Res Nullius
Je peins
des «Choses Nulles»
au sens littéral
et au sens romain du terme.
«Res Nullius».
Des choses inutilisées, car inutilisables, annulées et qui nous annulent.
Des choses qui nous rendent nuls et non avenus.
Des choses caduques,
«se dit d’un organe qui tombe, annuellement ou au cours de la vie,
qui a cessé d’être valable,
désuet»
Des situations qui nous échappent.
Des places,
des parcs,
des jardins d’enfants,
des tasses,
des salles d’attente,
des menhirs,
des magasins de souvenirs,
des fermes itinérantes,
des piscines hors-sol,
des mobiliers urbains,
des petites choses privées.
Tout
est matière à contemplation
tant que cela soulève
des questions,
le coeur.
Des situations étranges.
Théophile Gautier disait :
«Il n’y a de vraiment beau que ce qui ne sert à rien».
Ces espaces,
ces moments,
ces objets
malgré leur vacuité
dégagent
une certaine poésie,
une forme de beauté.
Je suis
provoquée,
séduite.
J’ai besoin
de peindre
ces choses
appropriables par chacun,
le temps suspendu.
Mes peintures font mentir
Bruno Latour
«Il n’y a pas des hommes nus d’un côté
et des objets inhumains de l’autre».
Peindre
le vide
entre les hommes et les objets.
Un vide plein
d’humour,
et de poésie.
Chez Hannah Arendt,
les oeuvres sont justement parmi
les choses celles construites pour durer,
qui ouvrent un monde
commun
entre les hommes,
au sein duquel
ils peuvent inscrire ensemble leurs paroles
et leurs actions.