidences à l’intérieur du système.
A la manière des partitions, il est possible de les jouer dans différents contextes. Ils prennent alors corps dans la réalité du lieu, en opérant dans les interstices. Produisant à chaque fois, par leur effet de résonance, des situations uniques.
La manipulation du contexte étant l’un des objets de sa recherche.
Le Centre d’art découvre son travail et le présente dans le cadre de Première (2006), rendez-vous annuel dédié aux jeunes diplômés des Ecoles d’art de Clermont, Limoges et Bourges. Il participe à l’exposition Oh le beau déni que le débit de l’eau (printemps 2009), avec It just won’t stay dead !, une œuvre de 2008 qui sera présentée également dans son exposition anniversaire (été 2009).

Nicolas Lafon «semble appréhender et tester différentes strates de matériaux, tant physiques que théoriques, matériaux qu'il éprouve au maximum avant d'entrevoir une quelconque connexion avec un autre. Il puise cette matière première dans un réservoir de référents tant populaires qu'intellectuels, provenant du champ de l'art comme du grand discount. Il en retire des objets, des images, des titres, des savoir-faire, qu'il arrache à leur environnement jusqu'à rendre cet ensemble de signes caducs et irrévérencieux.
Il crée des systèmes combinés, fondés sur un principe d'équivalence en additionnant et soustrayant des éléments du réel pour finalement obtenir un équilibre visuel inédit et singulier. C'est ce principe d'équivalence qui constitue pièce après pièce, le véritable langage de Nicolas Lafon. Un langage qui ne prétend pas déboucher sur de grandes œuvres mais plutôt sur un assortiment de pièces mineures. Deleuze disait "un style, c’est arriver à bégayer dans sa propre langue", et c'est bien de ça dont il s'agit chez Nicolas Lafon».Philippe Eydieu