QUART DE NUIT

Exposition
Arts plastiques
Les Tanneries Amilly
Exposition Quart de nuit

« Désormais, je déploie mes ailes confiantes à l’air
et ne craignant nul obstacles, ni de cristal, ni de verre,
je fends les cieux et m’élève à l’infini.
Et tandis que de mon globe, je jaillis vers d’autres mondes
et que je pénètre toujours plus à travers les champs éthérés,
j’abandonne derrière moi ce que les hommes voient de loin »(1).

La forme est comme suspendue, elle plane.

Le volatile nocturne s’ébroue dans une pénombre modelée par une lumière ouateuse filtrant de ce qui semblent être des voliges ou des voilages. Cette figure incertaine s’apparente à une chevêche. Peut-être une effraie….

Ce mot ne peut que résonner avec cette mystérieuse inquiétude baignant l’antre vide de ce foyer délaissé. Les espaces ne semblent plus habités. Le rythme des ailes ne vient nullement rompre la torpeur imprégnant les lieux et briser les équilibres figés dans l’air statique, prisonnier entre ces murs.

Le vol prend toute la mesure des étendues, et la figure duveteuse se fait sillage, générant des circulations et des navigations maitrisées, construites sur une intuition première développée et déployée dans une appréhension sensible des réalités assombries.

La liberté d’un vol de nuit est fascinante. Elle se fait fondamentalement dans l’accommodation du corps – un corps réactivé pour une métamorphose annoncée – et des sens avec les présences environnantes.

L’image est belle et révèle ce que Meris Angioletti met en oeuvre dans la Galerie haute du centre d’art contemporain pour ce Quart de Nuit : un vol accompli dans la nuit – une nuée, « a murmuration of starling » – se prolongeant au fil d’un projet – Onirocritique – qui fit
étape en divers lieux(2).

La forme composite qui s’y déploie se mute en choeur pour qu’au travers des voix associées, dans l’écoute des os chantants ou dans la danse des motifs de l’arlequin se fonde la nuit comme espace habité.

L’apparentement des éléments disposés joue pleinement son rôle : il fonde les conditions d’une mise en regard sur laquelle l’expérience s’arrange avec de nouvelles architectures cognitives. Elles s’ouvrent – s’offrent – à de nouvelles perspectives, une transformation
qui se fait promesse de précipités pourvoyeurs d’impressions, de cristallisations, de sédimentation, de formes nées des cendres ou de l’argile, dans une cohorte d’épiphanies sensibles, autour d’un intelligible se manifestant. Jolie danse…

Les arcanes de cette nuit habitée sont multiples et autorisent nombres d’autres prolongements. Comme dans un palais de mémoire ou encore un palais de sommeil, l’organisation des espaces est réversible et chacun d’eux reste disponible à la mise en récit, au je(u)
narratif, là où le regardeur s’apprête à (sa)voir dans la nuit comment s’y engager, y prendre son élan, y prendre son allant pour percevoir l’entendue parcourue.

(1) Giordano Bruno, in L’infini, l’univers et les mondes, épître liminaire
(2) Entre autres lieux : 2020 Fondation Ricard, DUUU Radio ; 2022 Anoero’21-22, Bienal de
Coimbra CAPC Circulo Sede

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Les artistes programmés au fil de la saison #7 – Les registres du jeu


Cycle 1 : Octobre : Les Simonnet, Galerie Haute – Joël Auxenfans, Les Haies, Petite Galerie – Prolongement de l’exposition Éclat de Abraham Cruzevillegas, Grande Halle 

Cycle 2 : Janvier : Natalia Jaime-Cortez, À combien de pas dormez-vous de l’eau ?, Verrière et Petite Galerie
Février : Meris Angioletti, Quart de nuit, Galerie haute – Exposition collective, We Are, commissaires : Guillaume Lasserre et Sammy Engramer, et les artistes Marielle Chabal, Sammy Engramer, Laurent Lacotte, Michèle Magéma, Ibrahim Meïté Sikely, Myriam Mihindou, Bojana Nikcevic, Audrey Terrisse, Laure Tixier, Lassana Sarre & le Nouveau ministère de l’Agriculture
Avril : Vir Andres Héra, Le Daftar, Verrière et Petite Galerie 


Cycle 3 : Juin : Collectif CLARA, Grande halle – Hélène Delprat, En avant (titre provisoire)
Galerie haute et Petite Galerie – Victor Cord’homme, Verrière.

Complément d'information

Commissaires d'exposition

Artistes

Partenaires

Le Centre d’art contemporain Les Tanneries, labellisé d’intérêt national par le Ministère de la Culture depuis avril 2022, est porté par la Ville d’Amilly. Il reçoit le soutien du Ministère de la Culture – DRAC Centre-Val de Loire, du Conseil Régional Centre-Val de Loire, du Conseil Départemental du Loiret, de l’Agglomération Montargoise Et Rives du Loing. Sa création a été cofinancée par le FEDER et le CPER, ainsi que par la Fondation Total dans le cadre de son partenariat avec la Fondation du Patrimoine. Cette opération est cofinancée par l’Union Européenne. L’Europe s’engage en Région CentreVal de Loire avec le Fonds européen de développement régional.

Horaires

Du mercredi au dimanche de 14h30 à 18h.

Tarifs

Entrée libre

Accès mobilité réduite

Oui

Adresse

Les Tanneries 234 rue des Ponts 45200 Amilly France

Comment s'y rendre

• Transports en commun depuis Montargis
Réseau bus Amelys
Ligne 5 Mirabeau < > Hôpital / Arrêt Tanneries

• Par le train depuis Paris
Ligne TER Paris - Nevers
au départ de la Gare de Paris Bercy
Ligne R du Transilien Paris - Montargis
au départ de la Gare de Lyon
Arrêt gare de Montargis

• Par la route depuis Paris
A6 direction Lyon, puis A77 Montargis,
sortie D943 Amilly Centre

Dernière mise à jour le 20 juillet 2023