Piotr Kowalski

À la suite de l’annonce de la représentation de l’artiste Piotr Kowalski, Espace Meyer Zafra a le plaisir de consacrer à l’artiste polonais sa première exposition personnelle à la galerie, intitulée La Lumière, un outil pour penser le monde. Du 06 mars  au 17 avril 2024, l’exposition réunira des oeuvres emblématiques de l’artiste.

« La position de Piotr Kowalski est unique, qui associe l’art et la science, et inscrite dans son temps comme celles de Léonard De Vinci et de Dürer à leur époque. Son art a souvent été rapproché du mouvement du lumino-cinétisme avec lequel il partage certaines conceptions : il se trouve en réalité plus proche de celui de Takis ou de Jean Dupuy, technologique et expérimental, très défini et non formel, situé entre la matérialité et le virtuel et toujours à la recherche du nouveau. » - Serge Lemoine

Piotr Kowalski est une figure majeure et relativement marginale dans l’histoire de l’art. Kowalski se sert de la technologie comme on se sert de couleurs en peinture. Dans toute l’œuvre de Kowalski, l’action de la science sur la conception artistique est constante, son travail portant essentiellement sur le rapport entre les lois physiques et la matière, tout comme la poésie qui y est présente. À la différence des artistes des années 60 qui croient très fortement que la science annonce une nouvelle ère pour l’art (Art cinétique/Mec art), Kowalski n’emploie la technologie moderne que comme un moyen et non comme une finalité. 

« Il faut se servir des choses objectives, extérieures (à l’art), pour être libre (..). Il n’y a pas de dichotomie entre la science et la vie pour moi, cela fait partie du même monde. » - Piotr Kowalski

L’exposition La Lumière, un outil pour penser le monde, explore des expérimentations réalisées par l’artiste venant questionner des principes fondamentaux. Les oeuvres lumineuses présentées ont pour la plupart été crées durant les années 1970. Contrairement à la décennie précédente, marquée par une intense production, Kowalski se consacre durant les années 1970 à des projets de grande ampleur. Néanmoins, il poursuit ses investigations du monde à travers une utilisation accrue du néon, médium au centre de cette exposition.

Inventé en 1910 par le français Georges Claude, le néon a très vite été exploité par le monde publicitaire. En 2012, la Maison Rouge a présenté une exposition particulièrement importante consacrée uniquement au médium du néon : Néon. Who’s afraid of red, yellow and blue?. Au sein du texte de présentation de cet évènement, le commissaire d’exposition, David Rosenberg, décrit l’histoire du néon dans l’histoire de l’art. Utilisé dans les années 1930 et à la fin des années 1940 notamment par Lucio Fontana, l’usage du néon dans le champ de l’art se développe particulièrement dans les années 1960. Piotr Kowalski, l’un des pionniers dans ce domaine, utilise ce médium pour sa faculté forte de communication afin de mettre en avant des interrogations scientifiques, culturelles ou philosophiques.

Au sein de cette exposition, le spectateur est invité à questionner objectivement des principes comme la symétrie dans les oeuvres Room, Room (1973), Reflet, Reflet (1991) ou encore la perspective dans les oeuvres Perspective New York (1973-1997), Perspective Dhuizon (1973-1997). Tandis que dans l’oeuvre Wozu (1978), mot que nous pouvons traduire par À quoi bon ?, le spectateur sera confronté à un questionnement subjectif davantage philosophique.