Renaud Auguste-Dormeuil

I was there
In Situ Fabienne Leclerc Romainville

Renaud Auguste-Dormeuil, Best wishes #01, 2011

Renaud Auguste-Dormeuil

I Was There

03.05 / 16.06.2012

 

 

Pour I Was There, sa troisième exposition personnelle à la galerie In Situ Fabienne Leclerc, Renaud Auguste-Dormeuil (1968) continue de mettre en question l’image et les représentations, qu’elles soient médiatiques, officielles ou plus intimes.

Pour cette exposition Renaud Auguste-Dormeuil a choisi de montrer quatre séries, Les collectionneurs, Best wishes, Blackout et Alpenglow ainsi qu’une vidéo réalisée en 2001 Visite guidée à thême: sécurité et patrimoine Musée d’art moderne de la Ville de Paris.

La série Best Wishes présente une série de photographies d’époque montrant les messages que certains  aviateurs ou mécaniciens signent sur les bombes à l’attention de leurs destinataires avant d’être chargées dans un avion militaire.


Ces images sont augmentées par la suite d’un effet 3D. La 3D est habituellement utilisée pour permettre à l’objet photographié de «sortir» de l’écran et de se rapprocher du spectateur. Ici, l’effet3D est inversé (bleu à gauche et rouge à droite) et crée ainsi artificiellement de la profondeur dans

la photographie.

L’objet photographié s’enfonce donc à l’intérieur de la photographie et le spectateur se retrouve alors à la même place que le photographe lorsqu’il a réalisé le cliché.

Un black-out désigne une coupure d’électricité à large échelle, et, en temps de guerre, une réduction de l’éclairage ou le silence imposé pour protéger un lieu d’une attaque ennemie. Les villes d’Europe furent fréquemment plongées dans l’obscurité du fait des black-out pendant la seconde

guerre mondiale.

Par extension, il désigne aussi une perte momentanée de mémoire après avoir consommé de l’alcool ou de la drogue.

Il n’existe pas d’image sans lumière. Le cinéma et la photographie sont des techniques qui permettent de fixer des images sur une pellicule par exposition à la lumière, de façon à ce que les rayons lumineux n’entrent que par un seul point.



La chambre noire, camera obscura, rend possible cette captation en restreignant la lumière extérieure, de façon à ce que les rayons lumineux n’entrent que par un seul point.Le projet Black Out interroge -a contrario- la possibilité de créer une image non pas à partir de la lumière, mais à partir de la présence de l’obscurité. La fonction de la caméra obscura n’est plus alors de révéler la lumière mais bien au contraire de l’empêcher de rentrer.

La proposition du projet Black Out est d’éteindre les lumières de la nuit (skyline) de grandes capitales mondiales depuis un lieu offrant une vue panoramique. Chaque point lumineux est occulté par un point noir posé sur la surface vitrée de la fenêtre, jusqu’à ce que les lumières de la ville disparaissent

peu à peu. Ce travail d’effacement de la lumière extérieure est réalisé de nuit. Le black-out peut être expérimenté à n’importe quelle heure de la journée par le public. Le jour levé, la baie vitrée se transforme en une carte des lumières de la nuit : les points noirs qui masquent le skyline la nuit marquent, en plein jour, l’emplacement de ces lumières nocturnes, telle une image en « négatif ».


Mais c’est la nuit qu’il trouve sa raison d’être en tant que projet artistique triplement nocturne:

réalisé de nuit, destiné à révélé l’obscurité et trouvant paradoxalement sa meilleure visibilité entre le crépuscule et l’aube.

Tandis que de nuit, la présence du spectateur sur les lieux est la condition sine qua non de l’activation de l’oeuvre, de jour, une photographie fixera la cartographie des lumières effacées1.


La vidéo Visite guidée à thême: Sécurité et patrimoine, Musée d’art moderne de la Ville de Paris invite à découvrir le système de sécurité et de protection de la collection permanente du musée d’Art Moderne de la ville de Paris.

Renaud Auguste-Dormeuil détecte les systèmes et les lieux de surveillance dont il fait de nouvelles cartographies destinées a priori aux personnes fréquentant déjà ces lieux. Il étudie les systèmes de sécurité du musée dont il constitue une visite guidée et commentée à écouter au casque dans laquelle il dévoile et décrit le nombre de gardiens, les emplacements extérieurs et intérieurs des caméras, la présence de portes cachées, de faisceaux infra rouge, de systèmes incendie et d’accrochage des

oeuvres… Renaud Auguste-Dormeuil joue ainsi sur l’ambivalence des obsessions sécuritaires qui rassurent les uns tout en inquiétant les autres, et inversement.

Dans la vitrine sont présentés des portraits issus de la série Les Collectionneurs qui met à l’honneur les collectionneurs et leur rôle actif dans le soutien de la création contemporaine.


A partir de la série Les Ambitieux, réalisée en 2008, Renaud Auguste-Dormeuil propose de réaliser une nouvelle série de portraits de collectionneurs. La série des Ambitieux met en avant le décorum du pouvoir, en reprenant des photographies de « grands hommes » publics, et propose l’effacement

de la figure, ne laissant que l’enveloppe de la fonction. Renaud Auguste-Dormeuil a eu l’idée de proposer une nouvelle série, cette fois de portraits « privés » en réalisant des portraits de collectionneurs, qui ont toujours été et restent les vrais acteurs de l’art contemporain.

Ces portraits sont réalisés sur commande. Renaud Auguste-Dormeuil réalise le portrait dans le décor choisi par le collectionneur et l’encadrement est également défini selon les souhaits du collectionneur.

 

 

1 La baie vitrée utilisée pour le Black Out n’est pas sans rappeler les photographies sur plaque de verre de la fin du 19ème

siècle qui pouvaient être à la fois des images négatives ou bien positives.

* Le Blackout de Paris a été réalisé dans le cadre de la résidence d’artistes d’Eurogroup 2009

** Le Blackout de New York Prix Meurice pour l’art contemporain 2010/2011

Adresse

In Situ Fabienne Leclerc 43, rue de la Commune de Paris 93230 Romainville France
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022