Portrait rapide d'une collection (2)

Exposition
Arts plastiques
le quai 294M9 / la gare Saint-Maurice-lès-Châteauneuf

Ming

Forte d’un réseau d’artistes, d’amateurs et de professionnels de l’art, qu’elle a tissée depuis plusieurs années, l’association Esox Lucius a le privilège de montrer une partie importante d’une collection privée. Cette collection recèle des œuvres singulières qui n’ont, pour certaines, jamais été montrées. On y retrouvera des artistes qui marquent l’histoire de l’art contemporain, tels que Joseph Beuys, Christian Boltanski, George Brecht, William Burrough, Erik Dietman, Bertrand Lavier, Mathieu Mercier, Yan Pei Ming, Chuck Nanney, Sarkis, Ida Tursic Wilfried Mille, Lawrence Wiener ect… « Montrer la création contemporaine, dans ce qu’elle a de plus novateur, et avec une exigence qualitative de ce niveau, n’est pas chose commune dans nos régions reculées, loin de tous Musées ou, centres d’arts. C’est pourtant ce qu’a réussi ESOX LUCIUS, depuis quelques années, en y mettant beaucoup de persévérance, de courage, de dévouement, et de discernement, où chaque manifestation est un choix judicieux, à mes yeux, toujours réussi. Ce sont ces raisons, qui m’ont amené à accepter leur proposition, et de leur confier une partie de ma collection, pour l’exposer. Cette collection est constituée depuis bientôt 50 ans. Mes goûts et ma curiosité m’ont très rapidement amenés à m’intéresser aux créateurs contemporains, à cette époque, j’avais 18 ans, j’ai découvert, entres autres, la force originale, de l’œuvre de Pierre Soulages, je n’en ai malheureusement pas dans ma collection, aujourd’hui il est encensé par le monde entier, et bénéficie actuellement d’une reconnaissance, très justement méritée, au Centre Pompidou. Cela pour dire, que l’art qui se crée, celui dont nous sommes les contemporains, est rarement apprécié à sa création, mais beaucoup d’années après, oui ! Je le dis avec un orgueil certain ! C’est le cas de plusieurs pièces présentées dans cette exposition, qui furent toutes acquises avec désir, et parfois difficultés. En nombre d’œuvres, un cinquième de la collection sera montré, rassemblées par thèmes, dans chacune des pièces de la belle maison qu’utilise ESOX LUCIUS. » Le collectionneur Quelques mots, de l'amateur d'art, pour tenter d'expliquer : son vice, sa passion, sa névrose (au choix !) Qui l'ont amené à accumuler des œuvres d'art. Est artiste, celle, ou, celui, dont la réflexion, originale, rigoureuse et intelligente, dans un engagement créateur ; aboutira à une production d’œuvres, ou, de concepts, dont les aspects nouveaux, renouvelleront notre façon de voir. Faisant, ainsi, appel au meilleur de l’intelligence humaine. C’est avec beaucoup d’intérêt, et de curiosité, que j’ai abordé ce domaine précis, de l'art de mon temps, et ne me suis jamais arrêté à un courant, ou, à une tendance. Je pense que la création de qualité se situe chez des artistes aussi différents, et opposés, que Robert COMBAS et Ian WILSON, ou, Stanley BROUWN et MING. Dans ce domaine, fascinant, des idées les plus avancées, j’ai toujours voulu tenter de comprendre. Bien que, peu d’œuvres soient réellement novatrices. Dans l’énorme production actuelle, où l’audace est souvent remplacée par la provocation, les vrais créateurs sont une infime minorité. Parallèlement, j'ai souvent éprouvé une passion pour certains artistes s’exprimant d’une façon très classique. Les premiers achats ont été effectués, fin des années 50. Mes souvenirs les plus lointains, s'attachent à l'acquisition de deux lithographies, de Jean LURCAT, dans une galerie de Menton, et Kumi SUGAÏ à la galerie « Le Divan » à Paris. A partir du milieu des années 60, sans me rendre compte, que je commençais à constituer une collection, qui maintenant comporte plus de 500 pièces. J'ai régulièrement acquis des œuvres, en fonction de ce que je découvrais, dans les