The Promise of Moving Things

The Registry of Promise - 3
Exposition
Arts plastiques
le Crédac Ivry-sur-Seine

Mandla Reuter, The Agreement, Vienna, 2011. Armoire ; 198 x 129 x 85 cm. Vue de l’exposition The Promise of Moving Things (commissaire : Chris Sharp), Centre d’art contemporain d’Ivry – le Crédac, 2014. Photo : André Morin / le Crédac. Courtesy Galerie Mezzanin, Vienne. © Mandla Reuter / Adagp 2014.

Troisième volet du cycle The Registry of Promise ( « Le Registre des promesses »), The Promise of Moving Things s’intéresse à la vie présumée des objets dans notre modèle pré-post-apocalyptique actuel. En s’inspirant à parts égales de l’animisme, de l’ontologie  « orientée objet » fort débattue actuellement, du surréalisme illustré par le chef-d’œuvre de jeunesse d’Alberto Giacometti Le Palais à quatre heures du matin (1932) et même des réflexions théoriques du chef de file du nouveau roman Alain Robbe-Grillet (un ontologiste objectuel bien avant la lettre, pourrait-on dire), The Promise of Moving Things veut traiter précisément de cela : l’idée même qu’ au sein des objets réside une promesse, dans un monde où l’homme n’est plus le vagabond de la terre. Sans récuser ni entériner ces idées, l’exposition revendique au contraire l’ambiguïté qui est au cœur de la notion de promesse.Elle pose la question de savoir dans quelle mesure cette foi négative en la dimension culturelle et animiste des choses constitue une rupture authentique avec la tradition de l’humanisme anthropocentrique, et dans quelle mesure elle ne fait que la perpétuer.

The Promise of Moving Things réunit donc des œuvres centrées sur des objets ou des processus qui semblent posséder une espèce de subjectivité humaine. Par exemple, Konstruktion des Himmels (1994), l’installation sculpturale déployée au sol par l’artiste viennois Hans Schabus, pourrait être un simple déploiement aléatoire de boules de cire de taille variable autour d’une lampe d’architecte, ou bien la forme la plus humaine d’organisation céleste : une constellation (ce qu’elle est effectivement, recréant l’Apparatus sculptoris, ou Atelier du sculpteur, identifié et baptisé au XVIIIe siècle par Louis de Lacaille). Presque par contagion, The Agreement, Vienna (2011), l’installation du plasticien berlinois Mandla Reuter qui consiste en une armoire suspendue au plafond, revêt un aspect quasi surnaturel et animiste. Le transfert d’une supposée subjectivité humaine apparaît clairement dans Auto-scope (2012) d’Alexander Gutke, artiste qui vit et travaille à Malmö. Son film 16 mm décrit la trajectoire d’une pellicule qui se dévide d’un projecteur dans un paysage enneigé parsemé d’arbres, monte au ciel, puis redescend sur la terre pour se réenrouler à l’intérieur du projecteur, et ainsi de suite, dans une sorte d’allégorie de la réincarnation. Les discrètes interventions sculpturales de Michael E. Smith, établi dans le New Hampshire, emploient souvent des vêtements recyclés, des rebuts de l’industrie automobile, des cadavres d’animaux et divers plastiques nocifs. Il en émane une impression hallucinante de corps humain, de l’ordre de la possession, comme si l’esprit de l’un s’était logé dans l’autre. Le Dijonnais Antoine Nessi emprunte son vocabulaire plastique à l’univers des machines et des outils, pour créer des sculptures que l’on qualifiera de post-industrielles, où l’inanimé semble pénétrer le règne du vivant et acquérir une existence autonome. Enfin, la démarche de l’artiste suédoise Nina Canell, Berlinoise d’adoption, n’est jamais loin du cinétisme et d’une certaine dimensionanimiste, aussi trompeuse qu’aisément reconnaissable. En guise de cas d’école, Treetops, Hillsides & Ditches (2011) se compose de quatre bûches de bois sur lesquelles est déposée de la résine de pistachier lentisque (aussi appelé « arbre au mastic ») qui enrobe leurs sommets (à la manière des têtes d’allumettes) et dégouline lentement sur leur pourtour,les enveloppant telle une peau vivante.

La compréhension de chaque œuvre se trouve ainsi contrariée par des questions de subjectivité, de projection, de nécessité et de désir. Quant au degré de complicité des œuvres dans cette perception, il est variable et discutable. Cela ne nous empêche pas pour autant de concevoir un monde dont l’homme ne serait pas le centre, comme le suggérait Robbe-Grillet.

Chris Sharp

Tarifs :

Entrée libre

Complément d'information

Ayant lieu sur une période de près d’un an, The Registry of Promise consiste en quatre expositions autonomes mais tout de même étroitement liées, pouvant être lues comme différents chapitres d’un livre. Le projet a été inauguré à la Fondazione Giuliani, Rome, avec The Promise of Melancholy and Ecology, suivi par The Promise of Multiple Temporalities au Parc Saint Léger, centre d’art contemporain, Pougues-les-Eaux, puis par The Promise of Moving Things au Centre d’art contemporain d’Ivry – le Crédac et trouvera sa conclusion avec The Promise of Literature, Soothsaying and Speaking in Tongues au SBKM/De Vleeshal à Middleburg.

Commissaires d'exposition

Artistes

Autres artistes présentés

Alexander Gutke, Michael E.Smith, 
Antoine Nessi, Mandla Reuter.

Partenaires

The Registry of Promise s’inscrit dans PIANO, plateforme préparée pour l’art contemporain, France–Italie 2014-2015, initiée par d.c.a / association française de développement des centres d’art, en partenariat avec l’Institut français d’Italie, l’Ambassade de France en Italie et l’Institut français, avec le soutien du ministère des Affaires étrangères et du Développement international, du ministère de la Culture et de la Communication et de la Fondation Nuovi Mecenati. http://www.pianoproject.org

Mécénat

Grolsch

Horaires

Ouvert tous les jours (sauf le lundi) de 14h à 18h, le week-end de 14h à 19h, Le Crédac sera fermé le 1er et le 11 novembre.

Accès mobilité réduite

Oui

Adresse

le Crédac 1 place Pierre Gosnat La Manufacture des Œillets 94200 Ivry-sur-Seine France

Comment s'y rendre

Métro : ligne 7, station Mairie d'Ivry - à 20 mn de Châtelet - 50 m du Métro. RER : Ligne C, station Ivry-sur-Seine (sortie Centre ville) Voiture : depuis Paris, sortie Porte d’Ivry puis Ivry Centre ville.
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022