QUE RESTE-T-IL ?
Quelles relations possibles et actives entre artiste, programmateur, médiateur, publics, contextes* ? C’est un questionnement qui nourrit le quotidien de travail du centre d’art bbb, l’amenant à s’investir particulièrement sur des projets de résidences, considérant que cet exercice peut être une chambre d’écho amplifiée aux enjeux du soutien à la création artistique et de la médiation culturelle. Le principe du projet Que reste t- il ? est un format d’exposition peu répandu : une collective, présentant des œuvres produites en résidences, sans être spécialement une rétrospective de pièces produites par le bbb. Les pièces sélectionnées le sont pour leurs qualités intrinsèques de mises en formes et pensées singulières, indépendamment du contexte premier de conception. Que reste t-il ? rappelle que dans cet espace-temps singulier qu’est la résidence, l’artiste est là, de sa place d’artiste (et non de médiateur, d’animateur, de faire-valoir, etc.) pour, au mieux, avancer hypothèses et recherches, et, peut-être, faire œuvre. Ce projet pose tout aussi simplement la question de l’autonomie de l’œuvre, quand les contextes premiers de production et monstration peuvent en faire des projets artistiques in situ. Parallèlement à l’exposition, rencontres professionnelles et publications alimenteront les volets informations et réflexions. Cécile Poblon * cf. contribution éditoriale du bbb pour "196 résidences en France", une publication web et papier du Centre national des arts plastiques, www.cnap.fr, mars 2010
Complément d'information
De la question du sens de l’œuvre et de sa circulation, une fois que les contextes singuliers et investis qui ont nourri le projet ne sont plus "présentement". Que devient l’œuvre dans le corpus de l’artiste, dans les circuits professionnels de l’art contemporain?
Avec un fil conducteur sous-tendu : comment l’artiste a pu répondre "justement" à des contextes l’engageant dans des rapports humains et des réseaux sociaux activés à l’occasion de la résidence, tout en faisant œuvre, aussi, contre, et avant tout.
Ainsi, au regard d’"objets" produits et présentés comme tels (sculpture et objet pour Elvire Bonduelle, vidéo et photographie pour Vincent Lafrance et Veronika Peddinghaus, peinture pour Nihâl Martli, livres pour Fanette Mellier…), comment montrer le résultat d’une œuvre contextuelle, quand elle prend une forme événementielle ou éphémère ? Présenter des traces, reproduire à l’identique ou produire dans l’esprit ? Mettre à distance, reproduire ou recréer du sens ? Question posée à Jérémy Laffon, dans le cadre d’une installation "réactionnelle" sur le site d’une cité scolaire à Albi ; à Suzanne Hetzel, concevant installations et éditions in situ ; à Alain Bernardini, qui revient dans les corpus d’images qu’il produit spécifiquement à chaque exposition, à Mathieu Tremblin, encore "résident", pour une dernière tangente au projet de départ.
En réalité, quelle œuvre résiste?
C. Poblon
Artistes
Autres artistes présentés
Veronika PEDDINGHAUS