lieux les plus avancés de l'art, à cette époque, peu nombreux, et, était informé par les quelques revues, souvent étrangères, traitant de ce sujet. Cela m’a amené à rencontrer beaucoup d'artistes, avec lesquels, de solides liens d'amitié se sont noués, en même temps, qu'un soutien à leurs travaux, par l'achat de pièces, par l'organisation d'expositions, ou, par une aide technique correspondant à mes activités professionnelles. N'ayant jamais disposé de gros moyens financiers, je suis persuadé, que le désir de posséder, fortement motivé, permet de trouver des solutions, ou, oblige à des efforts, qui aboutiront à l'acquisition de la pièce convoitée. Informé de toutes les ventes publiques d'art actuel, car je ne méprise pas cette forme d'accès à l'art. J'ai souvent eu l'opportunité, d'acquérir dans les salles de ventes publiques, des pièces intéressantes, à des conditions très favorables, voir inattendues. Plusieurs fois j’ai vendu des œuvres m’appartenant, bien qu’étant très attaché à elles, pour moi, cet acte rentre dans une logique de reconnaissance. Ces transactions sont également bénéfiques, et permettent, d’acquérir d’autres œuvres, progressant ainsi dans l’assouvissement, de ma soif permanente de découvertes ! Lorsqu’une œuvre, que je possède, atteint une valeur importante, je me sens moins concerné, c’est alors, que je lui confie cette mission de renouvellement de la collection. En fait, peut-on, réellement, être le propriétaire d’une œuvre d’art ? Les œuvres ne font que passer entre mes mains, j’en assure, temporairement, la survie, l’entretien, la présentation….. Inéluctablement, un jour elles ne seront plus à moi. Il m’est arrivé d’en revoir certaines, ou, d’en racheter, à chaque fois, je n’ai pas eu l’impression que cette œuvre ne m’appartenait plus, c’était une partie de moi, que je retrouvais. Etonnamment, J’éprouve la même émotion, lorsque je retrouve une œuvre, que j’ai simplement encadrée ! Je me méfie des grandes pièces, ou des grands formats, et suis plutôt séduit par les petites pièces et les livres, renfermant parfois des œuvres plus fortes, que certaines, dépassées par leurs dimensions. J'apprécie le papier par sa diversité et sa subtilité, j'ai acquis beaucoup de livres et d'œuvres sur papier en étant conscient de l’utilisation facile de ce support, trop souvent mis en évidence par sa beauté seule, m'attachant davantage à la façon dont l'artiste aborde ce matériau. Il y a beaucoup de grandes œuvres, sur vilain papier. Dans toute œuvre d’art, un mystère subsiste, il est difficile de tout expliquer. Nos consciences, sont ainsi, en éveil permanent ! Dans l'action de conserver, la poussière ne me gène pas, bien au contraire, je parle au figuré, et à l'opposé d'une vue avant-gardiste forcenée. Avec le déroulement du temps, les œuvres passent à un autre stade, elles deviennent compréhensibles et se fondent dans la normalité. Le fait de vivre avec toutes ces œuvres, me procure un plaisir inimaginable. Néanmoins, je me pose la question : faut-il, à tout prix, posséder une œuvre, pour mieux l'apprécier ? Le mot, « collectionneur » par son coté rigide, me gène, d’autant plus, qu’il fait maintenant partie, d’une panoplie obligatoire de l’intelligentsia bourgeoise. Pour ce qui me concerne, je me qualifierai plutôt de « bricoleur » de l’art contemporain. Le plus important, restant, la contribution, que l’on apporte au domaine de la création.

Partenaires

DRAC Bourgonge, Conseil Régional de Bourgogne, Conseil Général de Saône&Loire, Communauté de communes de Chauffailles, Communauté de communes de Semur en Brionnais

Mécénat

Chocolats Bernard Dufoux

Horaires

les samedis et dimanches de 14h30 à 19h ou sur rendez-vous

Accès mobilité réduite

Oui

Adresse

le quai 294M9 / la gare Le Quai(294M9) la Gare 140 route de la gare 71740 Saint-Maurice-lès-Châteauneuf France
Dernière mise à jour le 2 mars 2020