Philippe Ramette

Exposition
Arts plastiques
Galerie Xippas Paris 03

Surtout connu pour ses photographies où il se met en scène dans des situations improbables, Philippe Ramette expérimente et propose des points de vue décalés sur le monde. Pour sa nouvelle exposition à la galerie Xippas, Philippe Ramette poursuit son exploration par le biais d’un ensemble de dessins et de sculptures.

 

Entrer dans une exposition de Philippe Ramette, c’est entrer dans un univers qui questionne la réalité dans ce qu’elle admet de plus tangible et de plus physique.

Chez Philippe Ramette, le dessin s’apparente à l’esquisse d’une vision mentale, souvent en lien avec le travail préparatoire.  Ces dessins sont à l’image d’une mise à plat de projets fantasques, de rêves étranges où la réalité se trouve détournée. Conséquemment, les sculptures à échelle 1 présentées dans l’exposition marquent la volonté d’une mise en abîme d’une expérience possible. Et de fait, tout dans l’œuvre de l’artiste fait écho au quotidien : les jeux de mots employés dans les titres, la réalisation d’objets tels le « Fauteuil à coup de foudre » (2001) ou l’ « Espace à culpabilité » (1993-2002). L’artiste se nourrit du trivial pour en dégager les failles, pour proposer des associations inhabituelles et  montrer la précarité et la fragilité des codes qui régissent la vie terrestre. Rationaliser l’irrationnel, défier le monde et rendre possible les détournements qu’il dessine, voilà ce qui semble définir l’entreprise de Ramette.

 

Dans l’œuvre de Philippe Ramette, les objets, sortes de métaphores, reflètent la vie humaine. Mince est la frontière entre la valeur utilitaire de l’objet (plongeoirs (1995-2004), « Objet à voir le chemin parcouru » (1991)) et sa vie intrinsèque (certaines chaises rêvent d’évasion, d’autres se suicident). L’objet et l’être humain sont sans cesse en relation, les dispositifs à expérimenter physiquement renvoyant à des vues de l’esprit, à l’imagination. C’est donc tout naturellement que l’artiste pousse ici la logique en proposant des sculptures figuratives, des personnages à échelle 1.  Fort de ses précédentes démonstrations, notamment photographiques et plus récemment performatives *, Philippe Ramette se fait plus discret, se camoufle et se confond avec l’espace de la galerie. Scannées et reproduites en résine, les figures qui investissent et ponctuent l’espace d’exposition font à nouveau appel au corps de l’artiste qui aura servi de modèle. Blanches ou noire, les sculptures que l’on pourrait qualifier d’ombres se démultiplient et se font échos pour accompagner le spectateur dans une errance qui le conduit à une représentation de l’artiste déconcertante, et qui, encore une fois, se dérobe. Si le visage est incongru et inquiétant, c’est qu’il fonctionne à la façon d’une trinité, associant les expressions de joie et de tristesse en un seul et même « Portrait tragi-comique » (2011).

 

Le parcours proposé par Philippe Ramette, constellé de personnages en état de suspension, se termine par un portrait où l’unicité de l’être se révèle impossible. Dans la lignée de son exposition personnelle au Crac de Sète, Philippe Ramette, dans une présence discrète et familière, apparaît comme un génie mystérieux et ironique qui ouvre les portes d’autres dimensions possibles. Philippe Ramette démontre avec talent que  « …personne ne peut savoir si le monde est fantastique ou réel, et non plus s’il existe une différence entre rêver et vivre… » (Jorge Luis Borges)

 

 

  • Philippe Ramette a récemment co-signé avec la chorégraphe Fanny de Chaillé le spectacle/ performance « Passage à l’acte » produit dans le cadre du programme de mécénat de la Fondation d’entreprise Hermès et accueilli au Théâtre de la Cité Internationale pendant le festival « New Settings ».  Le spectateur est invité à déambuler au milieu des danseurs qui rejouent les œuvres de Philippe Ramette.

 

 

                                                                                                 

 

 

Philippe Ramette est né en 1961. Il vit et travaille à Paris.

Plusieurs expositions personnelles lui ont été consacrées récemment, au Domaine départemental de Chamarande en 2007, au Mamco de Genève en 2008 ainsi qu’au centre régional d’art contemporain de Sète l’été dernier. En 2011, il a participé à l’exposition Paris/Delhi/Bombay au Centre Georges Pompidou, French Art today : Marcel Duchamp prize au Musée national d’art contemporain de Séoul, Corée. Ses œuvres photographiques feront l’objet d’une exposition itinérante au musée d’art contemporain de Bangkok puis à la Galerie nationale de Jakarta à partir de février 2012, parallèlement le Museo Nacional de Artes Visuales de Montevideo présentera la première exposition personnelle de l’artiste en Amérique du Sud (mai-juin).

Artistes

Horaires

Du mardi au vendredi 10h-13h et de 14h à 19h. Le samedi de 10h à 19h.

Adresse

Galerie Xippas 108 rue Vieille du Temple 75003 Paris 03 France

Comment s'y rendre

108, rue Vieille du temple 75003 Paris Metro St Sebastien Froissard
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022