QUOI D'AUTRE ?

Lors de l’exposition Grandes Surfaces l’école supérieure des beaux-arts du Mans avait déjà eu la chance de montrer au public du Mans un dytique de Fabrice Gygi réalisé par l’artiste suisse sous les presses de l’URDLA de Lyon. De ce premier et fructueux contact est né l’idée de poursuivre l’exploration de la très grande richesse éditoriale de ce centre de l’estampe contemporaine en laissant à Cyrille Noirjean son directeur le choix complice d’un accrochage, devenu l'exposition Quoi d'autre ? Qui se tiendra à l'école supérieure des beaux-arts du Mans du 25 novembre au 19 décembre 2009. Il s’agit donc sans aucun autre fil conducteur qu’une sorte de fraicheur des encrages, de montrer des estampes d’artistes très divers qui n’ont souvent d’autres points communs que la réalisation récente d’épreuves imprimées et éditées par l’URDLA. Finalement, au delà des différences d’approches de la question de l’estampe et de sa place dans l’œuvre de chacun des artistes représentés, ce mode d’expression prouve sa vitalité et sa richesse. Pour certains des artistes l’œuvre gravée est une part conséquente de leur travail mettant les questions de la traduction en avant, loin d’une simple réinterprétation d’une œuvre en multiple. D’autres entrainent l’estampe dans des jeux de langages, jouant des ponts possibles entre musique, signes et architectures. Profitant de l’échelle gigantesque des machines certains se laissent aller dans l’exploration de ces formats hors-norme. D’autres encore, jubilent des acquis historiques et d’une parfaite maîtrise des moyens de production et proposent une œuvre gravée en résonnance avec leur travail, remettant en jeu l’ensemble bien connu mais toujours inouï des valeurs plastiques de l’estampe. La profusion des approches conceptuelles et plastiques de cet ensemble d’estampes pourrait laisser penser à un chaos sans logique d'exposition mais c’est bien là une volonté de notre part. Etrangement, il semble bien que cette variété forcée soit bien finalement une position. L’estampe contemporaine est finalement comme son époque, inclassable, foisonnante, et perpétuellement remise en question par l’approche des artistes qui n’ont que faire d’une certaine image de genre.