Pierre Joseph

Exposition
Arts plastiques
FRAC Poitou-Charentes Angoulême

Pour cette exposition personnelle, l’artiste a choisi de produire une oeuvre inédite se développant sur l’ensemble des espaces d’exposition de l’Hôtel Saint-Simon. Transposant un texte de Philip K. Dick, extrait du recueil de conférences intitulé : « Si ce monde vous déplaît... », Pierre Joseph interroge les formes et le sens de l’art aujourd’hui, mettant en balance "culture savante" et "culture populaire".

Complément d'information

Exposition Pierre Joseph

Impliqué dans le travail de Pierre Joseph depuis le début des années 90 (1), le FRAC Poitou-Charentes lui consacre aujourd’hui une exposition monographique. L’artiste a choisi de produire une oeuvre inédite se développant sur l’ensemble des espaces d’exposition de l’Hôtel Saint-Simon à Angoulême.

Premier indice de « lecture » de l’exposition, le texte inscrit au mur (présenté comme le sont aujourd’hui dans les musées la plupart des commentaires d’exposition) est l’extrait d’une conférence donnée par Philip K. Dick (2) (auteur américain de science-fiction). L’exposition de Pierre Joseph en est une transposition, l’artiste composant dans le lieu avec les images, les propos et les idées de Philip K. Dick, les implémentant ainsi dans le champ de l’art. Souligné par l’artiste, le titre du recueil de conférences dont est extrait le texte offre déjà un premier commentaire : « Si ce monde vous déplaît... ».
À l’interrogation que soulève Philip K. Dick, sur ce que seraient l’art et la culture de la société du XXIème siècle, Pierre Joseph répond par une exposition qui se développe sous la forme d’un dispositif artistique, dispositif qui lui permet de spéculer (mais aussi de donner à voir cette spéculation et de la partager avec le visiteur) sur les formes et le sens de l’art aujourd’hui.
Recomposant avec les formes déjà admises et très usités de l’art contemporain et de son exposition (comme le recyclage, le détournement et l’installation mais aussi le discours et le commentaire qui y sont apportés), ce dispositif propose une mise en tension extrêmement simple mais centrale de la question fondamentale que pose dans l’art la confrontation du réel et de sa représentation. La mise en tension est redoublée par la présence du discours sur l’art, du commentaire qui vient dans l’exposition prendre la forme de textes qui défilent sur trois écrans plasma. Les textes, de nature très diverse (qui vont du témoignage d’impressions ressenties par le public lors de visites d’exposition à l’énoncé d’opinions critiques, mais aussi réactionnaires), sont issus de blogs et de forums de discussion sur Internet.
Dans l’exposition, le réel est un tas de canettes d’aluminium, une statue en bois polychrome. La représentation se matérialise dans deux oeuvres : une installation qui joue sur l’effet d’accumulation, issue du recyclage d’un produit de consommation de masse et une Pietà (3) : une sculpture représentant la Vierge en déploration. Le commentaire sur l’art est celui des visiteurs d’exposition (initié par la forme très actuelle des blogs et des forums qui en ont augmenté la visibilité) et non celle de l’artiste, du critique ou de l’historien.
Si Pierre Joseph propose dans ce dispositif une confrontation directe dans le champ de l’art de ce que l’on nomme : « culture populaire » et « culture savante » (termes qui convoquent aussi ceux de « profane » et de « sacré »), c’est aussi pour mieux donner à voir l’annulation qu’entraîne leur mise en balance. Ce qui est savant devient populaire et fait aujourd’hui partie d’une culture collective consensuelle. Il est communément admis que cette Pietà soit une oeuvre (bien qu’il ne soit pas forcément admis que ce soit une oeuvre de Pierre Joseph - qui use ici du détournement) et, il est communément moins admis(sible) que ce tas de canettes (ce Ready-made) en soit une (bien que cela soit déjà le cas dans l’histoire de l’art depuis plus d’un siècle), le trivial devient alors savant parce que sa représentation en est jugée incompréhensible. Jouant au même titre que les autres éléments de l’exposition sur cette mise en équivalence, les commentaires qui défilent sur les écrans ne sont pas issus du savoir, ils offrent le simple constat de ce qui en a été transmis.
Par ce rapprochement volontairement abrupte, l’exposition de Pierre Joseph entend bousculer ces principes de hiérarchisation, systèmes de valeurs et figures d’autorité.


(1) Le FRAC Poitou-Charentes possède cinq oeuvres de Pierre Joseph :
Purgatoire, 1991
Snaking, 1991 (co-signée avec Philippe Parreno)
Map of Japan, 1998
Mon Plan du Plan de Métro de Paris, 2000

(2) Extrait de Androïde contre humain (circa 1972) in Si ce monde vous déplaît... et autres écrits.
Éditions de l’éclat, 1998. http://www.lyber-eclat.net. Traduction Christophe Wall-Romana

(3) La Pietà (Anonyme, seconde moitié du XVème siècle) est un prêt des collections des Musées d’Angers.

Artistes

Partenaires

Ministère de la culture et de la communication / DRAC Poitou-Charentes Région Poitou-Charentes Théâtre de la ville d'Angoulême / Scène Nationale

Horaires

Du mardi au samediDe 10h30 à 12h et de 14h à 19hEntrée libreVisites accompagnées pour les groupes et les scolairessur réservation au 05 45 92 87 01

Adresse

FRAC Poitou-Charentes 63 boulevard Besson Bey 16000 Angoulême France
Dernière mise à jour le 2 mars 2020