Philippe Decrauzat - Vista Vision

Exposition
Arts plastiques
Galerie Praz-Delavallade Paris 03

L’oeuvre de Philippe Decrauzat met en jeu le regard par sa forte présence physique qui au-delà du jeu rétinien, perceptif, refaçonne l’environnement dans un rapport renouvelé avec la culture et l’histoire. En dépit de son appartenance formelle à l’abstraction et à l’art optique, l’?uvre de Philippe Decrauzat est plutôt issue du produit d’influences diverses. Les liens qu’elle tisse avec l’histoire des formes mais aussi avec la «?low?» culture opèrent un glissement du regard entre ces deux mondes respectivement considérés comme élitiste et populaire. Il ne procède pas par simple appropriation, mais préfère les références discrètes, entremêlées et indicielles ; il choisit ses motifs et ses formes pour leurs qualités visuelles et spatiales. Dans un entretien, l’artiste précise ses liens avec ce type de vocabulaire : « Je suis intéressé par cette relation directe que l’art optique instaure avec le spectateur, par la façon dont il conditionne le regard. Cependant, contrairement aux artistes des années 80, je ne cherche pas à développer un discours sur les enjeux idéologiques qui ont accompagné le développement historique de l’abstraction. Bien plus que tributaire de l’art optique, je suis avant tout redevable de pratiques qui interrogent le statut de l’image, c’est-à-dire des outils mis en place par l’art conceptuel et le pop art ». Pour sa première exposition personnelle en France à la Galerie Praz-Delavallade, Philippe Decrauzat investit l’espace de la galerie avec un large wall drawing ainsi qu’une présentation de différentes toiles et sculptures récentes où l’idée du mouvement est omniprésente mais où tout en même temps semble comme suspendu. KOMAKINO (Danse japonaise qui procure un effet d’hypnose sur le spectateur. Titre d’un morceau de Joy Division. KOMA-KINO / coma-cinéma) Komakino est une articulation entre peinture murale et dessins. La peinture murale constitue une grille remplie par des dessins ronds encadrés. Philippe Decrauzat utilise comme base de sa composition, la forme géométrique d’une perforation de la «?dreamachine?» de Brion Gysin. La découpe particulière retrouve, dans cette structure, sa fonction d’origine provoquant par sa récurrence une déstabilisation de la perception spatiale. En même temps cette large bande déroulante évoque une pellicule où les dessins déploient les éléments graphiques d’une bande amorce de cinéma tout en rappelant par leur format les images issues de Anemic-cinema, premier film experimental de Marcel Duchamp. Dans une autre salle, Philippe Decrauzat présente de larges toiles aux ondes diffuses, sorte de déclinaison des shaped canvas de Franck Stella où le tableau s’inscrit concrètement dans l’espace. A ces toiles il confronte une très importante sculpture "PROCESS" inspirée d’un banc réalisé par Moholy-Nagy pour une salle du Landesmuseum à Hanovre en 1920. Après transformation, le volume semble s’aplatir progressivement dans un plan à deux dimensions, rendant l’assise impossible.

Adresse

Galerie Praz-Delavallade 5 rue des Haudriettes 75003 Paris 03 France
Dernière mise à jour le 2 mars 2020