POUR AINSI DIRE
David WOLLE. Sans titre, 2008. Huile sur toile
Julien AUDEBERT, Benoist BOUVOT, Johan CRETEN, Anthony DUCHÊNE, Dominique GAUTHIER, David WOLLE En écho à la langue de Rabelais, chacun des artistes donne volume, son ou image à sa propre musicalité. Le logophile inventeur de langue est amateur au double sens du terme ; amoureux des langues et pas vraiment savant de la science du langage. C'est la poétique, sa grammaire-propre, qui orchestre l'oeuvre. La suite rythmée des boucles, pleines d'humeurs organiques, sur la toile de Dominique Gauthier pourrait servir de partition à l'ensemble de appeaux muets d'Anthony Duchêne animés des souffles vains issus des variations grimacières des ruches sourdes de silence de Johan Creten. Les lettrines peintes de David Wolle ne peuvent débuter que des récits en une langue imaginaire débordant de borborygmes tonitruants alors que l'alphabet tressé de limaille de fer de Julien Audebert brode un chevaleresque roman scandé d'une énigmatique police « julius magneticus ». Il faut tendre l'oreille et la tête pour capter le seul, éphémère et précieux son, transmis par Benoist Bouvot, hommage à Samuel Morse, un autre logophile, en faits premier compositeur de musique binaire et hommage au premier et fugace « enregistrement sonore » que furent les « Paroles gelées » de Rabelais.
Autres artistes présentés
Julien AUDEBERT
Benoist BOUVOT