Plus c'est facile, plus c'est beau
Œuvres du Centre national des arts plastiques - Cnap, des Abattoirs-FRAC Midi-Pyrénées, des FRAC Languedoc-Roussillon, PACA et Bourgogne, et des artistes invités, Samuel Buckman, Roberto Martinez, Julien Nédélec.
L’art contemporain est souvent suspect. Parmi les reproches qui lui sont faits, il y a souvent l’absence de talent, de virtuosité ou pire de travail. Pourtant la facilité de certains travaux devrait être libératrice. Nous devrions chaque fois que cela se présente être épatés par l’audace et la liberté des artistes. Refaire c’est toujours facile. Mais faire, inventer, oser, même la chose la plus simple (surtout la plus simple) demande un effort sur soi et sur l’ordre normal des choses qui est tout simplement inimaginable. C’est le propre de l’invention que d’être inimaginable, de ne pas avoir d’antécédent et donc pas d’anticipation possible. On ne remerciera jamais assez l’inventeur de la roue, du livre, du trombone, du paysage ou du Carré blanc sur fond blanc : toutes ces choses si évidentes et qu’il a pourtant fallu inventer. Certains des objets présentés dans l’exposition ont été pensés, d’autres sont apparus dans une spontanéité incalculable mais soigneusement préparée. Contrairement à ce qu’on croit il faut du temps pour imaginer et admettre un carré blanc sur fond blanc (y compris pour Malevitch !).
L’exposition « Plus c’est facile, plus c’est beau » tire son nom d’une citation de Gil J Wolman, on y présentera un ensemble d’œuvres des collections publiques qui apparaîtront sans doute trop faciles à certains. Pour vérifier cette simplicité apparente, un workshop mené avec des étudiants en art et en architecture ouvrira l’exposition. On verra bien ce qu’il en est…
Éric Watier, 5 juillet 2016
Complément d'information
Coordonnée par Éric Watier, artiste, enseignant, l’exposition implique une quarantaine d’étudiants de l’École nationale supérieure d’architecture de Montpellier et de l’École supérieure des beaux-arts Montpellier Méditerranée Métropole. Sous la direction d’É. Watier (ENSAM) et de Lætitia Delafontaine et Grégory Niel (Esbama).