Querelle of Brest

Au-delà des anecdotes qui guident son processus de création et qui cultivent une certaine légende de l’artiste, la peinture de l’artiste norvégien Fredrik Værslev est conceptuelle, souvent abstraite et géométrique mais jamais dogmatique puisqu’elle demeure imprévisible, se réinventant formellement à chaque nouvelle série.

A Passerelle, il présente une nouvelle série de shaped-canvas pyramidaux à la surface desquels apparaissent des rayures des Canopy paintings ainsi que des traces blanches aléatoires réalisées au traceur de ligne et des fragments de la charte graphique du centre d'art (le mot “Brest” et les lettres “-FR”) — une stratégie de citation que Fredrik Værslev a expérimentée à plusieurs reprises pour signaler un ancrage direct et littéral avec le contexte d'apparition de l'œuvre.

Autre forme d'appropriation : le titre « Querelle of Brest » est emprunté au roman éponyme de Jean Genet et à son adaptation cinématographique par Rainer W. Fassbinder. Placée sous de telles auspices, l'exposition s'ouvre à des interprétations genrées en lien avec la culture gay et queer ou à un intérêt personnel de l'artiste pour la ville de Brest et son image ou patrimoine culturel. Cependant, après un regard plus attentivement porté aux œuvres qu'aux supports de communication, la répétition, le côté obsessionnel et l'aspect formellement radical de la série dans son entier indique que les pistes précédemment énoncées nous induisent peut-être en erreur et cela sans pour autant exclure que la subjectivité est un des enjeux essentiels de l'œuvre de Fredrik Værslev.

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