Philippe Decrauzat

Le Frac Ile-de-France / Le Plateau pr�©sente la premi�¨re exposition personnelle de lâ��artiste suisse Philippe Decrauzat dans une institution parisienne. N�© en 1974, vivant et travaillant � Lausanne, Philippe Decrauzat sâ��emploie � revisiter le champ de lâ��abstraction et en particulier lâ��art optique et le cin�©tisme pour en �©largir le p�©rim�¨tre et les diff�©rentes perspectives. Sa d�©marche consiste en premier lieu � sâ��int�©resser � un r�©pertoire de formes â�� minimales et g�©om�©triques - � en observer les diff�©rents d�©veloppements avant de se les r�©approprier. Ainsi � travers les dessins, peintures, sculptures et films quâ��il nous propose, sommes-nous indistinctement engag�©s � c�´toyer diff�©rentes sources qui se croisent pour autant dâ��analogies dâ��ordre formel :Tron (1982), film r�©alis�© par les studios Disney, Muybridge et ses grilles servant en arri�¨re-plan de rep�¨res aux mouvements enregistr�©s par lâ��appareil photographique ou bien encore le monde en deux dimensions de Flatland, le roman quâ��Edwin A. Abbott �©crivit au XIXe si�¨cle. Ces diff�©rentes sources traduisent la mise en cause quâ��op�¨re lâ��artiste de cette vision id�©aliste que lâ��art abstrait a longtemps incarn�© : � un espace id�©al, coup�© de notre r�©alit�© mat�©rielle, sâ��oppose lâ��exp�©rience multiple et tous champs confondus dâ��un ensemble de figures qui peuvent nous captiver par leur radicalit�© et par les diff�©rents jeux que lâ��on en fait. Cette forme dâ��exp�©rience, Philippe Decrauzat sâ��emploie � nous la d�©livrer, au travers dâ����uvres et dâ��installations sollicitant activement notre perception. Pour le Plateau, lâ��artiste propose de toutes nouvelles productions, dont certaines adapt�©es tr�¨s pr�©cis�©ment � lâ��architecture du lieu, pour un parcours largement domin�© par les motifs dâ��ondulation et de pulsation. Dans un contraste radical entre salles obscures et salles violemment �©clair�©es, on d�©couvre tout dâ��abord une peinture murale englobante (On Cover, 2011) aux renversants effets de moirage. Sâ��ensuit la projection dâ��un premier film r�©alis�© dâ��apr�¨s le g�©n�©rique de Fahrenheit 451 (1966) de Fran�§ois Truffaut o�¹ se succ�¨dent les vues sur-color�©es dâ��antennes sur des toits, sugg�©rant, entre �©mission et r�©ception, la diffusion dâ��ondes vers un ailleurs. Dans une troisi�¨me salle, un large plateau aux allures de mur renvers�© � lâ��horizontale pr�©sente Anisotropy (2011), une �©trange sculpture en acier aux motifs parall�©l�©pip�©diques concentriques, reproduction d�©tourn�©e dâ��un objet produit dans le cadre dâ��un vaste projet de recherche pour rendre invisible la mati�¨re. Apr�¨s avoir travers�© un espace o�¹ sâ��opposent en vis � vis une s�©rie de peintures aux rayures noires et blanches avec d�©grad�© altern�© (Slow Motion, 2011), lâ��exposition est ponctu�©e par un second film en couleur particuli�¨rement embl�©matique de la d�©marche de lâ��artiste. R�©alis�© dâ��apr�¨s certains extraits du film Dreams That Money Can Buy de Hans Richter, lâ��image fait appara�®tre et dispara�®tre une s�©rie de jetons color�©s qui multiplient sur un mode pulsatoire les combinaisons � lâ���©cran : sur ce principe ludique qui � plus dâ��un titre fonde son travail, Philippe Decrauzat nous fait vibrer, avec ces simples ronds de couleur, au rythme des clignotements dâ��un des signes premiers de la modernit�©.